fit autrefois l'Empereur Constantin, après qu'il eut fait profession de la Religion Chrétienne ; il tira des Temples toutes les Idoles, et les exposa dans les places publiques, comme des objets d'opprobre, de mépris et de risée ; il en transporta même quelques-unes jusques dans son Palais, et par ce moyen étant arrachées des lieux où l'on avait accoutumé de leur immoler des Hécatombes, et de les voir avec des sentiments de Religion, et étant mises en d'autres endroits peu convenables à cette révérence, elles perdirent entièrement ce qu'elles avaient de vénérable à des aveugles, et restèrent aux yeux de tout le monde, comme des ouvrages dont toute l'estime dépendait des grâces et des beautés que la main des Artisans leur avait données. […] Pourquoi voudrait-on les traiter avec plus de rigueur que les autres Spectacles de l'antiquité que les Empereurs Chrétiens ont entretenus longtemps après leur avoir ôté tout ce qu'ils avaient du Paganisme ; ils en firent les divertissements de leur Cour et de leurs Peuples, quand les Fidèles y purent assister sans entrer dans la société des Idolâtres. […] Les Empereurs Honorius « Hi tragicos meminere. » Claud. l. 2. […] Nous ordonnons que ces plaisirs du peuple soient célébrés selon les anciennes coutumes et même avec les Festins, quand les occasions s'en présenteront ; mais nous défendons d'y faire aucun sacrifice aux Idoles, ni d'y pratiquer aucune superstition impie. » Et les Empereurs Chrétiensl. 2 et ult. […] exemples de plus loin, on sait que dans les derniers temps les Spectacles étaient en si bonne estime, et si fréquentés qu'il y avait deux places d'honneur dans le Théâtre, l'une à la main droite pour le Pape, et l'autre à la main gauche pour l'Empereur, et que les Vénitiens ayant fait l'accommodement d'Alexandre III et de Frédéric II reçurent du Pape plusieurs privilèges, en reconnaissance de la retraite qu'ils lui avaient donnée, et de la pacification des affaires d'Italie, et entre autres le droit d'avoir la troisième place pour leur Duc du Théâtre du Pape.
Ambroise engage l’Empereur Valentinien I. à défendre aux femmes Chrétiennes le métier de Comédiennes, 105. son zèle à décrier les Spectacles, 160. refuse les présents du Préfet Symmaque, 294 Ammien Marcelin, déclame contre le grand nombre de danseurs, 349 Antioche achète le droit de représenter les Jeux Olympiques, 57. […] Démêlé des Confrères de la Passion avec Maître René Benoît, 217 Comédiens, les Empereurs permettent qu’on leur donne le Baptême dans une maladie dangereuse, 103. […] Empereur, cesse d’exposer à la fureur des Ours des hommes nus, 182. […] Empereurs loués pour ne les avoir pas admis à leurs festins, ibid. […] Empereur, fait jouer le Patriarche Ignace, 174 Mimes, leurs fonctions, 39 Mouskes (Philippe) trait plaisant au sujet des Poètes Provençaux, 132 Molière, son enterrement, 259 Minutius Félix, portrait du Théâtre, 144 Musiciennes, leurs différents noms, 41.
Premièrement, Saint Ignace, successeur d’Evodiusen l’Evêché d’Antioche, et duquel l’Antiquité a honoré les Epitres, comme témoigne le Cardinal Baronius en ses annales, écrivant contre l’Empereur Claudius, fulmine de ce qu’il souffrait l’exercice des Mimes, qui infectaient dans Rome, la plupart de la jeunesse, par l’excès de leurs mauvaises vies. […] Justin Martyr, dans une Apologie à l’Empereur Antoine, fils d’Hadrien, déclame puissamment contre ces dissolus, de ce qu’ils imitaient le Baptême des Chrétiens ; Denis Evêque de Corinthe, en ses observations des jours de Dimanche, se plaint contre ces Corrupteurs de jeunesse, d’avoir pris des habits Sacerdotaux en dérision des Evêques. […] Saint Grégoire le grand, Evêque de Neocésarée en la Province de Pont, surnommé Thaumaturgepour l’excellence de ses vertus, en une opuscule de la foi de l’Eglise, blâme l’Empereur Decius, de s’adonner aux jeux scéniques. […] Jean Chrysostome, Patriarche de Constantinople, en son étude du droit, défend d’admettre aucunsj plaisanteurs dans les Villes, pour le scandale qu’ils causaient, et en une Epitre à l’Empereur Honorius, se réjouit de ce qu’il les avait chassés de l’Empire, pour leurs dépravations. […] De quelle impétuosité n’a-t-elle point heurté les premiers Chrétiens, quand les Païens les appelaient secte pernicieuse, ennemis des Dieux, des Empereurs, des mœurs, et enfin de toute la nature comme témoigne Tacite en son livre des mœurs, et Suetonius en la vie de Néron.