Cette seconde condition n’est pas indifférente, c’est au contraire le principal moyen exigé, et c’est l’essence d’une bonne Pièce. […] Qu’on la mette vis-à-vis des principes que j’ai rappelés sur les conditions d’une bonne Pièce.
Un homme qui est à Dieu par son état, soit Ecclésiastique, soit Religieux, quelque besoin qu’il ait de se divertir, ne pourra pas se donner la même liberté, ni d’actions, ni de paroles qu’un homme laïc pourrait prendre sans déshonorer sa condition. […] Ce n’est point remédier au mal, si on ne leur ferme la bouche autant de fois qu’ils sont pour mal parler : La honte de leur condition n’empêche pas que leur liberté de tout faire et de tout dire ne porte son coup, et ne perde la jeunesse qui les voit et qui les entend. […] Il leur semble que Dieu doit être là pour ne rien souffrir, qui choque leurs interêts et pour détourner tous les coups qui sont portés contre eux : N’est-ce pas traiter Dieu de valet, et le réduire à la condition des esclaves ? […] Que ces brutaux ne considèrent-ils qu’ils font une condition à Dieu, qu’ils ne feraient pas à leurs valets, à moins que d’avoir perdu le sens ? […] Pourquoi la voudrait-on interdire aux personnes qui ne sont point de condition à vivre dans une si grande retenue, et qui souvent en peuvent avoir assez grand besoin ?
Le reste est indigne de sa condition, et quand il voudra se délasser ou se divertir, il trouvera des emplois plus sortables à sa Grandeur que celui de la Peinture.