Calviere, qui est presque tout entier dans ce goût, & sur-tout le verset, Judex crederis esse vinturus .
N’oubliez pas encore, que les turlupinades, les indécences, les jeux de mots, sont bannis de tout ouvrage de goût.
Quand on examine de près quels sont les défauts que ce Comédien a corrigés, on trouve que tout se réduit à quelque faux goût, à quelque sot entêtement, à des affectations ridicules, telles que sont celles qu'il a reprises dans les précieuses, dans ceux qui outrent les modes, qui s'érigent en gens de qualité, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelques vers de leur façon à montrer.
De ces quatre qualités des sens, les trois premières sont l’ouvrage du créateur : la nécessité du sentiment se fait remarquer dans les objets qui frappent nos sens à chaque moment : on en éprouve l’utilité, dit Saint Augustin, particulièrement dans le goût qui facilite le choix des aliments et en prépare la digestion : la vivacité des sens est la même chose que la promptitude de leur action et la subtilité de leurs organes.
Quoique Plaute soit celui des deux qui ait le plus donné dans le vice des Atellanes, il y a deux de ses Pièces toutes entières dans le goût de la bonne Comédie : Les Captifs et le Trinummus : on n’a qu’à les examiner, et les mettre vis-à-vis de la plus modeste Comédie du Théâtre moderne ; et l’on verra, à notre honte, combien le Poète Payen l’emporte sur nous : tout y respire la censure du vice, et il n’y a rien qui favorise la corruption des mœurs.
Les spectacles éteignent le goût de la piété. […] Encore, seroit-on moins coupable en assistant à ces représentations, si tout leur effet n’étoit que d’allumer des passions vicieuses ; mais de plus, elles éteignent le goût de la piété. […] Le goût de la vérité peut-il subsister dans un cœur qui ne se nourrit que du mensonge ? […] enfin, la modestie, le récueillement, la retraite… On perd le goût de tous les biens spirituels en s’abandonnant aux plaisirs grossiers des spectacles, les actions mêmes sérieuses & communes deviennent à charge. […] Les spectacles éteignent le goût de la piété.
le même Philosophe dit que des satisfactions criminelles ne sont point proprement des plaisirs ; et qu’elles ne sauraient être agréables qu’à un homme qui n’a pas le goût sain : ainsi que certains aliments nuisibles qui ne contentent qu’un estomac déréglé. […] Mais il importe peu que les gens soient empoisonnés, pourvu qu’on satisfasse leur goût. […] » Autres plaisanteries de même goût.
.° à renvoyer les spectateurs avec le goût, l'amour, l'impression de la vertu et la haine du vice. […] afin qu'il délivre le premier et le soustraise à la juste vengeance de son frère que le téméraire était venu déshonorer et assassiner dans la maison : « Comminge accourt, il blesse un époux que j'outrage. » Elle continue pendant trois cents vers de faire, dans le même goût, le détail de la passion la plus folle, qui souvent outrage le style autant que les mœurs. […] Ce serait ceux qu'elle lirait avec le plus de goût et de fruit.
« C’est un effet du premier péché de n’avoir point de goût pour les biens spirituels, et de n’en avoir qu’une faible idée.
C’est un effet du premier péché, et la source de tous les autres, de n’avoir point de goût pour les biens spirituels, et de n’en avoir que de faibles idées.
Valère de son côté peut s’excuser auprès d’Elise, en disant que son intention a été uniquement de gagner la bienveillance d’Harpagon, ce à quoi il est déjà presque parvenu, quoi qu’il ne soit que depuis deux jours auprès de lui, parce qu’il n’a perdu aucune occasion de flatter sa passion pour l’argent ; il peut ajouter que son dessein est de persuader à son père, avec le temps, de consentir à marier sa fille, chose à laquelle peut-être il ne penserait jamais pour s’épargner la dot qu’il faudrait lui donner en la mariant : qu’en attendant il aurait le temps d’avoir des nouvelles de ses parents, comme on lui en faisait espérer, et qu’en cas qu’il parvint à les trouver, il se flattait que le goût qu’Harpagon aurait pris pour lui le déterminerait aisément en sa faveur par préférence à ses Rivaux ; d’autant plus qu’il croirait être en droit de lui moins donner qu’à tout autre.
trop modestes pour se découvrir le visage dans le Parterre : un divertissement de cette nature ne saurait être inventé pour d’autres qu’elles : il est assaisonné conformément à leur goût. […] Tels sont les préparatifs du Poète pour prévenir les Dames en sa faveur ; tels sont ensuite les éloges qu’il leur destine pour mériter leur approbation ; persuadé apparemment de la délicatesse de leur goût ; mais des Auteurs de cette espèce ont-ils la moindre notion de l’honnêteté ? […] Mais quel que fût son fonds personnel, et son goût particulier, il n’ignorait pas qu’à Rome on ne violait point impunément les lois de l’honnêteté dans le langage. […] » On voit que dans ce temps-là l’obscénité n’était que du goût des petites gens.
L’on a bien raison de dire, que le Français est rempli d’inconséquences, de contradictions, & qu’il serait fort difficile de peindre ses goûts & ses caprices : il ne veut que des Drames où l’esprit pétille à chaque instant ; à peine daigne-t-il faire grace à ceux qui ont beaucoup d’intrigue & peu de phrases joliment tournées ; & cependant il aime, il adore quelques Poèmes du Théâtre moderne, dont le stile a tant de rapport avec les personnages qu’on y voit agir. […] Ce sont des Femmes, des Musiciens, ou des petits Maîtres qui les chantent partout : or le goût de cette partie de la Société n’est pas fort difficile : il cesse donc d’être surprenant que des Ariettes mal écrites fassent le principal ornement des Tables, des Concerts, & de nos Spectacles.
Le Peuple prenant goût aux Piéces Dramatiques, il fallut des Théâtres ; ils n’étoient d’abord que de planches rassemblées, qu’on retiroit après le Spectacle. […] Dans le Prologue d’une de Comédies de Plaute, l’Acteur félicite les Spectateurs de leur goût pour l’Antiquité : les gens sensés, leur dit-il, sont ceux qui ne boivent que du vin vieux, & qui n’estiment que nos vieilles Comédies.
Je ne prétends pas marquer tout ce qu’il y a de beau dans les Lettres de l’hérésie imaginaire : cela serait fort superflu pour les gens qui ont le goût bon, et fort peu utile pour les autres. […] Et n’est-ce pas les louer selon leur goût, que de leur reprocher de faire ce qu’ils prétendent ?
Le sieur de la M… a cruellement abusé de votre patience, Mademoiselle, il auroit dû ménager d’avantage la délicatesse de vos oreilles ; les Tragédies de Corneille vous ont fait aimer la précision ; c’est un goût qui mérite des égards, & vous pouvez les attendre de moi.
Les vertus vraiment chrétiennes ne sont nullement assorties au Théâtre, les Auteurs dramatiques ont été forcés de les farder pour s’accommoder au goût du Parterre, cette profanation a fait défendre la représentation des choses saintes, comme étant plus propres à scandaliser, sous ce déguisement, qu’à l’édification des fidéles.
Mais nos conquêtes ayant étendu notre domaine, agrandi notre ville, augmenté nos richesses, la vertu disparut, le libertinage regna ; & par une suite nécessaire, la licence s’empara du théatre, de la poësie, de la musique, accessit numerisque, modisque, licentia major ; tout prit le goût & le ton de la débauche : des chants rendres, un langage efféminé, des gestes lascifs, des habits traînans, l’art dramatique ne fut plus que l’art de la corruption, sic prisca motumque & luxuriam addidit arti tibicen, traxitque vagus per pulpita vestem eloquium insolitam, &c.
Voila la véritable explication de ce phénomène, & pour le dire en passant, de beaucoup d’autres qui ne semblent point y avoir de rapport ; comme par exemple l’attrait des Jeux de hazard, qui n’est un attrait, que parce que ces sortes de Jeux tiennent l’âme dans une émotion continuelle, sans contension d’esprit ; en un mot, voila pourquoi la plupart des hommes sont assujétis aux goûts & aux inclinations qui sont pour eux de fréquentes occasions d’être occupés par des sensations vives & touchantes.
La Comédie des Précieuses Ridicules est un ouvrage parfait dans le genre de la farce, et un original qui devrait servir de modèle à quiconque veut écrire des Pièces dans ce goût.
Ne vaudroit-il pas mieux qu’on jouât sur ces théâtres, pour un prix modique, les pieces de nos bons auteurs, que de débiter au peuple ces pieces infâmes qui lui inspirent le goût du vice, au lieu de l’amour des vertus. […] Non. sans doute ; celui qui aura des étoffes de meilleur goût, un magasin mieux décoré, des commis plus polis, et qui vendra à meilleur marché, méritera la préférence, et sera sûr de l’obtenir. […] Ils ont encore moins de droit de solliciter la destruction de ce charmant spectacle, le seul où ils puissent prendre des leçons de chant et de goût, et où leurs compositeurs puissent se former.
Voudrait-on que ce goût si naturel fût un penchant vicieux ; & l’objet qui le satisfait, sera-t-il un amusement coupable ? […] Regardons notre Spectacle & ses Drames comme un moyen toujours prêt, dont la Puissance Souveraine peut faire usage pour inculquer aux Peuples telles maximes qu’elle croira convenir ; en temps de guerre, par exemple, l’héroïsme patriotique ; durant la paix, les Associations avantageuses, le goût des Arts utiles, du Commerce, des travaux profitables à la Population, &c.
Mais non : cette personne est le phénix de ce siécle, le goût pour la Comedie ne l’éloigne pas de la devotion. […] Mais elle n’a point du goût pour la vie retirée.
Mais le goût dépravé du libertin doit-il vous empêcher d’assister à ces chefs d’œuvres de l’art, où le ridicule du vice est seul capable de faire aimer la sagesse ?
Le goût que le premier a répandu, sert de baze à la puissance de son tyran.
tandis que le génie de nos Écrivains sera forcé de ne faire ses choix qu’entre les passions ; qu’il sera asservi aux caprices d’un frivole personnage, d’une Femme de Théâtre, qui prétend ne chercher que dans elle seule, la regle du goût de la Nation, & les couleurs qui doivent former le portrait des mœurs ?
Ce roman en est tout rempli ; la malignité y regne d’un bout à l’autre, en fait tout le sel, comme dans les comédies, ou lui donne, comme aux pieces de théatre, un bon motif, de corriger du goût de la lecture des romans de chevalerie : vice fort rare & fort peu contagieux.
S’il se montre dans-leurs discours, si l’on croit le connaître aux pensées relevées, aux réfléxions, aux maximes qui leur échappent ; l’illusion se dissipe ; & l’homme de goût siffle avec mépris ce que le Poète s’applaudissait souvent d’avoir écrit.
C’est une grace bien particuliere, que le Seigneur a repandüe dans les cœurs des Dames de la Ville ***, qu’elles frequentent si souvent la sainte Eucharistie : ce seroit une marque peu équivoque que ce Dieu de bonté voudroit les priver de cette consolation, s’il permettoit, que ces Dames prîsent goût dans la Comedie, ou qu’elles s’y trouvassent : car, S.