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358. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Des loix sévères, réprimantes, ne seront jamais aimées par des Histrions ; on en a donné la raison plus haut : il faut donc trouver des Acteurs que leur condition, leur état, leurs espérances obligent à penser différemment de ces gens-là. […] Je penserais même que les Romains, dont on aurait pu le dire avec autant d’aparence de raison, n’ont pas péri par la fureur des Spectacles, quoiqu’Auguste s’en soit servi pour assoupir leur liberté : c’est par l’extrême pauvreté des uns, & l’opulence excessive des autres que les Romains devinrent esclaves, & c’est aussi par-là probablement qu’Athènes a péri : le riche achète toujours le pauvre, & celui-ci aime mieux se vendre que de mourir de faim.

359. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Mon Dieu, pour l’amour de vous & pour vôtre gloire je donnerai aujourd’hui tous au monde, & je ne penserai point à vous, si ce n’est que j’irai à la Messe. […] Je frémis, Madame, quand j’y pense : d’autant plus, qu’il n’y a pas de doute, que la Comedie ne soit une occasion prochaine à ces fortes de pechés.

360. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Garnier) pense comme le Général des Jésuites. […] « Nous sommes bien éloignés, dit-il (Juin 1765. pag.  1045.), de penser que le théâtre soit aussi épuré qu'il devrait l'être pour l'intérêt des mœurs et le bien réel de la société.

361. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

& pouviez-vous penser que votre décision, sur une matière que vous ne connoissez pas, pourroit faire quelqu’impression sur les esprits sensés ?

362. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Ce serait, en conscience, trop mal penser de leur génie.

363. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Ce sont des choses horribles à dire et à penser.

364. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Qu’un homme est grand, quand il pense ainsi !

365. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Je ne pense pas qu’en tout autre divertissement on trouve unies ensemble et les paroles et les actions : mais écoutez encore un peu ce grand Docteur, il achèvera de vous convaincre par une objection qu’il se fait à lui-même, et vous verrez comme il y répond. […] Car, comme dit justement saint Cyprien, « comment un Chrétien, auquel il n’est pas même permis de penser aux vices, pourra-t-il souffrir des représentations impures, où après avoir perdu la pudeur on s’enhardit à commettre les plus grands crimes ?  […] D’ailleurs, quand on demande aux Evêques et aux Prélats ce qu’ils pensent de la Comédie, ils protestent que quand elle est honnête, et qu’il n’y a rien dedans qui blesse les mœurs et le Christianisme, ils ne prétendent point la censurer : et quand ils ne le diraient pas même, on peut le conjecturer de leur conduite, puisque dans les Diocèses où l’on se sert de ces Rituels rigoureux dont nous avons parlé, on ne laisse pas d’y jouer la Comédie, qui y est soufferte et peut-être approuvée. […] Ce serait ici l’endroit de vous dire ce que je pense de vos Ouvrages ; et vous jugez bien que je ne vous en pourrais rien dire qui ne fut à votre gloire ; mais vous m’avez prié de vous donner des Instructions touchant la conduite de votre âme, et non des Eloges sur la beauté de votre génie ; et vous me rendez assez de justice pour croire qu’un Théologien n’est pas obligé d’être bel Esprit.

366. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Si c’est ainsi qu’elle pense ; c’est une belle ame. […] On communie à l’église, & non dans son cabinet, on ne porte point l’hostie dans sa poche, mais dans un ciboire, sous un dais, avec des flambeaux, revêtu des ornemens sacerdotaux, même aux malades, & le prince se porte bien, il est en affaire, ne pense pas à la communion, n’est pas à jeun à huit heures du soir, &c. […] L’auteur pense que le bien de l’Etat demande qu’on encourage & qu’on perfectionne l’art de siffler, que la Société Royale n’a pas encore traité : il perfectionneroit la musique, les sifflemens feroient de très-harmonieuses consonnances avec les autres parties.

367. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Lorsqu’ils soutiennent que Mercure en fut l’Auteur, ils se trahissent sans y penser ; car le véritable Mercure vivait en Egypte, où une grande partie des sciences fleurissait lorsque Athènes était à peine bâtie. […] Je ne puis me résoudre à penser que la musique instrumentale des Anciens ait eu la délicatesse, les charmes, la force de la nôtre. […] Il paraît que le Parlement de Paris pensait autrefois comme Platon ; voici ce qu’on trouve dans le Traité des statuts, par François Lemée, imprimé à Paris en 1688. c’est l’Auteur qui parle : « Je me souviens d’avoir lu que le Parlement de Paris défendit autrefois à certains Musiciens d’enseigner, parce qu’ils avaient trouvé une nouvelle façon d’harmonie, qui n’était ni cromatique, ni diatonique. » Chap. 5.

368. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Je ne pense pas que la danse parmi nous, quelque parfaite qu’elle fût, excitât les passions violente qu’elle excitoit, aussi-bien que la musique, chez les Grecs & les Romains, où en voyant les Furies, les Soldats, Ajax, Hercule en fureur, on couroit aux armes, on poussoit des cris, la multitude fuyoit, les femmes accouchoient au théatre. […] La religion chrétienne est trop mal-adroite pour faire cette liaison, elle n’a jamais pensé que les mystères pussent être des amusemens.

369. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Quand elle fut devenue dévote, qu’elle eut formé le dessein de rendre le Roi dévot, et qu’elle eut commencé à penser et à parler en homme d’Etat, elle eut des scrupules sur le théâtre. […] Voici la traduction de son passage, faite en 1612 par le Docteur Bellier : « Pour quelle autre raison pensons-nous que les théâtres qui sont par toute la terre, soient remplis tous les jours d’un nombre infini de spectateurs, car ceux qui sont alléchés et amadoués de contes, et ayant laissé à l’abandon leurs yeux et leurs oreilles, s’adonnent et affectionnent à des joueurs de luth, à toute sorte de musique lâche et efféminée (« Lactatoribus et Mimis inhiant propter gestus, motus ac status effeminatos ») : « Recevant chez eux des danseurs et joueurs, à cause qu’ils représentent des mouvements et contenances sensuelles.

370. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

Lorsqu’il pensait aux choses plus grandes, que ne sont communément les humains, et qu’il contemplait la nature des astres, il semblait lorsqu’il touchât de la tête au ciel : lorsqu’il combattait vaillamment contre les hommes, ou contre les bêtes cruelles et sauvages, adonc était il estimé preux et vaillant. […] ils apprennent ce qu’ils ne sauraient autrement pour penser, et les mettent fort aisément en leur mémoire : et par le sens et interprétation d’icelles, ils sont plus commodément et plus facilement dressés.

371. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

2 mais l’auteur est si méprisable, tant par la façon de penser, que par les mœurs qu’il affecte, que je n’en ai fait que rire : en effet, peut-on s’offenser d’un écrit rempli de fiel & de passion ? […] Je ne puis même y penser sans gémir. […] Les discours d’un homme en démence sont plus raisonnables que les siens ; il avait assurément la fiévre chaude : je ne puis le penser autrement. […] Je sais qu’il en est qui ne sont pas voyables ; mais il est bien sûr qu’on en peut trouver plus de trois tant en Femmes qu’en Hommes qui sûrement pensent bien. […] C’est (dit Voltaire, Annales de l’Emp. t. 2, p. 32) un effet que les excès du vin & même des alimens, font sur beaucoup plus d’Hommes qu’on ne pense.

372. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

… Oui, jugez-moi, hommes éclairés et vertueux que je révère : je vous le demande, soyez de bonne foi, parlez librement ; je veux tirer de votre réponse une conséquence tout opposée à celles qu’en voudront déduire les pessimistes systématiques qui blâment la philosophie et les lumières qu’elle répand ; qui prétendent que les hommes s’égarent et tombent dans le fossé, parce qu’ils y voient clair, tandis qu’il est si naturel de penser que cela leur arrive parce qu’ils n’y voient pas assez ; je vous le demande, dis-je, comment envisagez-vous l’état actuel de la société ?

373. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Quand Ajax s’est jetté sur son épée, son Frere faisant réflexion qu’il s’est tué avec la même épée qu’Hector lui avoit donnée, dit dans Sophocle : Pour moi je soutiens que les Dieux ont arrangé cet évenement ; ils arrangent tout ce qui arrive ; que ceux qui pensent autrement, gardent leur sentiment, je garderai toujours celui-ci.

374. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Cette équivoque a fait son erreur, et son faux raisonnement, et je ne pense pas que l'on trouve chez les Anciens ces noms Latins, Comœda ou Tragœda, pour signifier une femme qui jouait la Comédie ou la Tragédie, il n'y en a point, ou du moins puis-je assurer que je n'en ai jamais rien trouvé.

375. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Enfin lorsque j’étais dans le divertissement, la nuit s’est écoulée, un temps qui m’a été donné pour penser à mon salut s’est passé, il ne reviendra jamais.

376. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

L’impudence ne peut exciter que la honte et la colère dans le cœur d’un honnête homme, il n’est pas besoin d’être un Saint ni même un Chrétien, pour penser comme S. 

377. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

Gardons tous nos ministres tels qu’ils sont, et jusqu’à nouvel ordre ; c’est la manière dont je pense, c’est mon vœu, mais continuons toujours de leur adresser la vérité, c’est à eux de réformer eux-mêmes les abus que nous leur dénoncerons au moyen de la liberté de la presse : toute autre voie serait anarchique.

378. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Satires, signification particulière de ce mot, 90 Sénèque, caractère de ses Tragédies, 86 Sénèque le Philosophe, ce qu’il pense du Théâtre, 139. 142 Sévère Empereur peu favorable aux Comédiens, 68 Sorbin Evêque de Nevers, ridicule traduction d’un passage Latin, 122 Sosibius Sénateur d’Antioche, laisse tout son bien à cette Ville pour célébrer des Jeux, 55 Spectacles ce qu’on entend par ce mot, 37. défendus les jours solennels, 118. 178. 295.

379. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

« Vous mourrez comme des hommes », ajoute le Prophète parlant aux Juges, comme s’il disait, vous ne mourrez pas comme Juges, comme Pasteurs et Supérieurs des autres, mais comme hommes qui n’aurez aucune autorité non plus que le dernier des mortels, et qui serez traités avec toute sorte de mépris, de confusion et de peines, parce que la grandeur du châtiment se prendra de la grandeur des grâces que vous aurez reçues : le haut rang que vous tenez dans le monde ne vous exemptera ni de la mort, ni du jugement, ni des tourments qui sont préparés à ceux qui président, et qui ont abusé de leur autorité, comme font les Juges qui préfèrent la satisfaction d’un Tabarin, d’un Jodelet, et d’un faquin, à la gloire de Dieu, à l’honneur de son Eglise, et au salut des âmes qui sont le prix du Sang de Jésus-Christ : Pensez-y, Messieurs, il y va de vôtre éternité.

380. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Je pense que le sacré College a donné le ton. […] A quoi pense-t-on d’attacher de la dignité à quelque aulne d’étoffe, aussi embarrassante qu’indécente & ridicule.

381. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Le choix de ses personnages répond à ce goût : ce sont toujours des gens riches, des gens de condition, qu’il ne convenoit pas de faire agir & penser autrement. […] C’est ma façon de penser .

382. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Je vous approuve, je pense comme vous. […] Le Public pense que c’est un bon Comédien, auquel il ne manque communément que du naturel.

383. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Qu’aurait pensé le Législateur, s’il les avait vus se mêler avec les Acteurs sur le théâtre, dans les coulisses, aux foyers (ce que jamais n’ont permis ni Athènes ni Rome païenne, avant les énormes dissolutions des Césars), s’il les eût vus recevoir dans leurs maisons, admettre à leur table, mener dans leurs voyages, à leurs maisons de campagne, cette engeance pernicieuse, si opposée à la sainteté de leur état ? […] Ce n’est pas même par hasard, par libertinage, par amour des plaisirs, que le royaume de la basoche fut établi ; c’est par de bonnes lettres patentes, scellées du grand sceau en cire jaune, en lacs de soie rouge et verte, bien et dûment vérifiées et enregistrées au Parlement, ouï, et ce requérant le Procureur général du Roi, et par une infinité d’arrêts de la Cour dont il a été fait un ample recueil, et notamment, ce qui est bien plus authentique, par des libéralités du Sénat, qui pour les aider à supporter les frais des représentations, leur donnait chaque fois une somme notable, à prendre, il est vrai, sur les amendes et confiscations, par un arrêt (rendu je pense en robes rouges).

384. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Que peut-on donc penser de celles dont l’extérieur & l’intérieur sont également corrompus, qui sont paîtries de vice, & l’arborent, qui tachent sans cesse de se faire des complices, employent tout ce que l’art & la nature ont de plus propre à allumer par-tout le feu qui les dévore ? […] La pluralité des femmes, la liberté du divorce, le commerce avec les Payens, & l’idolâtrie, si long-temps regnante dans la Judée, avoient donné aux peuples, dans leur façon de penser, une étendue de liberté que l’Evangile a bien resserrée. […] Cette idée est bien hasardée, rien ne la fait naître dans le Livre de Judith, la vie de retraite qu’elle a menée avant & après, l’éloge que lui donne le grand Prêtre de n’avoir jamais pensé à de secondes noces, la rendent très peu vrai semblable, & elle n’excuseroit ni les mensonges qu’elle débite à Holopherne, ni sa facilité à se rendre aux propositions de Vagao, & à se livrer seule dans sa tente à la passion d’un idolâtre.

385. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Ils se croyent au-dessus de tout, & pensent beaucoup louer en comparant quelqu’un à eux-mêmes. […] Cet exemple pensa décourager un Poëte comique. […] On n’y pensa plus.

386. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

On ne croit pas que cette entreprise réussisse de pareils divertissemens contrastant trop avec la désolation de l’État, pour que des citoyens qui ont encore quelques sentimens d’amour pour le public ou le moindre égard pour la bienséance, puissent se permettre d’y aller ; il faut avoir le cœur tout-à-fait Comédien pour oser s’y montrer, le Roi de Pologne ne s’y est pas trouvé, il est trop sage ; ceux même qui sont attachés au grand Maréchal Poninski qui en est l’Auteur, pensent que les vrais patriotes ne le fréquenteront jamais, ce qui n’a été goûté que par les ames que la débauche a avili, qui après avoir acquis des richesses dans le malheur général, veulent les employer à se plonger dans le tumulte des fêtes & le délire des plaisirs, soit pour satisfaire leur goût, soit pour se cacher à eux-mêmes les malheurs qui les accablent. […] Louis XIV reçut Cazimire avec honneur, lui donna l’Abbaye de Saint Germain des Prés & des pensions considérables ; il reprit l’état ecclésiastique, mais voulut vivre en particulier. […] Cazimire refusa le titre de Majesté & tous les honneurs dûs à son rang, & ne songea qu’à passer le reste de sa vie en repos ; il fut court, car il mourut trois ans après, il se livra aux amusemens de la société avec une compagnie choisie ; aux belles lettres qu’il effleura pour en avoir l’agrément, & aux spectacles qui étoient fort de son goût ; il eut dû penser & agir en Chrétien, en Religieux, en Ecclésiastique (il avoit été Jésuite & Cardinal, il étoit Abbé), en homme détaché du monde qui l’avoit si généreusement quitté dans la plus haute fortune pour travailler à son salut dans une sainte retraite ; l’amour du théatre pervertit tout : vertu, sagesse, décence, état, dignité, gloire acquise, rien ne résiste au poison de la scène.

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