On ne peut mieux lui faire entendre qu’on se gâte l’imagination, lorsqu’on se familiarise trop avec eux. […] Je veux qu’alors on lui fasse tout remarquer ; qu’à l’occasion d’une campagne qu’on voit semée de fleurs et entrecoupée d’arbres et de ruisseaux, on lui fasse entendre qu’un peu de matière poussée vers nos yeux, et qu’on appelle des rayons, peint tous ces divers objets sur notre nerf optique ; que les ébranlements divers de cette partie de l’œil sont suivis de diverses perceptions, par lesquelles nous découvrons la différence des objets, et leurs diverses distances. […] Je veux que lorsqu’il aura entendu quelque Concert, on lui dise pourquoi tel ton charme l’oreille, et un autre la choque ; comment il se peut faire qu’un Musicien entre cent voix qui frappent en même temps le tambour de son oreille, distingue exactement celle qui a fait un faux ton, lui qui ne sait pas seulement s’il a un tambour dans l’oreille : de même comment il arrive que nous entendons divers sons à la fois ; et que nous soyons agités de diverses passions, qui s’expriment sur notre visage par rapport à tout cela. […] Car ceux qui ne se sont mêlés de science en aucune manière, respectent du moins la vérité et la justice sur la parole de ceux qu‘ils croient savants : Mais ces gens de fausses études joignent à leur ignorance une bonne opinion d’eux-mêmes, qui fait qu’ils s’opposent à tout ce qu’ils n’entendent point.
Il était déja dans son appartement : j’arrive : je me mets à portée de l’entendre, par les moyens que vous savez. […] Inès a porté dans tous les cœurs, l’attendrissement dont elle était pénétrée : elle a vu des larmes, entendu des sanglots, mêlés aux cris de l’admiration.
Mais afin que la conclusion soit légitime, il faudrait en premier lieu qu’il fût bien certain, que sous le nom d’« histrions », Saint Thomas eût entendu les comédiens : et cela, loin d’être certain, est très faux ; puisque sous ce mot d’« histrions », il comprend manifestement un certain joueur : joculator, qui fut montré en esprit à saint Paphnuce, comme un homme qui l’égalait en vertu. […] « Je veux bien, dit d’Aubignac, qu’en cet endroit, saint Thomas parle des histrions au sens des derniers siècles, et qu’il comprenne sous ce nom les acteurs des poèmes dramatiques ; Car, si l’on n’entendait par ce terme que les Mimes et les Farceurs, son autorité serait encore plus avantageuse aux autres, que l’on ne pourrait pas condamner contre la résolution de ce grand Théologien, qui serait favorable à ceux-là même que les Grecs méprisaient, que les Romains tenaient infâmes, et que jamais on ne leur doit comparer. »