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2. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre IV. Que les Danses sont défendues dans les lieux saints. » pp. 22-25

C’est la doctrine de Saint Antonin et de Sylvestre, sur l’autorité d’un Chapitre du sixième des Décrétales, où le Pape Grégoire dixième ordonne qu’on bannisse de tous les lieux consacrés à Dieu, et destinés au culte divin, tout ce qui peut troubler la paix des Divins Offices, causer de l’interruption dans les Prières, ou mettre quelque autre empêchement au repos et à la dévotion des Chrétiens ; et que l’on en éloigne toute sorte d’assemblées, et d’actions séculières, et profanes, afin que non seulement on ne pèche point dans les lieux où l’on vient demander la rémission des péchés ; mais qu’on y vaque encore avec quiétude d’esprit, et avec une application tranquille aux Exercices spirituels auxquels ces sacrés lieux ont été dédiés. […] Cessent in Ecclesia, earumque cœmeteriis negotiationes, et præcipue nundinarum ac fori cujuscumque tumultus, omnis in eis sæcularium judiciorum strepitus conquiescat, nulla inibi causa per laicos criminalis maxime agitetur. » Lib. 3. sext. […] Cessent in Ecclesia, earumque cœmeteriis negotiationes, et præcipue nundinarum ac fori cujuscumque tumultus, omnis in eis sæcularium judiciorum strepitus conquiescat, nulla inibi causa per laicos criminalis maxime agitetur. » Lib. 3. sext.

3. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Ces avanies, je le répète, affligent tous les hommes sensés, mettent la désolation dans les familles, produisent le mécontentement général, et causent parmi le peuple, des attroupements toujours dangereux. Ne voulant point donner plus d’étendue à ma réponse, déjà trop longue, à M. de Sénancourt, je me dispenserai de citer plusieurs exemples trop fréquents, de ces refus de sépulture, qui, sans profit pour la religion, toujours ne causèrent que trouble et scandale. […] L’autorité séculière se doit à elle-même ces exemples de justice : ils sont absolument nécessaires pour restreindre l’ambition, la cupidité et le fanatisme de certains ecclésiastiques, dont les entreprises causeraient du trouble dans l’état, et corrompraient la pureté de notre sainte religion.

4. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

Les Dieux et les Déesses causaient tout ce qu’il y avait de grand et d’extraordinaire sur le Théâtre des Anciens, par leurs haines, par leurs protections ; et de tant de choses surnaturelles, rien ne paraissait fabuleux au Peuple, dans l’opinion qu’il avait d’une société entre les Dieux et les hommes. […] Celui-ci a revêtu ses Dieux de nos faiblesses, pour les ajuster à la portée des hommes : celui-là élève ses Héros jusqu’à pouvoir souffrir la comparaison des Dieux : « Victrix causa Diis placuit, sed victa Catoni. »g Dans Virgile, les Dieux ne valent pas des Héros : dans Lucain, les Héros valent des Dieux. […] Ainsi l’esprit de superstition causa la déroute des armées ; et celui de lamentation fit qu’on se contenta de pleurer les grands malheurs, quand il fallait y chercher quelque remède. […] Comme les Dieux causaient les plus grands crimes sur le Théâtre des Anciens, les crimes captivaient le respect des Spectateurs, et on n’osait pas trouver mauvais ce qui était abominable. […] Les désordres causés par ces sortes de Jeux, furent représentés au Parlement de Paris d’une manière très vive et très forte en 1541 par le Procureur du Roi.« Pendant lesdits jeux, dit-il, parlant du Mystere de la Passion, et des Actes des Apostres), le commun peuple dès huit à neuf heures du matin ès jours de Fêtes délaissait sa Messe Paroissiale, Sermon et Vêpres pour aller èsdits jeux garder sa place, et y être jusqu’à cinq heures du soir ; eutd cessé les Prédications, car n’eussent eu les Prédicateurs qui les eût écoutés.

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