Apostole Zeno rendit service au théatre Italien, non du côté des mœurs, il le laissa comme il l’avoit trouvé ; mais dans la partie litteraire, il reforma la scéne Italienne, comme Corneille avoit réformé le théatre François, en le soumettant aux bonnes regles ; introduisant le goût & l’imitation des anciens, la majesté des tragédies & la finesse des comédies Grecques, Romaines, & Françaises, qu’on ne connoissoit guere avant lui ; il y fit usage des chœurs, de la musique & de la danse, mais il les amenoit à propos, les lioit naturellement à ses piéces & fit comprendre qu’elles ne devoient être qu’accessoires ; & certainement depuis son regne les théatres innombrables de Venise, la Patrie, ne sont pas devenus plus chastes ; ainsi il reforma encore deux théatres en Italie, l’un régulier selon les idées de Zeno puisées dans l’antiquité, l’autre libre selon le caprîce des auteurs & des acteurs qui continua selon l’usage.
Nos petit-maîtres leur ressembleut trop, pour leur faire l’injustice de ne pas les y comprendre. 1.° La tête d’une femme parée est un balon de vanité : Vesica superbia .
J’ ai cru qu’il serait utile que je parlâsse en particulier d’un Théâtre, rival dangereux de celui que toute la France applaudit ; j’ai cru que je devais m’arrêter quelque tems sur un Spectacle merveilleux qui lutte avec succès contre l’Opéra-Boufon ; & dont les éfforts peuvent réussir, parce qu’il se fait toujours seconder de la musique : il est aisé de comprendre que je désigne l’Opéra-Sérieux.