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243. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Ces Autheurs celebres dont la reputation est bien établie, qui ont leur jeu seur, & dont le nom seul suffit pour persuader & aux Comediens & au Peuple que leurs ouurages sont bons, ne dedaignent toutefois pas de les communiquer à leurs Amis, & d’en ecouter les sentimens. […] Quelquefois sans parler luy mesme, il fait donner cet áuis par quelqu’vn de ses amis. […] La justice & la bienseance demandoient que ces trois petits Estats fussent amis, & que chaque particulier n’eust d’autre veüe que l’áuantage commun du Corps où il se trouuoit vni : mais la gloire mal menagée, l’ambition trop forte, & le desir d’áquerir faisoient que ces trois Troupes se regardoient toûjours d’vn œil d’enuie, la prosperité de l’vne donnant du chagrin à l’autre ; & méme qu’entre les particuliers l’intelligence n’estoit pas des plus estroites. […] Mais outre les grandes qualitez necessaires au Poëte & à l’Acteur ; il possedoit celles qui font l’honneste homme, il estoit genereux & bon ami, ciuil & honorable en toutes ses actions, modesté à receuoir les eloges qu’on luy donnoit, sçauant sans le vouloir parêtre, & d’vne conuersation si douce & si aisée, que les premiers de la Cour & de la Ville estoient rauis de l’entretenir. […] Cet deux belles Troupes de Comediens qui resident à Paris, & dont le Gouuernement, comme ie l’ay dit d’abord, tient de l’Aristocratie ; ces deux petits Estats si bien policez mais si jaloux de leur gloire, l’vn qui regne au Septentrion de ce grand Monde, & l’autre au Midy, separez par le canal de la Seine, & ápuyez chacun de leurs partizans, me representent ces deux Republiques de la Grece, l’vne Maîtresse du Peloponnese, & l’autre de l’Achaïe, qui auoient pour commune barriere vn Isthme fameux, gouuernées par des loix si belles, mais poussées l’vne contre l’autre d’vne extreme jalousie, & chacune taschant à l’enuy de se faire des amis.

244. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Je crois, (& toute personne amie sincére de la paix, pensera comme moi,) qu’il faut s’en tenir aux choses qui sont établies, sans remonter à leur origine, dès qu’elles n’emportent aucun dommage pour la foi.

245. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Qu’on présente à une compagnie des estampes de toute espece, chacun s’arrêtera à ce qui lui plaira d’avantage. c’est une pierre de touche pour en faire le discernement ; les images font une compagnie ; on ne se plaît qu’avec des amis ; on ne se lie qu’à ce qui est d’intelligence avec notre cœur.

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