Qui sont ceux qui pèchent contre la sanctification des Dimanches et des Fêtes, bien qu’ils y aient entendu la Messe, et se soient abstenus du travail [...] […] Je ne prétends pas condamner absolument toutes les Comédies, non plus que ceux qui y assistent, étant vrai qu’il s’en peut faire, et s’en est fait plusieurs, desquelles on est sorti sans être aucunement souillé ni blessé par les paroles qu’on y a entendues, ni par les actions qu’on y a vues, parce que tout y était fort honnête, et fort retenu ; ni celles qui ne sont que pour donner quelque récréation à l’esprit, et qui sont hors de tout péril. […] Je n’en ai que contre ceux dont je viens de parler, lesquels par leurs sales paroles, actions et gestes impudiques, empoisonnent les âmes : ce qui fait qu’on les doit fuir, et qu’on ne les peut entendre sans crime. […] De l’assistance aux Théâtres Ce ne sont pas seulement les gens du commun qui assistent aux spectacles pour y entendre les Comédiens, ou les Bateleurs ; mais aussi le plus souvent les personnes de condition, sans se mettre en peine s’ils violent les jours dédiés à Dieu, se persuadant, comme j’ai dit, qu’il leur suffit d’avoir entendu la sainte Messe, et de s’être abstenus du travail, pour bien célébrer ces saints jours : ce qui fait qu’ils ne font aucun scrupule de se rendre aux théâtres et aux farces publiques pendant ces célébrités. […] Ne vous vantez donc plus d’avoir saintement célébré les Fêtes ou les Dimanches, parce que vous y avez entendu la sainte Messe, et que vous vous êtes abstenus du travail, puisqu’il est vrai que vous les avez violés autant de fois, que vous vous êtes rendus à ces pernicieuses assemblées : vous y avez plus déshonoré Dieu cent fois, que vous ne l’avez honoré par la Messe que vous avez entendue : il vous regarde donc comme autant de profanateurs des jours qui lui sont dédiés, et vous châtiera sur ce point selon vos démérites.
Il a prié Dieu, entendu sa parole, reçu les sacremens, il est exempt de péché, en particulier de ceux qu’on commet au théatre ; plein de confiance & de joie, il parle avec plaisir & avec fruit de ce qu’il a entendu. […] vous courez au théatre voir & entendre, & vous préférez aux actions & aux paroles honnêtes ce qu’il ne convient pas même de nommer. […] Vous y allez les admirer, les voir & les entendre ; c’est le comble de l’opprobre & de la folie. […] Croira-t-on même que jamais vous ne répétiez ce que vous avez entendu avec tant d’ardeur ? Quand vous entendez des blasphemes, vous en frémissez, vous bouchez vos oreilles, parce que vous n’aimez pas le blasphème.
Ils courent, où plutôt ils volent aux Théâtres pendant que nous voyons les Spectacles de l'Eglise : Nous y voyons Jésus-Christ reposant sur la Table sacrée; nous y entendons l'Hymne que les Séraphins chantent dans le Ciel en l'honneur de Dieu ; nous entendons les paroles de l'Evangile ; nous y jouissons de la présence du Saint Esprit ; nous y entendons la voix des Prophètes ; l'Hymne dont les Anges glorifient Dieu, et ce chant de joie qui nous excite à louer sa divine Majesté. […] Ils n'y voient que les Pompes du Diable ; ils n'y entendent que la voix du Démon.