/ 348
88. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Il changea quatre fois de religion ; d’abord élevé en Catholique, sa mere Jeanne d’Albret le rendit Protestant ; il fut long-temps chef de la secte ; il abjura le Calvinisme à la Cour de Charles IX ; il en reprit la profession quelque-temps après ; il l’abjura encore, & se fit Catholique pour monter sur le trône ; il persévéra dans cette Religion : mais il combla de faveurs les hérétiques, & fit faire par ses ministres le fameux Edit de Nantes, dont l’abolition a immortalisé son petit-fils. […] Sulli n’a jamais changé de religion, ni à la S. […] Henri en a changé quatre fois, & après avoir embrassé pour la derniere fois la Religion Catholique, il a plus favorisé les Huguenots volontairement que les cinq Rois ses prédécesseurs ne l’avoient fait par force ; & il n’est pas douteux, comme nous l’avons dit, que s’il fût monté sur le trône sans obstacles, la France n’eût été bientôt toute protestante. […] Saint Louis, à la discrétion de ses ennemis, malgré le horreurs de sa prison, & les tourmens qu’on lui fait souffrir, ne voulut jamais changer de religion, refuse même la couronne de l’Egypte qu’on lui offrit ; Henri arrêté à la Cour avec le Prince de Condé, à la premiere menace, abjure sa religion & se fait Catholique ; à peine est-il délivré qu’il abjure la Religion Catholique & redevient Protestant, & reprend les armes contre son Roi ; il redevient Catholique, quand on l’assure qu’il n’y a que le Canon de la Messe qui puisse le faire régner. 7°. […] Jamais Charles ne changea de religion ; il donna la liberté de conscience, & Henri l’Edit de Nantes, après avoir fait toute sa vie la guerre de religion.

89. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Le commerce des Juifs du temps de Salomon ne dura qu’un siecle : il suffit pour changer tout dans l’état. […] Le françois fard, que Menage fait venir de fucus, & Caseneuve du mot allemand fard, qui signifie couleur, n’a été d’abord employé que dans le propre pour désigner les couleurs artificielles qui changent ou rehaussent le teint des femmes, & que le désir de plaire porte dans le monde à un excès dégoûtant & pernicieux, qui nuit plus qu’il ne sert à leurs intentions. […] Quand le lieu change par une nouvelle décoration, on dit, la scène change. […] Je savois aussi peu qu’il fût vieux de plus de deux mille ans, qu’il n’eût fait que changer de face, de rang & de nom. Tout ne fait que changer sur terre De face, de rang & de nom.

90. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

Et voici l’engagement de l’épouse. « Je, Madeline Gasselin... prends mon aimable J... pour mon époux, et lui promets... que je n’en aurai jamais d’autre, et lui donne pour gage de fidélité mon cœur et tout ce que je ferai jamais... » Cette dépravation d’esprit a pu profiter à bien des gens ; mais il faut que tout change.

/ 348