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219. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Dès-lors plus de frain, de retenue ; le vol, le mensonge, l’adultere, le parjure, tous les crimes se debordent, & attirent enfin sur la malheureuse Jérusalem tous les maux dont le Dieu de l’univers menace enfin les peuples corrompus. […] La Reine honora la réprésentation de sa présence : ce qui attira bien du monde. […] Cette faute est fort fréquente : sous prétexte de se reposer de leurs fatigues (dont le théatre est très-innocent), ces messieurs & ces dames manquent au public, en mettant leurs prevôts (leurs substituts) à leur place, quoiqu’on ait payé pour eux, & qu’on ait fait valoir leurs noms pour attirer du monde : ils meritoient des punitions.

220. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Si les peintures immodestes raménent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment, & que pour cette raison on en condamne l’usage, combien plus sera-t-on touché des expressions du théâtre où tout paroît effectif, où ce ne sont point des traits morts & des couleurs seiches qui agissent, mais des personnages vivans, de vrais yeux, ou ardens, ou tendres, ou plongés dans la passion ; que vraies larmes dans les acteurs qui en attirent d’aussi véritables dans ceux qui regardent ; enfin, de vrais mouvemens qui mettent en feu tout le parterre ? […] Le grossier que vous en ôtez feroit horreur, si on le montroit ; & l’adresse de le cacher, ne fait qu’y attirer les volontés d’une maniere plus délicate, & qui n’est que plus perilleuse lorsqu’elle paroît épurée. […] Ils sont assurés de faire finir celles de leur héros & de leur héroïne avec le cinquiéme acte, & que les comédiens ne diront que ce qui est dans leur rôle ; mais le cœur émû par cette représentation n’a pas les mêmes bornes, il n’agit pas par mesure : dès qu’il se trouve attiré par son objet, il s’y abandonne selon toute l’étendue de son inclination ; & souvent après avoir résolu de ne pousser pas les passions plus avant que le héros de la comédie, il s’est trouvé bien loin de son compte. […] Si vous entrez dans la chambre de cette personne qui se dispose d’aller au bal, vous la trouverez devant un miroir, le consultant sans cesse, environnée de filles de chambre qui s’étudient à orner sa tête de frisures, de rubans ; elle pratique mille inventions pour attirer les yeux de l’assemblée ; & Dieu veuille qu’elle n’ait point encore de plus mauvais desseins. […] N’est-ce pas là qu’il se sent attiré au crime par les piéges qui lui sont tendus ; que se laissant prendre aux amorces les plus dangereuses, il s’abandonne aux transports les plus déréglés, aux saillies les plus vives ?

221. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Ainsi bien emplumé, il va faire des folies dans les rues, & attire toute l’attention de la populace.

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