Divine main, perle d’élite, Belle dont le rare mérite Sert aux cœurs de douce prison ; Si l’œil qui te voit ne s’engage, C’est l’âme qui faut de courage, Ou l’Esprit manque de raison. […] Unique bien que tout respire L’esprit captif sous ton Empire, Chérit l’honneur de son tourment, Retenu en tes douces gênesc, Mourir enlacé de tes chaines C’est vivre au vrai contentement.
Vous n’êtes pas le Christ ; non, mais vous êtes chrétien, et en cette qualité vous êtes obligé de vivre, d’agir et de parler comme lui ; vous êtes son serviteur, vous êtes tenu de le suivre ; vous êtes son disciple, vous devez l’imiter ; vous êtes un de ses membres, vous devez être animé de son esprit. […] Son Apôtre nous dit : Celui qui n’a pas l’esprit de Jésus-Christ n’est pas à lui16 ; peut-on être sauvé sans appartenir à Jésus-Christ ?
Ces personnes malheureuses, ajoute-t-il, qui n’ont pas honte de danser, même devant les Eglises qui sont dédiées à la mémoire des Saints, quoiqu’elles soient venues à l’Eglise comme fidèles, et comme faisant profession du Christianisme ; elles s’en retournent néanmoins chez elles, avec l’esprit, et avec les vices des Païens, parce que cette coutume de danser n’est qu’un reste du Paganisme. » Ser. 215. […] Isti enim infœlices, et miseri homines qui ballationes et saltationes ante Basilicas ipsas sanctorum exercere, nec metuunt nec erubescunt, et si Christiani ad Ecclesiam veniunt, pagani de Ecclesia revertuntur ; quia ista consuetudo ballandi de paganorum observatione remansit. » Tous les Pères de l’Eglise condamnent généralement dans plusieurs endroits de leurs Ouvrages tous les spectacles, comme contraires à l’esprit de l’Evangile, et à la discipline Chrétienne. Puisque donc le bal et la danse est une espèce de spectacle, ce serait combattre la raison, et l’esprit de ces Ecrivains Apostoliques, que de ne pas vouloir qu’elle soit comprise dans cette générale condamnation. […] Et Salvien Evêque de Marseille les blâme, avec un cœur plein de zèle, et avec une éloquence très mâle et très forte, disant, que c’est une imitation du dérèglement des Païens ; et traitant les Chrétiens qui aiment et qui recherchent ces divertissements, comme des apostats, qui après avoir renoncé à Satan et à ses œuvres, se joignent à lui de nouveau, et suivent derechef son esprit. […] Mais pourquoi nous mettons-nous en peine de savoir quel a été le jugement des personnes éclairées par la grâce, et animées de l’esprit de Jésus-Christ, puisque plusieurs hommes sages selon le monde, ont blâmé la danse par la lumière seule de la prudence civile et de la raison ?