« Tantôt il imposait silence pour faire entendre des endroits encore plus beaux. […] Dans une note il avance une chose qu’il n’est pas facile d’entendre, quoique l’Académie, pour lui faire honneur, en ait fait usage : « L’applaudissement et le blâme du Cid n’est qu’entre les doctes et les ignorants, au lieu que les contestations sur la Jérusalem délivrée et le Pastor fido ont été entre les gens d’esprit. » On comprend que des traités de théologie et d’algèbre n’intéressent que les savants et touchent peu ceux qui n’ont que de l’esprit ; mais le Cid et le Pastor fido sont également du ressort des gens d’esprit, et affectent fort peu les savants.
Tout cela est très-vrai ; cependant comme le visage & le sein ne sont pas les seuls objets de l’idolatrie, & que l’idolatrie ne se porte pas sur le sein & sur le visage, le Saint-Esprit va plus loin ; il entend, non l’idolatrie & l’impureté consommée, mais la parure artificielle & excessive qui induit au péché en rendant la beauté plus dangereuse. D’autres Auteurs ont entendu le cœur par le milieu du Sein, c’est-à-dire, arrachez l’impureté de votre cœur. […] Les Commissaires y ont mis tous leurs soins ; l’Académie, assemblée extraordinairement, a ouï leur rapport, & après avoir tout vu & entendu, a jugé que cette découverte marque dans le sieur Chaumont des talens & de l’intelligence, qu’on ne pouvoit lui refuser l’approbation & les encouragemens qu’on accorde à toutes les tentatives raisonnées pour la perfection des arts utiles.
Louis XIV commença sa vie par l’amour du spectacle, par la mauvaise politique du Cardinal Mazarin son Instituteur, il la finit par l’amour du spectacle, par la piété mal entendue de Madame de Maintenon sa directrice & sa femme secrette. […] En France, au contraire, vieilles, jeunes, prudes, coquettes, habiles & sottes, toutes veulent se mêler de tout, tout voir, tout entendre, tout savoir, & qui pis est, tout faire & tout brouiller, elles nous mettent tous les jours plus de confusion qu’il n’y en eut à Babylone. […] L’Ambassadeur Turc étant à Vienne fut mené à la comédie, on représentoit en Italien un opéra bouffon où il n’entendoit rien, mais il parut très satisfait de la danse & de la musique : au second acte, l’heure de la prière ordonnée par l’Alcoran étant venue, l’Ambassadeur & toute sa suite s’acquittèrent de ce devoir sans sortir de leurs loges, se mirent à genoux, se prosternèrent, se levèrent plusieurs fois, levèrent leurs mains au ciel, les portèrent sur leur tête selon les rits & les usages de leur Religion ; ils tâchent dans quelque pays qu’ils soient, de s’orienter & de se tourner du côté de la Mecque.