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56. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Mais en le supposant, il soutenait « qu’elle ne changeait pas de nature ». […] Il va plus loin11 : il soutient que « les sentiments les plus corrects sur le papier, changent de nature en passant par la bouche des Acteurs, et deviennent criminels par les idées corrompues qu’ils font naître dans l’esprit du Spectateur même le plus indifférent ». […] Vous venez de voir que, suivant la pensée de Riccoboni, les sentiments les plus corrects changent de nature en passant par la bouche des Acteurs : bien entendu qu’il y comprend aussi les Actrices, à qui il nous apprend13 qu’Innocent XI défendit de monter jamais sur aucun Théâtre ; c’est nous dire assez qu’à Rome on est sur cet article plus sévère qu’en France.

57. (1707) Lettres sur la comédie « LETTRE, de Monsieur Despreaux. sur la Comédie. » pp. 272-275

Car puisqu’il faut vous dire le vrai, autant que je peux me ressouvenir de votre dernière pièce, vous prenez le change, et vous y confondez la Comédienne avec la Comédie, que dans mes raisonnements avec le Père Massillon j’ai, comme vous savez, exactement séparées.

58. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Du moins des meubles, un équipage, sont achetés pour quelque temps ; mais l’entretien d’une femme change tous les jours avec la mode ; c’est sans cesse à recommencer, & la mode passée, les choses les plus précieuses ne sont plus que des chiffons pour la fripperie. […] Ils sont si changés qu’ils ne sont plus connoissables : Non sunt cogniti in plateis. […] Vous pouvez changer de toilette, sans avoir rien à désirer ni l’une ni l’autre. […] Qu’on lui attache son masque, son mari, les enfans y seroient trompés. si, comme au spectacle & au théatre, ils n’étoient instruits que la décoration change à chaque acte. […] ce seroit bien plutôt celle d’une femme parée, pour faire des conquêtes, comme la femme de l’Apocalipse, qui donne à boire aux Princes dans la coupe de la volupté ; comme l’enchanteresse de la fable, qui change les hommes en bêtes par un breuvage délicieux, comme le pêcheur prend les poissons a l’hameçon.

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