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143. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Les Hébreux dans les transports de leur reconnoissance se mirent à danser pour remercier Dieu qui les avoit délivré du joug des Egyptiens en leur faisant un passage au milieu de la mer Rouge, Moïse et; sa sœur donnoient l’exemple. David dansa devant l’Arche d’Alliance. […] J’aurois trop à faire s’il falloit citer tout ce que les Auteurs sacrés et; profanes écrivent en faveur de la danse, il suffit d’ajouter que dans le Roussillon on exécute encore des danses pieuses en l’honneur de nos Mysteres, que le Cardinal Ximenés rétablit à Toléde l’usage de danser dans les Eglises, et; qu’il n’y a pas soixante ou quatre-vingts ans que les Prêtres et; le Peuple dansoient dans le chœur de St.  […] Sur celui-ci l’on ne manquera pas de dire : cet homme est fou de la danse, je m’ennuye à voir danser : il ne peut souffrir la Comédie, j’aime la Comédie à la passion : il a de l’aversion pour les femmes, je ne serai que trop bien justifié là-dessus : il est mécontent des Comédiens, j’ai tout sujet de m’en louer, et; l’amitié du seul d’entr’eux que j’ai connu particulierement ne peut qu’honorer un honnête homme. » Si je juge de vous par vos écrits celui-ci m’apprendra qui vous êtes à présent, et; quel vous avez été autrefois.

144. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Que si Elie est monté sur un chariot, ce n’a pas été pour courir dans un Cirque ; que si David a dansé devant l’Arche, ce n’a pas été avec des mouvements lascifs, et que c’est par l’artifice du Démon que ces exemples tout saints qu’ils sont, leur deviennent défendus par le scandale qu’ils en prennent mal à propos. « Diabolo artifice ex sanctis in illicita mutata sunt. » Voilà fidèlement la pensée de saint Cyprien ; et voici ce que vous lui faites dire. « Saint Cyprien, dites-vous, en parlant de David qui dansa devant l’Arche au son des flûtes, des tambours, et des autres instruments, avoue que ce n’est pas un mal de danser, et de chanter. […] Pour moi je crois que cela est fort égal ; et si on a dit autrefois qu’une Dame devint amoureuse d’un Danseur en le voyant danser, n’a-t-on pas dit d’une autre qu’elle fut éprise d’un Comédien en lui voyant jouer un Rôle de tendresse ?

145. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Cette idée me fait souvenir d’un livre intitulé la Danse de Macabré, où dans plus de cent estampes, on voit la mort qui prend quelqu’un par la main, & le fait danser ; à commencer par le Pape & l’Empereur, par l’Imperatrice, le Roi & la Reine, jusqu’au plus petit berger, & à la moindre paysanne ; à chacun desquels la mort annonce qu’il faut mourir.

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