lorsqu’on néglige de s’en corriger, et qu’on s’y lie avec affection, est une disposition au mortel : on peut dire en ce sens que ceux-là pèchent mortellement qui vont fréquemment au bal, à cause qu’ils se disposent insensiblement à tomber dans le péché mortel, et qu’ils s’exposent au péril de le commettre.
Mais ce que je puis dire, c’est qu’elles ne peuvent paroître en cet état dans les Eglises & aux pieds des Autels, sans commettre une grande irreverence, ne le pouvant faire sans incivilité dans la chambre d’une personne à qui elles doivent quelque respect. […] Les Ordonnances Roïaux, & les Arrests des Parlemens défendent tres expressement les masques, dont certaines gens abuseroient pour commettre plus aisément & plus impunément de méchantes actions. […] Il se commet tous les jours une infinité de crimes à la faveur de cette coûtume, & cela impunément ; comme s’il estoit permis à tout le monde d’estre méchant avec un masque, & que les hommes estans déguisez & travestis, fussent incapables de mal faire. […] Elle a renouvellé ces défenses à chaque Carnaval, mais inutilement, parce que les Magistrats qui les devroient garder inviolablement sont, les premiers à les enfreindre. qui est un mal qu’on ne sçauroit assez déplorer. » Il y a encore un autre desordre qui se commet en certains lieux au sujet des mascarades, non pas du Carnaval mais du Mercredi des Cendres & de quelques autres jours du Carême. […] Et les Collegues exhortez de bien prendre garde aux Consistoires qui ne feront devoir, de les censurer. » Ces nouveaux Reformateurs ne nous marquent pas la raison qu’ils ont euë de faire cette défense ; mais il y a toutes les apparences du monde qu’ils ne l’ont faite principalement qu’en vûë des pechez qui se commettent ordinairement dans la danse contre la vertu de la chasteté, puisque dans un de leur Synode, qui est celui de la Rochelle en 1581.
Chaque femme est sa premiere idolâtre : elle adore sa beauté avec plus de complaisance que tous ses amans, elle se tend le premier piege, le premier péché se commet dans son cœur, elle tombe la premiere dans l’abyme où elle entraîne. […] Ces mêmes nudités dont vous vous applaudissez seront la matiere de votre confusion & de vos remords, lorsque le livre des consciences ouvert vous fera voir tous les péchés que vous avez commis, tous ceux que vous avez voulu, & tous ceux que vous avez fait commettre par vos immodesties. […] Il y a quatre degrés dans le péché, y consentir, le commettre, y perséverer, l’excuser. […] Mais s’aveugler jusqu’à méconnoître & justifier sa malice, s’en faire un trophée, blasphemer la sainteté de Dieu qui le condamne, sa justice qui le punit, se préparer la liberté de pécher sans remords, applanir aux autres la toute du crime, les y engager, en vouloir faire disparoître l’horreur, s’en déclarer l’apologiste, c’est une malice consommée, c’est un péché contre le Saint Esprit qui ne se pardonne pas, c’est le péché d’un Auteur, d’un Acteur, d’un amateur du théatre, qui contre toutes les loix, contre ses lumieres, contre son expérience, commet, fait commettre, a l’impudence de vouloir justifier un péché dont tout lui démontre & dont il connoît lui-même l’énormité : Tergens es suum, dicit, quid feci ?