A la Chine, pour prévénir cet abus de l’histoire, dont les Historiographes du théatre ne se garentissent pas, il y a dans le Palais de l’Empereur, un grand coffre bien fermé, avec une fente ménagée au couvercle, comme les troncs qu’on voit dans nos Eglises, où l’on jette à son gré des aumônes. Chacun est endroit de faire passer en liberté, par cette fente, tous les mémoires qu’il veut, sur la conduite du Prince & sur les affaires publiques ; on ne l’ouvre qu’après la mort de chaque Empereur.
On diroit que les poëtes supposoient que ce prince avoit les foiblesses des empereurs romains, & qu’il aimoit les apothéoses. […] Les empereurs, qui ne purent lui résister, qui, souvent le grossirent, n’abrogerent jamais les loix qui les notoient d’infamie. […] Les empereurs chrétiens ne furent ni plus indulgents, ni plus heureux. […] La scene, quoique réformée par la religion chrétienne & par les loix des empereurs, n’en fut pas moins dangereuse, jusqu’à son extinction dans l’occident, par l’irruption des barbares ; & en orient, par l’invasion des turcs.
Baton Gymnasiarque fit des Jeux en l'honneur de Jupiter et de Mercure pour leur demander la santé de l'Empereur. […] Les Jeux Curules avaient accoutumé de se faire par les Empereurs au jour de leur naissance ou de celle de leurs enfants. […] Encore les Empereurs avaient-ils accoutumé de faire des Jeux au jour qu'ils avaient revu l'Empire ; quelque fois tous les ans, ou bien au bout de cinq ans, de dix et de vingt. […] d'un fils de l'Empereur Claude les Préteurs en firent autant ; et Philippe de Macédoine au mariage de sa fille Cléopâtre mêla les Jeux de Musique aux Sacrifices.