/ 273
174. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Le François, plus doux, mais aussi libertin conte des fleurettes & file la galanterie. […] Le vin de l’un est atroce, le vin de l’autre est doux & plaisant ; mais tous deux sont également dans l’yvresse de la volupté.

175. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Il goûte auprès de moi, cette douce paix que ta présence lui procure. […] Mais la belle nature qui partout est une, réprouve une représentation trop ouvrageuse ; elle nous dit : ou chantez, & remuez les passions par des sons doux, forts, emportés, déchirans, terribles2 : ou parlez, & sachez exciter l’admiration, la joie, l’attendrissement, la terreur, par des choses agréables, touchantes, surprenantes, capables d’épouvanter ; exprimées par une belle Poésie, & même par une Prose convenable : ou dansez, & par des gestes expressifs peignez tout ; par des attitudes gracieuses, ou par des mouvemens précipités, furieux, séduisez ou faites trembler. […] Il serait néanmoins possible de suppléer ce qui manque à nos Pièces, d’une manière aussi avantageuse qu’agréable & variée : par exemple, que chaque Pièces eût une espèce de Prologue en Ballet, dans lequel la Pantomime[O] aurait avec le Drame un rapport marqué : des Danses, dans le genre des Pyrrhiques *, disposeraient merveilleusement l’âme, & la mettraient dans l’assiète la plus favorable pour entrer dans les situations : ce serait comme une chaleur douce qui ouvre les pores ; l’âme ainsi préparée se pénétrerait davantage d’attendrissement & de plaisir. […] Ils regardent comme donné au plus doux des plaisirs, le temps qu’ils consacrent à l’estimable & délicieux amusement qu’ils procurent à leurs Compatriotes. […] Que dans nos Acteurs, nous voyions une jeunesse chérie, vertueuse, pure : alors, nos cœurs, pénétrés de la douce chaleur du plaisir, feront éclore le germe des vertus.

176. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Sévere à ses Sujets, pour les rendre plus doux, S’il en punit quelqu’un, c’est pour les sauver tous. […] Le Théatre, leur dit-il, est un champ perfide ; pour être douces, les blessures qu’on y reçoit, n’en sont pas moins meurtrieres, pernicies delicata, &c. […] Mais on ne peut espérer cette modération de cette foule de jeunes gens que l’on voit si ordinairement se pâmer au doux chant des Sirenes. […] L’incarnat des rubis, le feu des diamans Répandent un jour doux sur les charmes des belles, Et les yeux avertis vont se fixer sur elles. […] On ne parle au contraire & dans les conversations & dans les Ecrits, que de mœurs douces, de passions douces, de cœurs honnêtes, d’esprits honnêtes, d’ames honnêtes, de créatures honnêtes.

/ 273