Mignard ne faisoit pas moins ni moins bien des tableaux de dévotion ; les Mysteres de la Religion, les actions & les miracles de Jesus-Christ, la vie de la Sainte Vierge & des Saints, le Paradis & l’Enfer, lui étoient aussi familiers.
Quoi, Madame, repliquai-je, je verrai un Apôtre trahir Jesus-Christ, & je croirai faire mal en le trahissant comme lui ? […] Que je crains encore une fois, qu’ils ne soient de ces scrupuleux, qui coulent le Moucheron, & qui avalent le Chameau ; ou que l’Auteur ne nous fasse des vertueux à sa mode, qui croient pouvoir être ensemble au monde & à Jesus-Christ. » Je fis ensuite un petit résumé de ce qui avoit été dit à la premiere objection, pag. 62 &c. à la quatrieme, pag. 98 &c. à la sixieme, pag. 105, à la huitieme, pag. 110 &c, en un mot il peut se faire que l’on communie souvent, sans être vertueux ; mais on ne peut goûter des plaisirs illicites, sans être coupable.
On s’apperçoit que cet Art ne devait pas être grand chose sous la prémière race de nos Rois, puisque dans le traité de paix que fit Clovis avec Théodoric, Roi des Ostrogots d’Italie, l’an 500 de Jesus-Christ, on mit un Article èxprès par lequel ce dernier s’obligeait d’envoyer en France un éxcellent joueur de guitare.