Ainsi donc, riches, renoncez à vos festins sensuels, à vos réunions corruptrices… Princes : pourquoi ces fêtes brillantes dans lesquelles les femmes disputent entre elles de grâce, d’élégance, de toilettes et peut-être de coquetterie, fêtes qui ne sont autre chose que les pompes du démon auxquelles les chrétiens ont renoncé à leur baptême… C’est en vain que vous allégueriez la raison politique, la raison d’Etat qui vous force à protéger, autant qu’il peut dépendre de vous, tous les arts et toutes les industries qui font fleurir une nation ; c’est en vain que vous prouveriez que ces fêtes ont pour résultat de faire circuler dans toutes les veines du corps social l’argent qui en est le sang, pour le faire parvenir de mains en mains jusqu’à celles du pauvre. […] [NDE] Allusion aux Etats pontificaux.
Si elles ne se faisaient que par des gens de bien, dans un esprit de piété, avec la décence convenable, l’Eglise ni l’Etat n’auraient jamais troublé ces dévots exercices. […] Souffrirait-on à la Cour, ni même dans un Etat policé, qu’on jouât le Roi, les Princes, les Magistrats même des autres royaumes, non seulement par la crainte de la satire, mais encore, ne jouât-on que leurs belles actions, pour ne pas blesser le respect qui leur est dû, et familiariser le peuple avec ses maîtres, en les lui donnant en spectacle ?
Mais qui pénétrera plus avant dans l’intention de la loi, on verra que c’est par un intérêt public, et une raison d’État qu’on a été contraint de coucher en tels et tels termes cette loi.