/ 426
292. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Un Espagnol ayant trouvé la nuit une Indienne dans les rues, voulut la mener chez lui ; elle ne s’en défendoit pas, mais elle lui dit : entendez cette flûte de laquelle mon amant joue, sur la prochaine colline, elle m’appelle avec tant de passion & de tendresse, qu’il faut nécessairement que je m’y en aille ; laissez-moi, car la violence de mon amour m’emporte de ce côté-là . […] Autre Dame, les yeux bandés, la balance à la main ; elle est conduite par une laide & vieille Dame appelée le nécessité, elle passe, & les Muses arrivent, qui donnent aux Jésuites des pleines cruches d’eau de l’Hypocrene : le Bédeau de l’Université, avec leurs masses, vont les recevoir, les Capucins & les Cordeliers qu’on traite fort mal, vont leur faire la cour. […] On voit toujours les sillons Couverts de quelques nuages, Ou batus des tourbillons, Des grands vents & des orages ; Il vomit son mal présent, Sentant au vif qui le blesse, Puis en appelle un absent, Sitôt que l’autre le laisse.

293. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

On afficha à la porte du Louvre cette pasquinade : Frère Henri, par la grâce de sa mère, appelé Roi de France & de Pologne, Concierge du Louvre, Marguillier de S. […] Les Pères de l’Eglise appellent la tête d’une femme parée une tour, une forteresse, où regnent toutes les passions, où la vanité, l’impureté, la jalousie commandent, &c. […] Les Coëffeurs des Dames traitent le métier des Perruquiers d’art méchanique, & mettent leur profession au rang des arts libéraux ; ils appellent leurs ouvrages des création de génie, des chef-d’œuvres d’invention & de goût.

294. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Cependant vous en verrez qui, sans hésiter, appellent de tout cela à leur propre jugement, et qui ne se feront pas le moindre scrupule de ce que tous les Peres de l’Eglise ont cru devoir hautement qualifier de péché. […] Voilà donc ce que le monde appelle divertissement ; mais ce que j’appelle moi passion et une des plus tyranniques et des plus criminelles passions.

/ 426