La Scène pourrait quelquefois être partagée en deux, & les deux sallons seraient ouverts ou en même-temps, ou l’un après l’autre, suivant le besoin ou la convenance ; on ne tomberait ainsi jamais dans le ridicule de décoration qu’on voit, par exemple, dans la Comédie-farce de l’Esprit-follet, & dans cette scène de l’Ecossaise, où Friport rend visite à Lindane ; les Personnages ne se parleraient que dans le lieu qui leur convient, & les Acteurs seraient dans la situation la plus naturelle ; ils ne reviendraient pas sans sujet dans un endroit peu sûr pour eux, & qu’ils ont dû quitter. […] Les Acteurs & les Actrices de chaque Théâtre, pourront aller à tous les Spectacles ; ils y seront admis gratis, à une place déterminée par les Directeurs, qui fera comme l’Éphébique * des Grecs : il serait à propos que ce fût un endroit ajoûté à nos Salles, sur les côtés de la Scène, & caché aux Spectateurs par les Coulisses. […] Un nombre de Laudicènes répandus dans nos Salles, applaudissent à-tort-à-travers : dans les plus beaux endroits, une partie des Spectateurs frappe des pieds & des mains, tandis que l’autre demande silence par un si qui ressemble au siflement des couleuvres. […] Je compare Corneille à un père, qui place le déjeûné de son fils dans un endroit inaccessible : l’enfant approche, fait des efforts, mais se décourage enfin : un peu plus bas, il se fût exercé à le saisir.
Que penserait-on d’un homme qui répèterait plusieurs fois quelques endroits de son discours ?
Madame de Chantal, dans ses réponses, parle en deux endroits de ces pièces sous le nom d’histoires, pour ne pas employer le mot et donner l’idée profane de comédie (Tit. des menues licences, n.