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266. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Cessez donc de vous écrier : « Ah si la beauté de la vertu étoit l’ouvrage de l’art, il y a long-temps qu’il l’auroit défigurée !  […] Cessez donc de vous persuader que vous avez démontré que dans tout ce qui rend le Misantrope ridicule, il ne fait que le devoir d’un homme de bien ; il n’auroit point manqué à la droiture quand il se seroit rendu aux avis de son ami. […] Nous n’avons cessé de leur repéter qu’elles ne sont faites dans l’ordre de la nature et; de la société que pour nous amuser, et; tout au plus veiller aux soins grossiers et; nécessaires d’un ménage ; après cela nous aurons la barbarie de leur reprocher qu’elles ne savent rien. […] Qu’ils soient admis dans les compagnies où l’on auroit honte du concubinage, ils cesseront de donner dans ce vice, il faudra donc laisser la liberté de se marier. […] Depuis la déplorable chute de l’Amant de lui-même que vous aviez fait et; qui fut donné pour la premiere et; derniere fois au Théatre François le 18 Décembre 1752. les Comédiens ont cessé d’être vos amis.

267. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Je trouve que ce fut avec bien de la raison que d’autres ont encore dit avant moi que les comédies dirigées contre les vieux maris sont également pernicieuses aux mœurs, parce que les femmes qui ont vu applaudir toutes les ruses, les tours perfides et scandaleux, les infidélités qu’une épouse fait à son mari, à cause qu’il est trop vieux, ne doivent plus avoir de peine à se persuader qu’on peut en faire autant à un mari trop jeune, léger, volage, et toutes les fois, bien qu’il soit d’un âge convenable, qu’on ne jouit pas d’un plus grand bonheur, ou qu’on est plus malheureuse avec lui que s’il était vieux, ce qui arrive assez souvent ; comme quand il est ou qu’on le trouve froid, indifférent, d’un mauvais caractère, grondeur, bourru, méchant, contrariant ; quand il n’est ni beau, ni bien fait, ou qu’une maladie l’a changé, affaibli et vieilli ; quand il refuse de fournir toutes les choses nécessaires à la coquetterie ; en un mot, lorsque, par tant d’autres raisons, par sa propre inconstance à elle-même, l’épouse vient à se croire mal assortie, cesse d’aimer son mari jeune, et se trouve aussi malheureuse et dans la même position que celle qui n’a jamais aimé son mari vieux. […] mais ne cessera-t-on pas de mettre en balance le mal que ces réunions pouvaient faire au bon goût, avec le service qu’elles rendaient aux bonnes mœurs, avant d’avoir été ridiculisées et déconsidérées !

268. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Aussi étoit-elle sans cesse la source de débats, de réclamations toujours décidées à l’avantage de celui qui payoit le plus. […] Mais quand la liberté du théâtre sera admise, toutes ces querelles entre les différens spectacles, entre les acteurs, entre les auteurs et les comédiens, cesseront, les comédiens seront alors, avec justice, les maîtres de recevoir une piece comme on sera maître de la leur donner.

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