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117. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Une chose est agreable, ou le paroit ; & parce qu’elle est agreable on l’aime, & parce qu’on l’aime, on se figure qu’elle est bonne, & a force de se le figurer, on s’en fait une espece de conviction, en vertu de la quelle on agit au prejudice de la conscience, & malgré les plus pures lumieres de la grace. […] Vaine excuse qu’ils traitoient, ou de déguisement & de mauvaise foi, ou d’erreur au moins & d’illusion : de déguisement & de mauvaise foi, parce qu’ils n’ignoroient pas que c’est un pretexte, dont veulent quelquefois se prevaloir les plus corrompus, cachant les desordres secrets de leur cœur, afin de justifier en apparence leur conduite, d’erreur au moins & d’illusion, parce qu’ils savoient combien on aime à s’aveugler soi-même, & combien la passion fait de progrès, qu’on n’aperçoit pas d’abord & qu’on ne veut pas apercevoir, mais qui ne diviennent ensuite que trop sensibles.

118. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Elle apprend alors à Fatime, qui a été absente quelques mois, qu’elle aime le Soudan, qu’il l’aime aussi, & qu’il doit l’épouser. […] Nérestan, dans ses entretiens, me l’a souvent fait chérir ; mais j’aime Orosmane, il règne seul sur mon cœur. […] Elle peint à Fatime la bonne grace, les exploits, le pouvoir d’Orosmane, & ne veut l’aimer que pour lui-même.

119. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Chrysostome, dont on aime les pompes & les plaisirs. […] Voilà pourtant l’objet de vos espérances, votre trésor, votre bonheur, votre modèle, que vous chercherez, que vous baiserez avec respect en mourant, qui seul mérite d’être aimé. […] Il s’y donne lui-même, on le voit, on l’aime, on le possede à jamais. […] Qui aime son ame, la perdra ; qui la perd pour moi, la trouvera.

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