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34. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

a cru que Dieu avait fait le Monde à la musique des eaux, et que ce doux murmure qu’elles rendent quand elles trouvent quelque petite résistance à leurs cours, avait été le divertissement de ce divin Ouvrier pendant qu’il bâtissait l’Univers. […] Mais toutes les louanges qu’on a données à cet art divin, ne m’obligeront jamais d’en conseiller l’usage à un Roi.

35. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Les peintures representent quelquefois des sujets conformes aux loix divines, quelquefois des sujets contraires, quelquefois des sujets en partie conformes, & en partie contraires à ces loix. […] Les Magistrats défendent de joüer la Comedie dans le temps des Offices divins, ils ne souffrent pas qu’on joüe les jours de Feste, qu’aprés que le divin Service est achevé. […] Dieu est trop pur, Dieu aime trop la chasteté, & toutes les vertus, pour ne se pas separer d’avec une ame, qui ne considere ny les ordres, ny la satisfaction de son divin Espoux, puisqu’elle ne craint ny de luy desobeïr, ny d’estre répudiée. Il n’est que trop offensé par ce mépris, & par le peu d’estime qu’elle fait du plaisir, de l’amour, & de la possession de ce divin Espoux. […] Et ce qui est tres-digne d’estre déploré, sans diminuer notablement le culte divin, sans l’empescher.

36. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Il se moque d’une Dame qui dans ses repas ne mangeoit pas parce que les sauces gâtoient le vermillon qui fait l’éclat de sa bouche divine, & que la galimafrée gatoit le corsage divin de sa taille, en tous lieux admirée . […] C’étoit la divine Emilie, Qui jusques dans ces lieux portoit L’image de ce qu’en la vie Le plus tendrement elle aimoit. […] Parmi cent belles qualités, la divine Emilie étoit une actrice parfaite. […] Aucun Prince ne souffriroit qu’on parlât de lui-même avec autant de licence qu’on parle de Dieu, de son gouvernement, de sa religion, de ses œuvres divines. […] L’Homme jouit de la fortune dont le hasard seul est l’auteur  ; comme si la providence divine n’existoit pas, qu’il n’y eût en tout que le hasard seul.

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