Il met le feu à l’Ecole de Socrate pour avoir appris aux jeunes gens à disputer contre les lois de la justice, à ce qu’il prétend, pour avoir débité des principes d’Athéisme, et s’être moqué de la Religion du pays. […] Après avoir badiné quelque temps sur l’histoire de Bellérophon, Eschyle du même ton badin accuse Euripide d’avoir ruiné les Ecoles et les Académies ; et d’avoir rempli Athènes de sornettes et d’impertinences : de sorte qu’on donnait souvent le fouet aux petits garçons, et la plantadev aux Bateliers pour leurs historiettes et leurs caquets. […] Ces remontrances d’Eschyle sont de bons mémoires pour faire le procès à bien des Muses : et si le Théâtre Anglais était ici appelé en jugement, Aristophane le condamnerait à être brûlé avec plus de raison qu’il ne mit le feu à l’Ecole de Socrate.
Mais ce qui paroît plus étrange encore, c’est que l’homme qui écrit pour préserver ses lecteurs de ces écueils, les envoie tous au théâtre comme à l’école des mœurs où l’on trouve des leçons continuelles de sagesse. […] L’école des mœurs, des leçons de sagesse !
Rien de plus faux & de plus dangereux que la morale qu’on y débite ; la belle école des mœurs, qui fait une divinité de l’amour, principes de tous les excès, de toutes les folies des hommes : Tuscul. quest. […] Le théatre, selon lui, est l’école du vice ; les auteurs & acteurs des corrupteurs des hommes, des instrumens du Diable, le théatre Anglois est plein d’indécence, de mauvaise morale ; la vie des auteurs, acteurs & actrices très-déréglée.