« Il est vrai que peu de personnes connaissent tout le danger des passions, dont on n’est ému que parce qu’on les voit ; mais ces passions ne causent guère moins de désordres que les autres, et elles sont encore en cela plus dangereuses, que le plaisir qu’elles causent n’est point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres passions et qui servent quelquefois à en corriger ; car ce qu’on voit dans autrui touche assez pour faire plaisir, mais ne touche pas assez pour tourmenter : c’est en cela que consiste le danger du théâtre. […] C’est un désordre auquel le chrétien ne peut remédier qu’avec le secours de la religion et des grâces que Dieu lui accorde ; mais les spectacles augmentent le dégoût des vrais biens, et en affaiblissent la connaissance. […] Le premier de ces désordres est un obstacle à toutes les vertus, et le second porte à tous les vices ; mais l’un et l’autre sont certainement la suite des spectacles, et toujours dans la même proportion qu’on les aime et qu’on y est assidu.
Il est vrai que peu de personnes connaissent tout le danger des passions, dont on n’est ému que parce qu’on en est le Spectateur ; mais elles ne causent guère moins de désordre que les autres, et elles sont encore en cela plus dangereuses, que le plaisir qu’elles causent, n’est point mêlé de ces peines et de ces chagrins qui suivent les autres passions, et qui servent quelquefois à en corriger : car ce qu’on voit dans autrui touche assez pour faire plaisir, et ne le fait pas assez pour tourmenter. […] La Religion et la Foi tâchent de remédier à ce désordre ; et c’est en effet tout l’exercice des Chrétiens. […] Le premier de ces désordres est un obstacle à toutes les vertus ; et le second est une entrée à tous les vices ; mais l’un et l’autre sont certainement la suite des Spectacles, et toujours dans la même proportion qu’on les aime et qu’on y est assidu.
Chrysostome a plus fortement & plus souvent que les autres tonné contre le théatre, parce qu’il a été plus à portée d’en voir les désordres a Antioche & à Constantinople, les deux villes du monde où ils ont le plus régné depuis que le Christianisme est monté sur le trône des Césars, malgré la piété des Empereurs & leur zèle à le réformer. […] Ce n’est pas le seul mal qu’il cause ; combien d’autres désordres il fait dans ses amateurs ! […] Parmi ces désordres il met la tolérance du théatre, comme l’un des plus grands maux de la société. […] Je sais, dit-il, que la plûpart de ceux qui composent cet auditoire vivent régulierement, & ne méritent pas ce reproche ; mais la douleur d’en savoir tant d’autres dans le désordre, m’arrache ces justes plaintes.