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306. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVI. Sentiment de Saint Antonin. » pp. 93-96

Et quia repraesentationes quae fiunt hodie de rebus spiritualibus miscentur cum multis joculationibus et trufis et larvis, ideo non congruit cas in ecclesiis fieri, nec per clericos… Sed cum histriones utuntur indifferenter tali exercitio ad repraesentandum etiam turpia, vel vituperandum et irridendum personas spirituales, vel sacramenta et divinum cultum, vel miscentur ibi superstitiones vel periculum vitae, ut tendere arcum super funem et hujusmodi, illicita est ars et eam oportet dimittere. » — D’où il suit que, dans la pensée de saint Antonin, histrionatus ars est bien l’équivalent de ludus scenicus, d’art dramatique, puisqu’il s’agit de repaesentationes, et comme, pour en parler, il s’autorise de saint Thomas, c’est donc qu’à son avis, celui-ci, par histrions, entendait aussi les comédiens.

307. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Cette tyrannie, non seulement unie au progrès de l’art, en avilissant, en décourageant les auteurs, les forçant à se conformer, non aux régles du bon goût, mais aux idées, aux goûts, aux fantaisies des comédiens, pour obtenir leurs suffrages, mais sur tout à leurs mœurs. […] L’art du pantomime, l’adresse à contrefaire, la vivacité à exprimer des sentimens par l’inflexion de la voix, les nuances du geste, les traits du visage, le feu des regards, ne sont qu’un instinct naturel, une sorte de méchanisme qui résulte de la configuration des organes, sans que l’esprit & les vrais talens y entrent pour rien.

308. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Je ferai mention, en passant, de l’art du Poète pour préparer l’attentat que prémédite Rodogune, quand elle veut faire assassiner Cléopâtre : l’Auteur, qui a senti la bassesse d’une telle action, s’est imaginé de la relever et de la rendre digne du tragique par l’horreur extraordinaire que Rodogune inspire en la proposant. […] Aussi, malgré tout l’art d’un si grand maître, cette Pièce me paraît toujours non seulement hors d’état d’être représentée telle qu’elle est sur le Théâtre de la réforme ; mais de plus, je ne crois pas possible de la corriger, quand même je connaîtrais quelqu’un d’assez hardi pour réformer M.

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