/ 415
80. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

La première est la sévérité de l'Eglise contre les comédiens et contre ceux qui assistaient à ces Spectacles, et le grand soin qu'elle prend pour empêcher qu'on ne contraigne les Chrétiens à y assister, ou à en être les acteurs; ce qui nous doit faire voir qu'elle n'a pas regardé cela comme un crime médiocre. […] Si quelqu'un par mépris de ce Décret, vient à commettre quelque crime de ceux qui y sont défendus; si c'est un Ecclésiastique, qu'il soit déposé; et si c'est un Laïque, qu'il soit excommunié. […] Ils prêcheront souvent avec force contre les Danses, et le Bal, par lequel sont excitées les passions les plus dangereuses: Enfin ils emploieront tous leurs soins à représenter avec un zèle pieux, et avec autant de véhémence, qu'il leur sera possible, combien les Comédies, qui sont la source et la base presque de tous les maux, et de tous les crimes, sont opposées aux devoirs de la discipline Chrétienne, et combien elles sont conformes aux dérèglements des Païens; et que comme elles sont une pure invention de la malice du Démon, le Peuple chrétien les doit entièrement abolir.

81. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

N’est ce pas autoriser les fourbes et les violences, dresser encore des Autels à Mars, et lui offrir le sang humain en sacrifice avec des chants d’allégresse ; N’est ce pas éluder toutes les clameurs du peuple et des consciences, de faire un spectacle d’honneur et de joie des crimes publics ? […] Je ne dis rien de la farce, dont le sujet, les gestes, les paroles, les rencontres sont toujours dans une effrontée lasciveté ; où les prostitutions, les rapts, les adultères, ces crimes qui noircissent les maisons, qui perdent les âmes, et offensent Dieu, passent pour des gentillesses, enfin où l’on pèche par les yeux et par les affections de tout un peuple. […] Il demande que les Magistrats s’opposent à cela et au commerce de semblables pièces, beaucoup plus que des poisons puis qu’elles infectent les sources de la vie civile, qu’elles étouffent l’amour de la vertu, qu’elle font un jeu des crimes, et qu’elles portent efficacement les hommes à tout ce que les lois divines et humaines leur défendent.

82. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

quel crime même ! […] Et ce double crime notre Théâtre le porte si loin qu’il révolte et soulève les moins gens de bien. […] Les exemples de l’Auteur de notre Foi sont autant d’arrêts prononcés contre le crime. […] Aristophane se fait lui-même un crime de ses libertés dans ses intervalles lucides. […] d’ici toute Satire qui attaque les particuliers, toute expression trop enjouée, tout ce qui peut avoir l’ombre du crime.

/ 415