Les Peres, disent les Conférences d’Angers, pag. 547 déjà citée… « n’ont pas seulement blâmé la Comédie, telle qu’elle étoit, sous le regne de l’Idolatrie ; mais telle quelle étoit devenue, sous les Empereurs Chrétiens, séparée de tous les rits du Paganisme aboli. » O Serviteur de J. […] Jugeons-en par les Tragédies, qui nous restent des prémiers siécles… Elles furent composées & représentées sous un Empereur, aussi impie, & aussi débauché, que l’étoit Néron.
C’est un homme unique dans l’Univers, il n’a pas eu son pareil depuis le déluge, il a composé quarante opéras, il coule de sa plume de la musique sans fin, comme les eaux du Danube, il est récherché de tous les Potentats ; le Sophi, le Mogol, l’Empereur de la Chine & du Japon vont l’enlever à l’Europe ; cet homme cependant est si humble, & si désintéressé, il a une si haute idée de l’opéra de Paris, qu’il prie à genoux les directeurs de vouloir bien recevoir & jouer un opéra François, qu’il a essayé de faire ; car il fait le François mieux que l’Allemand ; cet Orphée Autrichien, a un goût, une vénération que rien n’égale pour cette langue, qu’il met sans façon au-dessus des langues mortes & vivantes, pour la belle musique de toute espece ; car il s’est essayé dans toutes les langues, & ses opéras Chinois sont admirables ; il veut bien se contenter de la part qu’on donne aux musiciens, offrant de prendre sur son compte le voyage, & le séjour de Paris, & d’envoyer même auparavant sa piéce à examiner à tout l’orchestre parisien, &c.
L’empereur Auguste, grand amateur, étant au lit de la mort, dit à ses amis, N’ai-je pas bien joué mon personnage ?