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176. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Dans ses Nuées il donne de sales expressions à un homme de bien : il le fait invectiver contre le vice en homme vicieux et corriger la scurrilité par l’impudence. […] J’avoue néanmoins que l’intérêt de la vertu n’a pas toujours été l’objet de leur plume : mais au regard de Fletcher en particulier, il me suffit que ses derniers Ouvrages soient les plus honnêtes ; c’est une preuve ou que ce Poète s’est corrigé, ou que les endroits répréhensibles dans ses Comédies étaient de la façon de Beaumont, lequel mourut avant Fletcher. […] [NDE] Le texte donne systématiquement Chacsper, qui est corrigé partout.

177. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Sous prétexte de corriger l’avarice du père, elle prête aux enfans les sentimens, les discours & les démarches les plus insolentes, & aux domestiques les plus criminelles. Ainsi pour un vice qu’elle corrige, elle en enseigne dix encore plus grands.

178. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

La crainte du ridicule, quand le théatre la donneroit, fait chercher avec plus de soin le moyen de le cacher, qu’ordinairement il enseigne, mais n’apprend pas à s’en corriger. […] Ce n’est point une tolérance théologique, qui laisse sur des opinions incertaines la liberté de penser, la saine morale fut toujours bien décidée sur la grieveté de ce péché ; ni une tolérance ecclésiastique de discipline, qui ne proscrit point des actions qu’elle regarde comme peu importantes, les censures de l’Eglise, la privation des sacremens subsistent toujours ; ce n’est pas même une tolérance civile légale, les loix qui couvrent les Comédiens d’infamie ne sont pas révoquées ; ce n’est pas non plus une tolérance populaire, puisque malgré toute la ferveur, le goût, l’ivresse de ses amateurs, il n’est personne qui ne convienne du danger du théatre & de son opposition à l’esprit & aux règles d’une véritable piété ; ce n’est qu’une tolérance politique, qui croit avoir des raisons d’Etat de laisser subsister certains maux fi invétérés qu’il seroit impossible de les corriger, & dangereux de l’entreprendre, parce qu’il vaut mieux supporter un moindre mal pour en éviter un plus grand.

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