Le Christianisme qui avoit inspiré une juste horreur des combats des gladiateurs, & des bêtes féroces, a en vain proscrit les Spectacles modernes, comme une école d’indécence, & un aliment trop dangereux des passions. […] La Comédie eut part à de si glorieux triomphes ; Moliere enrichi des dépouilles des Grecs, des Romains, des Italiens, & sur-tout des ridicules de son tems, & doué de tous les dons qui font le grand Poéte, mit sur la Scène le Misantrope, le Tartufe, les Femmes Savantes, les Précieuses Ridicules, l’Ecole des Femmes, &c.
L’un étoit une leçon hideuse, mais utile ; l’autre une école agréable, mais funeste. […] Il a été comme la rubrique & l’école de leur culte profâne, si l’on peut employer ce terme : sur-tout il l’a été de cette de cette partie de leur liturgie, qui consiste en débauche & en excès.
Et pourtant l’Auteur place des Ecoles jusques dans les Hameaux, puisque le Bucheron balance s’il ne désirera point d’être Maître d’Ecole : même sous la seconde race de nos Rois, l’ignorance était générale, le Gentilhomme se fesait gloire de ne rien savoir ; les Prêtres mêmes savaient à peine écrire leurs noms : or, comment y aurait-il eû des Ecoles dans les Villages ?