Unde et de illa vivere arte non est prohibitum, ita tamen quod fiat observatis debitis circumstantiis locorum, temporum et personarum.
La conséquence que la Glose a tirée de cette loi générale, est que toute espece de Comédiens, sous quelque nom qu’ils se produisent, sont atteints de plein droit du vice dont nous parlons, sic putat Glossa quod Joculatores omnes sunt infames ipso jure .
Le vin, l’insolence, la violence, et le desir de médire les ont fait naître, ainsi que nous l’avons vu, et que l’a remarqué Tertulliena. « Facit enim hoc ad originis maculam, ne bonum existimes, quod initium a malo accepit, ab impudentia, a violentia, ab odio.
Itaque negat manifeste qui per quod agnoscitur, tollit. » Tertull. de spect. cap. 24 [Tertullien, De spectaculis, chap. 24]. […] Itaque negat manifeste qui per quod agnoscitur, tollit. » Tertull. de spect. cap. 24 [Tertullien, De spectaculis, chap. 24].
Ellee devrait bien suffire aux enfants de lumière, pour y renoncer, et laisser aux enfants des ténèbres et de rébellion, les immondices, et excréments, qui découlent de cette cloaquef infernale« Quale habendum est apud homines Veri Dei, quod à candidatis Diaboli introductum et ipsis a primordio dicatum est », Tertul. […] d « Quale habendum est apud homines Veri Dei, quod à candidatis Diaboli introductum et ipsis a primordio dicatum est », Tertul. […] [NDE] « Si vero in conscientia nostra hoc est, quod Deus horret, quod execratur, quod sicut in his sit pastus diaboli, ita offensio Dei : quomodo nos in ecclesia Deum colere dicimus, qui in obscoenitate ludorum semper diabolo deservimus, et haec generaliter et scientes de consilio et industria ?
C’est celui qui est avant tout, au-dessus de tout, & auteur de tout, qui le donne : Non exhibet Consul, sed qui est ante omnia, & super omnia, & ex quo omnia, quod etiam luminibus videtur amissis. […] Hæc sint Christiani spectacula quod theatrum istis operibus poterit comparari.
ainsi nous voyons que Cicéron félicite un de ses amis dans une de ses lettres, de n’avoir pas eu la curiosité d’aller voir des spectacles que le peuple, dit-il, admire sans sujet ; et il lui témoigne qu’il est dans la même disposition que lui : « Magnam voluptatem capio, quod hac voluptate non capior. »Ad famil. l. 9. epist. 6. […] « Pantomimos ( Quadratus) non in theatro, nec domi spectabat », et elle avait tant de respect pour la tendresse de son âge, qu’elle le renvoyait étudier, quand elle les faisait venir en sa présence « Abiret, studetetque ; quod mihi non amore magis facere, quam reverentia videbatur. » Nous apprenons de Valère Maxime,Val.
Et ideo etiam officium histrionum, quod ordinatur ad solatium hominibus exhibendum, non est secundum se illicitum : nec sunt in statu peccati, dummodo moderate ludo utantur, id est non utendo aliquibus illicitis (turpibus) verbis vel factis ad ludum, et non adhibendo ludum negotiis et temporibus indebitis… Unde illi qui moderate eis subveniunt, non peccant ; sed juste faciunt mercedem ministerii earum eis tribuendo 7. » Saint Antonin8, saint Alphonse de Liguori9 et saint François de Sales10 s’expriment comme saint Thomas.
Et peu après il ajoute une autre raison pour les en détourner : C’est, dit-il, que nous nous accoutumons facilement à commettre le crime dont nous avons entendu parler. « Cito in hoc assuescimus quod audivimus scelere. […] La cinquième, est qu’en prenant ce divertissement on n’aille pas contre les Commandements de Dieu ou de l’Eglise14, « Ita quod contra praeceptum Dei vel Ecclesia talibus ludis uti non refugiat. […] La première condition que Saint Thomas exige, est que l’on prenne le divertissement du Jeu ou de la Comédie, pour le soulagement et délassement du corps ou de l’esprit. « Officium histrionum quod ordinatur ad solatium homnibus exhibendum. […] Si vous pouviez porter vos yeux dans les lieux secrets où ces gens-là se retirent, vous verriez qu’il s’y passe des choses que votre vue ne pourrait pas soutenir. « Si possis oculos tuos inserere secretis, recludere cubiculorum obductas fores, aspicias ab impudicis geri, quod non possit aspicere frons pudica. […] En cela, la Police évite de plus grands maux par un moindre qu’elle tolère ; et comme dit Saint Isidore de Diamette, elle achète par là le repos et la sûreté de l’Etat. « Minoribus id quod majus est ementes quietem et securitatem.
Et les Peres ont toujours mis entre les fausses penitences celles des pecheurs, qui pendant le cours de leur penitence retomboient dans les crimes dont ils s’estoient accusez : Irrisor est, non pœnitens, qui adhuc agit quod pœnitet. […] Et le second Concile d’Arles au can. 2. a dit la mesme chose en ces termes : De his qui in pœnitentia positi vítâ excesserunt, placuit nullum communione vacuum debere dimitti ; sed pro eo quod honoraverit pœnitentiam, oblatio illius recipiatur.
La véritable piété, qui seule peut faire votre véritable gloire, ne souffre pas une engeance infâme que le Censeur a chassé de vos tribus, et dont la société vous couvre de confusion : « Bene, quod histrionibus et scenicis societatem civitatis patere noluisti, evigila plenius nullo modo his artibus placatur divina majestas quibus humana dignatus inquinatur, etc. » Paul Orose, disciple de S. […] C’est donc un ignorant qui ne connaît pas le prix des choses : « Qui putat melius esse quod deterius est, scientia ejus caret. » Or personne n’est plus conduit que les Comédiens par des motifs bas et corrompus.
Ut semper in ipsis-contractibus expressè ipsis venditoribus data fuit facultas quod ipsum censum annuum postent redimere.
Qu’il ne chante rien dans les intermedes qui ne convienne parfaitement au sujet, & ne lui soit parfaitement lié, Ne quid medios intercinat actas quod non proposito conducat & hæreat apté.
Ludi magister Lanistæ, quod læniandos erudirẽt. […] Ludi magister Lanistæ, quod læniandos erudirẽt.
Quamvis etiam sacri canones, quasdam personas feminarum simul cum clericis in una domo habitare permittant ; tamen, (quod multum dolendum est) sæpe audivimus, per illam concessionem plurima scelera esse commissa, ita ut quidam sacerdotum, cum propriis sororibus concumbentes, filios ex eis generassent.
Et ideò etiam officium histrionum, quod ordinatur ad solatium hominibus exhibendum, non est secundùm se illicitum : nec sunt in statu peccati, dummodò moderatè ludo utantur, id est, non utendo aliquibus illicitis verbis vel factis ad ludum, et non adhibendo ludum negotiis et temporibus indebitis…. […] Undè Augustinus dicit super Joannem, quod donare res suas histrionibus 5 , vitium est immane ».
Condimentum, quod sentitur latente judicio, velut palato, excitatque & tædio defendit orationem.
Nihil ferme, vel criminum vel flagitiorum est, quod in spectaculis non sit10 .
En effet, ce sont des gens, la plupart sans études, sans connoissances, sans esprit ; & l’axiome reçu ne mo dat quod non habet, a lieu ici plus que jamais.
Non enim suos sed alienos referunt casus, nec magis, ad nos pertinent omnia quam ad histriones pertinet quod in scenis agitur. […] Quomodo decorare protest quod est abjectius ?
Vous trouverez par-tout des conquêtes à faire, l’avantage du terrain, comme dans les batailles, vous garantit le succès & la facilité : Multa commoda circus habet, quis non invenit turbis quod amaret in illis, &c. […] le théatre les dispose & allume leurs feux : Porticibus tibi monstratur fœmina voto digna tuo en tuneis, en habent spectacula totis quod securus ames, inito mensuram Veneris languentis.
Non tamen hic prohibetur , dit la Glose, repræsentare præsepe Domini, Herodem, Magos, & qualiter Rachel plorabat filios suos, & cætera quæ tangunt festivitates illas, de quibus hic fit mentio ; cùm talia potiùs inducant homines ad compunctionem, quàm ad lasciviam vel voluptatem, sicut in Pascha, Sepulchrum, Domini, & alia repræsentantur ad devotionem excitandam, & quod hoc possit fieri.
Pour vous élever dans une extrême délicatesse, vous voulez des robes dorées, vous portez des bagues, des diamans du prix, des colliers de perles, les gros pendans d’oreilles, vous frisez, vous poudrez, vous embaumez vos cheveux : Vultis odoratos politu variare capillis ; il est vrai que vous n’en faites pas plus que les hommes, il en est de si effeminés, de si enivrés de leur parute, qu’une nouvelle mariée n’y peut rien ajouter ; cum comptos habeant sæcula nostra viros & vix ad cultus nupta quod addat habet . […] Dans le poëme du Remede de l’amour, il fait voir que si une parure recherchée peut être un piége dangereux pour les cœurs, autant la négligence de tous ces ornemens étrangers en est un remede, l’expérience en est la démonstration ; on ne voit donner des si grands soins à la parure, qu’à ceux qui ont des prétentions sur les cœurs ; un homme exempt de passions, en méprise les artifices : Nec compone comas, quando venturus ad illam, nec toga sit lano conspicienda sinu ; il se moque de ces vains ornemens, tout est couvert, dit-il, d’or & de pierreries, la personne & la plus petite partie d’elle même ; pars minima est ipsa puella sui , & parmi tant de belles choses, vous cherchez l’objet de votre amour ; sæpe ubi sit quod ames, inter tam multa requires , un des grands remedes de l’amour c’est de surprendre les femmes dans leur négligé, ou quand elles se fardent, leurs graces sont perdues, elles évitent avec grand soin ces facheuses rencontres où elles sont désarmées ; deprehendes tutus inermem cum collinet ora veneris , vous trouverez la toilette couverte de boëtes pleine de drogues, de pommade, des essences de mille couleurs, qui font soulever le cœur ; pixides invenies celantes mille colores, non semet in stamocho nulla facta meo ; enfin, dit-il, évitez avec soin le théatre ; ut tibi sit tanti non indulgere theatris .
On peut en juger par cette derniere phrase de sa harangue : S’il est vrai, dit-il, qu’il faille tolérer des Théatres dans des Empires Chrétiens, rendez donc ces Spectacles dignes du Citoyen, de l’honnête homme & du Chrétien : Si quod in Republica Christiana habendum est Theatri Spectaculum, illud & bono cive & homine Christiano dignum habeamus. […] Enfin, ces Ecrits manifestent qu’on connoît à Rome les dangers des Spectacles, & que ces sortes de divertissemens y sont condamnés in foro conscientiæ, quoique, par considération pour la tranquillité publique & propter duritiam cordis, on les tolere dans un temps de l’année, minoribus id quod majus est ementes quietem & securitatem, comme on l’a ci-devant dit page 166. […] Ambroise disoit d’un grand Roi : il a eu des foiblesses qui ne sont que trop ordinaires aux Rois ; mais il s’en est repenti, ce qui leur arrive rarement ; erravit, quod solent Reges ; pænituit, quod non solent.
Cum cuivis nuptæ quod liber esse licet. […] L’homme, plus coupable parce qu’il étoit plus fort, devoit encore plus rougir de son état, & il en fait l’aveu quand Dieu l’appelle : Timui eo quod nudus essem, & abscondi me.
pingitur quod vel nominari sit turpissimum : ô Magistratus ! […] Tous les honnêtes gens de Rome s’en plaignirent : Nous n’avons que trop de spectacles qui corrompent les mœurs , disoient-ils, on augmente le mal, en faisant faire à des enfans de qualité ce qui ne se faisoit que par des esclaves, & qui ne convient qu’a des Comédiens : Abolitos paulatim patrios mores funditus everti per ascitam lasciviam, ut quod usquam corrumpere queat, in urbe visatur degeneretque juventus, gimnasia, & otia, & turpes amores exercendos numquam honesto loco natum ad theatrales artes degeneravisse.
En ce jour le Seigneur leur ôtera leurs chaussures magnifiques, leurs croissans d’or, leurs colliers de perle, leurs brasselets, leurs coiffes, leurs rubans, leurs boucles de cheveux, leurs jarretieres, leurs chaînes d’or, leurs boëtes de parfums, leurs pendans d’oreilles, leurs bagues, leurs pierreries, qui leur pendent sur le front, leurs robes superbes, leurs écharpes, leur linge fin, leurs poinçons de diamans, leurs miroirs, leurs chemises de grand prix, leurs bandeaux, leurs habillemens légers dont elles se couvrent en été ; leurs parfums seront changés en puanteur, leurs ceintures d’or en cordes, leurs cheveux frisés en une tête nue, leurs riches habits en cilice : Eò quod elevatæ sunt, extento colle, nutibus oculorum, &c. […] In Templo sedet, osteudens se tanquam sit Deus, & tollitur supra omne quod dicitur Deus.
Cæterùm abolitos paullatim patrios mores, funditùs everti per accitam lasciviam, ut, quod usquam corrumpi, & corrump re queat, in urbe visatur, degeneretque studiis externis juventus, gymnasia & otia & turpes amores exercendo, Principe & Senatu auctoribus : qui non modò licentiam vitiis permiserint, sed vim adhibeant. […] Noctes quoque dedecori adjectas, ne quod tempus pudori relinquatur, sed, cœtu promiscuo, quod perditissimus quisque per diem concupiverit, per tenebras audeat.
; or rien ne nous est plus dangereux, susceptibles d’erreur au point où nous le sommes, que de prendre l’habitude de quitter les choses réelles pour nous attacher à leur ombre, et de mettre notre plaisir dans le néant, c’est pourquoi Tertullien ne fait aucune difficulté de dire que tout ce qui tient de la fiction passe devant l’auteur de la vérité pour une espèce d’adultère, « adulterium est apud illum omne quod fingitur », et comme ces fables sont ingénieuses, et embellies de tous les ornements de l’art, et des traits de l’éloquence, elles viennent non seulement à vous plaire plus que la vérité, mais encore à en inspirer le mépris et le dégoût.