L’Auteur, charmé de son chef-d’œuvre de morale, de religion & de sagesse, en fit d’abord présent au public dans les journaux, & pour le transmettre à la postérité l’a depuis revu, corrigé & augmenté, & l’a fait imprimer dans ses Essais historiques, où on n’iroit pas les chercher, à moins qu’on ne prenne ses Essais pour un ouvrage comique avec lequel sa lettre peut très-bien figurer.
Ils furent aussi les derniers Poëtes comiques connus.
en a fait jadis l’observation, et disait que « d’autant plus que ceux qui composent ces fables comiques sont éloquents, d’autant plus persuadent-ils, par l’Elégance de leurs Sentences, joint que des vers nombreux et ornés, s’attachent plus aisément à la mémoire des Ecoutants : Ainsi que c’est le moyen d’attiser le feu ès cœurs de la jeunesse qui y assiste »ac Nous ne croyons pas qu’il ait jamais été rien dit de plus vrai, de sorte que tant s’en faut que nous estimions qu’il y ait moins de danger ès Comédies ainsi déguisées, que quand elles étaient tout ouvertement dissolues, tout au rebours, elles sont doublement à craindre, vu que le mal s’y cache avec art, et que le poison s’y avale sous la malvoisie. […] Jean Bodin écrit : « je tais aussi l’abus qui se commet en souffrant les Comiques et Jongleurs, qui est une autre peste de la République des plus pernicieuses qu’on ne saurait imaginer ; car il n’y a rien qui gâte plus les bonnes mœurs, et la simplicité, et bonté naturelle d’un peuple (…) bref on peut dire que le théâtre des joüeurs est un apprentissage de toute impudicité, lubricité, ruse, finesse, meschanceté » (Les Six livres de la République, Paris, J. du Puy, 1576, livre VI, chap. 1 « De la censure », p. 611-612).