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40. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Voici quelques anecdotes qui embélissent la fête de Saint-Pons : le Secretaire de l’Evêque, saint Prêtre, & homme intelligent, fut choisi pour souffleur, il s’assit dans une coulisse, & delà souffloit aux acteurs dans le besoin, ce qui arrivoit souvent ; malheureusement il eut une distraction, & dans ce même tems, par le coup fatal du destin, l’acteur qui parloit en eut une autre, & perdit le fil de son rôle, n’étant pas aidé à propos, il demeura court ; c’étoit le Grand-Prêtre Joad, qui venoit de prononcer ce beau vers : Je crains Dieu, cher Abner, & n’ai point d’autre crainte , au désespoir de se voir arrêté, il y suppléa par un autre vers, car la colere suffis & vaut un Apollon  ; il dit haut, avec un zèle édifiant, quel ignorant souffleur ! […] Les plus fortes digues peuvent à peine arrêter le torrent ; peut-on juger nécessaire un divertissement, où il est au contraire nécessaire de prendre les plus grandes précautions, pour prévenir les excès continuels de ceux qui s’y rendent. […] Les Conseillers étoient les premiers siffleurs, & ceux qui faisoient le plus de bruit au spectacle, où ils étoient les plus assidus, sous des habits de couleur, & une parure élégante ; ils pouvoient impunément braver les Magistrats & les Gardes, qui n’osoient les arrêter.

41. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

«  Heureux dit-il, celui qui n’est point allé aux assemblées des impies, qui ne s’est point arrêté dans la voie des pécheurs, et qui ne s’est point assis sur une chaire empestée. […] Ils disent, suivant le rapport de Timée, que les Lydiens sortis de l’Asie sous la conduite de Thyrrhénus, qui avait été contraint de céder le royaume à son frère Lidus, arrêtèrent dans la Toscane ; et que là, parmi plusieurs autres cérémonies superstitieuses, ils instituèrent des spectacles sous un manteau de religion. […] Mais pourquoi nous arrêter à une question de nom, lorsque tout paraît idolâtrie dans la chose ? […] Je ne me suis arrêté à montrer à quelles divinités on a consacré ces lieux, que pour faire mieux voir que les choses qui s’y passent, appartiennent spécialement aux idoles à qui ces lieux ont été consacrés. […] On accroche pour arrêter un adversaire ; on se plie pour l’entortiller ; on glisse pour lui échapper.

42. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Bayle1, les désordres dont les Comédies de Moliere ont un peu arrêté le cours. […] Que s’il veut une Rime, elle vient le chercher Qu’au bout du Vers jamais on ne le voit broncher Et sans qu’un long détour l’arrête ou l’embarrasse A peine a-t-il parlé qu’elle-même s’y place.

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