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2. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

 » Philosophes les confirmeront dans cette opinion, s’ils veulent les écouter : Car ils leur conseilleront de fuir le luxe dans les habits pour condamner celui des autres, de laisser les ornements aux femmes, d’avoir plus de soin de briller par l’éclat de leurs Vertus, que par celui de leur Couronne et de leur manteau Royal, comme disait Aristote au grand Alexandre. […]  » Or la Comédie est le plus charmant de tous les Divertissements, Elle ne cherche qu’à plaire à ceux qui l’écoutent, Elle se sert de la douceur des Vers, de la beauté des expressions, de la richesse des figures, de la pompe du Théâtre, des habits, des gestes et de la voix des Acteurs ; Elle enchante tout à la fois les yeux et les oreilles : et pour enlever l’homme tout entier, Elle essaye de séduire son esprit après qu’elle a charmé tous ses sens. […] Mais on me dira que ce plaisir est innocent, que si l’on y est satisfait, c’est de voir que la vertu triomphe de son Ennemi, et que la patience, après y avoir été exercée, reçoit la récompense qui lui est due ; que les plus nobles sentiments y sont toujours les mieux écoutés, et que les plus justes passions y sont toujours les mieux reçues.

3. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Il est assez désagréable d’être obligé de s’éfforcer à deviner ce que peut dire l’Acteur qu’on écoute. […] Rousseau a bien raison lorsqu’il parle de la forte(73) : « L’Auteur de la Lettre sur Omphale a déjà remarqué que les duo sont hors de la Nature ; car rien n’est moins naturel que de voir deux personnes se parler à la fois durant un certain tems, soit pour dire la même chose, soit pour se contredire, sans jamais s’écouter ni se répondre ». […] Des gens de la populace font à la vérité beaucoup de bruit ; du moins lorsqu’ils sont six ou sept ensemble, ils s’écoutent parler ; deux ou trois tout au plus s’écrient à la fois.

4. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Si vous n'aimiez point à les dire, vous n'auriez point tant de plaisir à les écouter, ni tant d'ardeur à courir à ces folies. […] Conduisez-vous de même à l'égard de ces paroles infâmes, et s vous voulez que nous croyions que vous n'aimez pas à en dire, n'aimez pas aussi à les écouter. […] N'écoutez-vous point ce que dit Saint Paul : Réjouissez-vous au Seigneur ? Il ne dit pas réjouissez-vous au Démon: Comment écouterez-vous ce saint Apôtre ? […] On y voit des femmes qui ont essuyé toute honte, qui paraissent hardiment sur un Théâtre devant un Peuple ; qui ont fait une étude de l'impudence, qui par leurs regards, et par leurs paroles répandent le poison de l'impudicité dans les yeux et dans les oreilles de tous ceux qui les voient, et qui les écoutent, et qui semblent conspirer par tout cet appareil qui les environne à détruire la chasteté, à déshonorer la nature, et à se rendre les organes visibles du Démon, dans le dessein qu'il de perdre les âmes ; enfin tout ce qui se fait dans ces représentations malheureuses ne porte qu'au mal : les paroles, les habits, le marcher, la voix, les chants, les regards des yeux, les mouvements du corps, le son des instruments, les sujets mêmes et les intrigues des Comédies, tout y est plein de poison tout y respire l'impureté.

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