Le Chef du Corps-Municipal vint de Besançon avec les Compagnies bourgeoises, se rendit chez la Rosiere où se trouverent les Juges & le cortege tout formé, la prit par la main & la mena à l’Eglise avec celle qui avoit l’accessit : le Curé la reçut à la porte de l’Eglise & lui fit ce petit discours : Vous avez grand sujet de vous réjouir, ma chere fille, puisque ce jour est pour vous un jour de triomphe, mais votre joie doit être sainte ; c’est moins à vous qu’à la vertu qu’on rend hommage, & vous devez l’honorer en vous par une modestie soutenue. […] Dans ces grands repas les jeunes gens voltigent autour de la table, derriere les femmes qui sont assises, qu’ils croyent de la politesse de les servir, ce n’est qu’un exercice d’impureté, pour leur tenir des discours licencieux & prendre des libertés indécentes, jetter des regards criminels qu’elles favorisent, qu’elles attirent par l’immodestie de leurs habits, & la situation où elles s’offrent à leurs esclaves. […] On a fait pour la premiere fois cette cérémonie le 3 mai 1777 : Messieurs les Curés en le recevant ont bien voulu faire un petit remerciement à l’Académie qui a été fort applaudi ; plusieurs Académiciens ont donné ; les uns des discours, les autres des pieces de vers très-ingénieux, analogues au sujet de la Fête.
C’est un mensonge perpétuel, dit-il, des personnages feints, des événemens fabuleux, des discours supposés, des Dieux, des Déesses imaginaires, des enchantemens, &c. […] Ce phantôme, pour obtenir un autre phantôme, a eu des aventures, tenu des discours, formé des intrigues, commis des crimes, qui n’ont pas plus de réalité ; il a combattu des ennemis & des rivaux imaginaires, a été applaudi par un Prince, par un peuple aussi chimériques. […] Ne nous moquons point tant de ce fameux Chevalier errant, il n’a que trop d’imitateurs ; tout ce qu’on voit avec plaisir s’imprime dans un cœur sensible, se retrace dans une imagination vive ; elle est enchantée de ces bosquets délicieux, de ces palais superbes, de ces beautés divines ; on entend ces discours doucereux, on sent ces transports, tout devient théatral & romanesque ; il n’y a de bien & de trop réel que les égaremens de l’esprit & les crimes du cœur.
Ils sont trop persuadés de son mérite, pour faire attention à des discours frivoles. […] Qu’on ne prenne point ceci pour des discours en l’air ou pour de vains sophismes. […] Discours sur les Inscriptions.