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23. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Cette clause de souveraineté sur tout l’ordre, déplut à l’Empereur & aux Princes, qui avoient des commanderies dans leurs états. […] Tous les Officiers civils & ecclésiastiques n’ont qu’une existence précaire, l’unique état est celui de soldat. […] Je blâme , dit-il, l’état réligieux à raison du célibat dont cet état impose l’obligation. […] Le mot Discipline est équivoque ; chaque état doit avoir la sienne ; c’est une folie de vouloir adopter celle de son voisin. […] L’espece des hommes est rare dans nos états, les étrangers coûtent bien cher.

24. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

L’état de pénitence, 1.° est un état de douleur & de crainte ; douleur des péchés commis, crainte de la justice qui les punira. […] de verâ. pœnit. 2.° C’est un état de punition actuelle que le pénitent exerce sur lui-même pour venger Dieu par l’austérité de sa vie, les jeûnes, les macérations, les privations des plaisirs. […] 3.° C’est un état de défiance & de crainte de retomber dans le péché, d’autant mieux fondée qu’on est beaucoup affoibli par les passions, les vices, les désordres passés. […] L’état de péché actuel & d’impénitence doit faire trembler ; on peut mourir à tout moment, & paroître devant Dieu, & si l’on est surpris par la mort dans ce triste état, on est perdu éternellement. […] Mais pourquoi réaliser & exalter ainsi les passions, c’est-à-dire, le goût du vice, l’état de l’ame dans le vice ?

25. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Deux objets l’occupent également ; le soin d’attirer les regards, & celui de se procurer des amis & un état. […] Quand les plus célébres Poëtes ont médité les principes de l’art toute leur vie ; quand ils ont passé les jours & les nuits à consulter les Anciens, à se nourrir des beautés de leurs ouvrages ; quand ils ont puisé les plus grands traits de leurs Poëmes dans ces sources ; quand après des refléxions profondes, des veilles opiniâtres, & avec un génie brillant, ils se sont à peine crus en état de porter ce noble fardeau, & n’ont proposé leurs découvertes qu’avec modestie, & que comme des doutes ; nous verrons des enfans sans principes, sans connoissances, s’abandonner à une yvresse aveugle, & se croire supérieurs à tout ce qu’exige le Théatre ? […] Ceux-ci ont de l’indulgence pour les Comédiens ; qu’à leur tour ils en ayent pour cette portion d’hommes qui fait leur état. […] Dans cet intervale il relut sa pièce jusqu’à trois fois, ce qui est encore contre l’usage, sans qu’on y pût rien trouver à redire ; on lui disoit pour toutes raisons : votre Pièce n’est pas en état.

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