/ 481
417. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

On se plaint de ce que, par la faute de la pièce ou des acteurs, l’esprit et le cœur sont restés immobiles ; on regrette d’en sortir avec son innocence et sa tranquillité.

418. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

On se plaint de ce que par la faute de la Pièce ou des Acteurs l’esprit ou le cœur ont été laissés immobiles ; on a regret à l’innocence et à la tranquillité qu’on remporte.

419. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

 » « Il était tard, les femmes étaient couchées, toutes se relevèrent : bientôt les fenêtres furent pleines de spectatrices qui donnaient un nouveau zèle aux acteurs : elles ne purent tenir longtemps à leurs fenêtres, elles descendirent ; les maîtresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin, les enfants même éveillés par le bruit accoururent demi-vêtus entre les pères et mères : la danse fut suspendue ; ce ne furent qu’embrassements, ris, santés, caresses : il résulta de tout cela un attendrissement général que je ne saurais peindre, mais que dans l’allégresse universelle on éprouve assez naturellement au milieu de tout ce qui nous est cher.

420. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Mais parce que l’acteur a pour dessein principal d’exciter les passions ; de tous les sujets il choisit ceux où elles se portent le plus, il passe ainsi pour fort adroit à mouvoir les cœurs en leur représentant ce qu’ils aiment, comme à notre façon de parler, c’est faire du feu, qu’y mettre du bois, et c’est donner cours à l’eau, de lui préparer une pente.

421. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Il a fallu, ce me semble, pour imaginer un pareil genre de divertissement, que les hommes en eussent auparavant essayé et usé de bien des espèces ; quelqu’un qui s’ennuyait cruellement (c’était vraisemblablement un Prince) doit avoir eu la première idée de cet amusement raffiné, qui consiste à représenter sur des planches les infortunes et les travers de nos semblables pour nous consoler ou nous guérir des nôtres, et à nous rendre spectateurs de la vie, d’acteurs que nous y sommes, pour nous en adoucir le poids et les malheurs. Cette réflexion triste vient quelquefois troubler le plaisir que je goûte au Théâtre ; à travers les impressions agréables de la scène, j’aperçois de temps en temps malgré moi et avec une sorte de chagrin l’empreinte fâcheuse de son origine ; surtout dans ces moments de repos, où l’action suspendue et refroidie laissant l’imagination tranquille, ne montre plus que la représentation au lieu de la chose, et l’acteur au lieu du personnage. […] C’est là où l’amour-propre ne peut se faire illusion ni sur les succès, ni sur les chutes ; et pourquoi refuserions-nous à un Acteur accueilli et désiré du public, le droit si juste et si noble de tirer de son talent sa subsistance ? […] Vous êtes du moins, Monsieur, plus juste ou plus conséquent que le public ; votre sortie sur nos Actrices en a valu une très violente aux autres femmes.

422. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Je dirai seulement que les Acteurs cessent alors d’être Acteurs, et que ce n’est plus en eux le personnage, mais l’homme qui paraît, qui parle, et qui adresse directement la parole à l’assemblée. […] Mais tout est bon pour des Poètes dont les tours d’éloquence sont de même espèce que les diamants faux des Acteurs. […] Voici quelques traits de ces deux Acteurs qu’on peut citer sans crainte.

423. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Je n’en sçais rien ; mais l’Actrice ne réussit que trop à le faire passer dans tous ses Spectateurs : les acclamations & les applaudissemens qui l’interrompent, lui sont garands de son succès : Severe ne réussiroit pas mieux, quand il nous diroit encore. […] Qu’on ne dise pas que ces applaudissemens se rapportent plus au jeu de notre Melpomène qu’à ses paroles : les hommes d’aujourd’hui rougiroient de passer pour être moins impies qu’automates ; ils auroient honte de paroître se laisser plus transporter par ces cheveux hérissés d’horreur… ces regards égarés, ces sons de voix plus lents , par ce jeu de l’Actrice ; en un mot, que sentir tout le beau de la question, d’où le sçait-il ? […] Acteurs & Spectateurs, à la fin du spectacle le plus bruyant, nous rentrons dans un vuide affreux ; & toutes nos ames naturellement Chrétiennes, sont forcées de dire avec S. […] Que faut-il enfin pour qu’Auteurs, Acteurs & Spectateurs nous cessions d’être les victimes infortunées d’un gout si universellement désavoué par nous tous ? […] Alors, alors, chers Concitoyens, sans cesser d’être Auteurs ou Lecteurs, Acteurs ou Spectateurs, puissions-nous (p. 7.)

424. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Il n’est pas étonnant qu’on l’accuse en Italie d’avoir mis à la mode dans notre Tragédie, le langage amoureux, puisque dans le pays où il doit être mieux connu, tant de Personnes s’imaginent que ce langage étoit toujours le sien, qu’il ne faisoit ses Tragédies que pour faire valoir une Actrice, dont il étoit l’esclave, Actrice cependant qui n’eut jamais (comme j’en suis certain) aucun empire sur lui, & qu’on se représente parlant d’Amour parmi les femmes, un homme qui uniquement occupé de l’étude de son Art, passa avec les Poëtes Grecs le tems de la vie où les passions sont les plus vives.

425. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Les passions extravagantes des amants que des obstacles séparent, l’expression désordonnée de l’amoureux délire des héros, les joies et les tourments de l’amour, les descriptions enflammées et les actions immorales, les amoureux transports des acteurs, toutes choses qui entrent pour beaucoup dans la composition de nos tragédies les plus sages et les plus décentes, tout cela, je le demande, est-il compatible avec une religion qui fait une obligation de la pureté du cœur ? […] L’élégance de la scène, la pompe de décorations, le charme de la musique, le jeu des acteurs, la gaieté et la splendeur du spectacle, s’emparent des sens et de l’imagination au point d’enivrer l’esprit, d’éloigner de lui toute réflexion sage, et de l’agiter tellement qu’il ne puisse plus retirer aucun avantage des instructions morales et religieuses.

426. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

« Vous courez, lui disait-il21, à l’amphithéâtre où l’on voit des danses immodestes, où l’on entend des acteurs qui sont les organes de Satan, l’auteur de toutes sortes de séduction et de méchanceté. » Si nous remontons jusqu’au second siècle, nous trouvons à côté de Tertullien saint Clément d’Alexandrie, qui parle en cette sorte à ceux qui fréquentent les spectacles.

427. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Les sentiments les plus corrects sur le papier changeront de nature en passant dans la bouche des Acteurs, et souvent deviendront criminels, quand ils seront animés par l’exécution théâtrale.

428. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

On voit clairement que dans sa fable il n’a envisagé que la correction des mœurs ; marchant toujours vers ce but, il ne s’est pas contenté de donner un caractère instructif à son principal Acteur, et de le punir par la perte de son bien, et par les moqueries de ses amis : il a voulu que les caractères épisodiques de sa Pièce ne continssent pas moins d’instruction que le caractère principal : c’est ce qui fait que Célimène n’est pas moins punie de sa coquetterie qu’Alceste de sa misanthropie.

429. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Le jeune Racine n’a donc pas eu tort de dire dans son Epitre* à l’Auteur du Discours, Le jeu des passions saisit le Spectateur : Il aime, il hait, il pleure, & lui-même est Acteur. […] Oubliez pour un moment, que les Acteurs ne sont pas ceux qu’ils représentent, l’imitation deviendra la nature même, vous sentirez la même émotion que si vous entendiez parler ceux qui ont eu part à l’action représentée, & les expressions qui paroissent sortir de leurs bouches mêmes, ne portent que trop réellement dans le cœur des Spectateurs leurs différentes passions. […] La déclamation, le geste, le mouvement des Acteurs, augmentent cet enchantement, sur-tout quand ils sont soutenus de ce qu’Aristote appelle les secours ou les instruments de l’imitation, & dont il fait la troisiéme partie de sa division générale ; je veux parler ici de la Musique & de la Décoration qui tendent à la même fin que tout le reste, & qui y tendent presque par les mêmes impressions. […] Le Privilége pour l’impression d’Esther fut accordé en 1689 aux Dames de Saint-Cyr, avec défenses à touts Acteurs de la représenter, l’Auteur ayant supplié le Roi d’y insérer cette condition, parce qu’il falloit des personnes innocentes pour chanter les malheurs de Sion , comme dit Mad. de Sevigné, Lettre 533, Mem. sur la vie de J.

430. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Un homme, quoique persuadé que l’Histoire d’Hippolyte est fabuleuse, pleure en lisant le recit de sa mort, & les Spectateurs pleurent lorsqu’ils entendent le recit de cette mort, quoiqu’ils n’ignorent pas que l’Acteur qui a fait devant eux le rôle d’Hippolyte, est occupé, pendant qu’ils le pleurent, à partager l’argent qu’ils ont laissé à la porte, pour être attendris. […] Sans parler des dangers ordinaires des Piéces, quand toutes les nôtres seroient innocentes, quel danger n’y ajoutent pas les Acteurs & les Actrices ? […] Ce Pere qui nomme un Acteur de la Comédie Italienne, qui vivoit comme un Saint, & ne montoit jamais sur le Théâtre sans avoir mis un cilice sur sa chair, austérité à laquelle l’engageoit sa Femme, qui exerçant là même profession, vivoit dans la même sévérité de mœurs, nous apprend aussi que cette Comédienne deux ans avant sa mort, se retira du Théâtre, & exhorta son Mari à l’imiter, ce qu’il ne fit pas.

431. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Demandez-le aux Actrices : elles sont si dévotes ! […] Une servante dévergondée qui vient avec la gorge découverte (comme sont toutes les Actrices), à qui on représente & on a raison de représenter qu’elle devroit être plus modeste, & qui répond avec une impudence cynique (théatrale) : Vous êtes donc bien tendre à la tentation, Et la chair sur vos sens fait grande impression.

432. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Car que pourroit-on qualifier du nom d’occasion prochaine, quand on doute, si on doit ténir pour telle « Un concours de diverses choses, qui toutes favorisent la concupiscence, & qui non pas necessairement, mais presque infailliblement font, que plusieurs tombent dans le dereglement. » La passion la plus facile à allumer en est ordinairement la matiere : l’expression en est la plus douce, la plus animée, & la plus transportée : l’ajustement des Acteurs & des Actrices, n’a rien, qui ne respire, je ne sçai quoi d’impur, par tout ce qui est mol & effeminé.

433. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Ces sortes de peinture aydent extrémement à faire concevoir les choses : Car outre que l’intelligence y est beaucoup soulagée par le ministere des sens ; l’artifice du Theatre & des Acteurs ajoûte encore quelque chose à la force des premieres idées, & inculque dans l’esprit les plus legeres impressions. […] Le Poëte a plus de part à cét Ouvrage, que le Musicien qui l’a composé, ou que l’Acteur qui le chante : & c’est à luy à comprendre dans ses paroles si adroitement tout ce qui concerne son Sujet, & tout ce qui peut en éclaircir le sens, qu’un mot, qu’un demy vers, ou qu’enfin un trait serve à faire apercevoir la raison & liaison des Entrées, & mesme des Pas & des Postures. […] Ie ne puis souffrir un Chantre qui marmote ; j’aymerois tout autant un Acteur qui beguaye sur le Theatre : ou un Boiteux qui capriole. […] Ainsi il faut que le Poëte s’applique serieusement à ordonner les habits convenables, sans avoir égard à la delicatesse de certains Acteurs, qui veulent pour plaire, soit aux Dames, soit à eux-mesmes, quelque sorte de beauté & de galanterie mesme dans les Entrées, où il escherra qu’ils representeront des Gueux, des Vilageois, des Pedants mal-propres, & des Gens de fatigue. […] L a commodité des Spectateurs ou des Acteurs demande sans doute la fixation d’un lieu des Spectacles, & il est bien plus aisé de reparer ou de rajuster des defaux reconnus, & comme domestiques, que de corriger les étrangers, & les fortuits.

434. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

« Roscius est un si excellent Acteur, dit-il, qu’il paroît seul digne de montrer sur le Théatre : mais d’un autre côté il est si homme de bien, qu’il paroît seul digne de ni monter jamais.

435. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Le Théâtre ayant une fois retenti de cette maxime, que le souverain bien étoit dans les richesses, il s’éleva un cri général d’indignation ; l’Acteur fut chassé, & la Piece proscritea.

436. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

 5. « Si la Pièce renferme, dit-il, des choses déshonnêtes et lascives, les Acteurs et les spectateurs pèchent mortellement, parce que c’est prendre plaisir dans les choses déshonnêtes, et s’exposer volontairement à une chose très dangereuse.

437. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Une Action ne cesse pas réguliérement quatre fois, pour recommencer quatre fois ; mais les Intermedes ont été établis pour la variété du Spectacle, le délassement des Spectateurs, & le repos des Acteurs. […] Que cette plainte si touchante, soit déclamée avec des tons aussi naturels que le sont les Vers, que toute la Scene soit déclamée par d’excellentes Actrices, quel Spectateur retiendra ses larmes ? […] Vit-on jamais un Acteur de l’Opera, entrer ainsi dans la Passion ?

438. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

« La Jeunesse de Rome ne souffrit point que ce genre de Comédie fût souillé par les Acteurs publics. » Juventus ab histrionibus pollui non Passa est.

439. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Car enfin quelque austerité que l’on ait dans les mœurs, on ne peut pas dire, qu’écouter precisément des Acteurs qui récitent un poème où l’on fait voir le crime puni et la vertu recompensée, où il ne s’agit que d’un amour vertueux et légitime, qui n’aboutit qu’à un lien sacré ; quelque sévère, disent-ils, que l’on soit, on ne peut pas dire que ce soit un péché en soi-même.

440. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

A Abélard savait allier les Vers amoureux avec le chant, 184 Acteurs, leurs différents noms, 38. 41 Adrien Empereur bâtit un Théâtre à Antioche, 62 Agobard s’élève contre ceux qui donnaient de l’argent aux Comédiens, 132 Alès (Alexandre) condamne les Jeux de Théâtre, 188 S.

441. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

La magie du Spectacle, la vue d’une aimable Actrice ; les beautés qui remplissent les loges ; tout nous porte assez à l’amour, sans qu’il soit nécessaire de composer des Drames dont l’intrigue agréable & galante, dont le stile léger & délicat, nous invitent à nous livrer à la tendresse. […] Le jeu de l’Actrice, le charme de la musique, le souffle de la volupté qu’on respire aux Spectacles lyriques, remplissent nos sens dans cet endroit d’un trouble, d’une langueur involontaire ; & font presque tomber la gaze légère qui cache aux Spectateurs une partie de la vérité La manière dont s’èxprime Isabelle, qui se lasse de faire le guet, achèverait de montrer de quoi il s’agit, si l’on était encore à l’ignorer.

442. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

Clerge, seconde l’institution des comédiens en France, pag. 88 ; fournit la chapelle de la Sainte Trinité, pour y faire jouer la comédie, pag. 91 ; paie les comédiens représentant les mystères, pag. 93 ; tolère que les farceurs représentent la Sainte Eglise, et le pape la tiare en tête, dans la comédie de Mère Sotte, pag. 99 ; remplit lui-même, dans les églises, des rôles d’acteurs et de comédiens, pag. 128 ; fait un abus de pouvoir, et commet un délit en blâmant et punissant l’exercice d’une profession instituée et protégée par les lois civiles et les diplômes de nos rois, pag. 131 ; les procureurs du roi doivent poursuivre ce délit, qui consiste dans la demande de l’abjuration, et dans le refus de sépulture, pag. 134 et suiv., et 282 ; le clergé emploie deux poids et deux mesures dans sa conduite envers les comédiens ; cette divergence tourne contre lui, par les preuves singulières qu’on en fournit, pag. 159 ; les cardinaux, princes de l’Eglise, sont les protecteurs de nos premiers comédiens, pag. 164 ; l’abbé Perrin est lui-même directeur de l’Opéra de Paris, pag. 167 ; les papes, chefs de l’Eglise, instituent des théâtres de leurs propres deniers, et les organisent, pag. 168 ; les cordeliers, les capucins, les augustins, tous prêtres de l’Eglise romaine, présentent des placets aux comédiens, pour en obtenir des aumônes, et ils promettent de prier Dieu pour le succès de leur troupe, qu’ils ont la politesse de nommer chère compagnie, pag. 175 ; les comédiens n’étant pas excommuniés dénoncés ne sont point soumis aux anathèmes de l’Eglise, et les prêtres qui les leur appliqueraient devraient être, selon les lois ecclésiastiques, suspendus de leurs fonctions, pag. 182 ; processions, messes et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, qui sont remplies d’obscénités et de scandales, et bien plus nuisibles à la religion que les comédies, pag. 201 ; élection des archevêques et évêques des fous, dans les orgies des diacres et sous-diacres, pag. 280 ; le clergé en habits de mascarade et de théâtre, pag. 

443. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Cependant quand on fait attention au mal que l’Église aperçoit dans les spectacles, aux soins qu’elle prend d’éloigner ses enfants de tout ce qui peut nourrir des passions dangereuses, et à la condescendance qu’elle doit avoir pour les Chrétiens faibles, qui ne peuvent rompre leurs chaînes, et qui peut-être ne les sentent pas ; on voit alors que l’Eglise doit tolérer ceux qui vont aux spectacles, se contenter de punir les principaux Acteurs, et faire toujours exhorter les Fidèles à fuir les spectacles jusqu’à ce qu’ils soient désertés.

444. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

en effet M. si vous voulés estre des juges équitables, & vous defaire de toutes sortes de preventions, vous tomberés d’accord avec moy, que la comedie est un dangereux reste de l’idolatrie abbatuë, & du paganisme agonisant, de quelque côté que vous la puissiez considerer ; soit du côté de son invention & de son origine, soit du côté de sa fin & de ses representations, soit du côté de ses Acteurs & de ses personnages. […] D’où il arrive que ces vers qui décrivent si finement & si spirituellement ces petites foiblesses, étans prononcés d’une maniere touchante & d’un ton languissant, & accompagnés du geste, de la voix & des autres graces du visage & de l’habit, font bien plus d’impression sur les cœurs, que le stile fade & insipide avec lequel on décrit leurs vertus : & c’est ce qui me conduit insensiblement à ma derniere preuve que je tire des Acteurs, c’est à dire des Comediens, pour vous convaincre que la comedie est effectivement un reste du paganisme, ou si vous aimez mieux, le paganisme pretendu reformé. […] Je ne puis comprendre par quelle juste raison on pretend que les Comediens qui sont les Acteurs qui representent ces faux Dieux sur le theatre, soient marquês d’infamie, & que les Poëtes qui sont les autheurs qui inventent & qui composent ces comedies, soient traités avec honneur, non dit ce Pere, je ne comprens point la raison de cette distinction, comme je ne vois point de difference entre leurs professions, je n’en vois point aussi entre leurs personnes, ainsi il me semble que les loix, selon la veritable intention des Legislateurs, ne sont pas plus favorables aux uns qu’aux autres, mais qu’elles les condamnent également tous deux. […] Helas, M. l’auriez-vous jamais crû, que dans l’état present du Christianisme, & que dans des villes bien policées on eût ouvert des écoles publiques pour y enseigner le vice, & pour y corrompre les bonnes mœurs ; comme si la nature gâtée comme elle est, jusques dans son fond, n’étoit pas une assez sçavante maîtresse pour enseigner toutes sortes de vices aux enfans ; cependant c’est ce qui se pratique tous les jours dans la comedie, où l’on enseigne non seulement l’art d’aimer, qui fit bannir autrefois un Poëte de Rome, mais encore l’art de commettre le peché avec esprit, & de conduire une intrigue avec adresse ; d’où il arrive que le poison de l’amour, aussi bien que celuy du plaisir, qu’Arnobe appelle, lenocinia voluptatum , venant à couler par les yeux & par les oreilles de ce jeune homme, & de cette jeune fille, il s’insinuera si avant dans leurs ames & dans leurs cœurs, qu’ils se rendront les veritables Acteurs de la piece, qu’ils ont vû representer par les Comediens, & feront qu’on verra dans le parterre ou dans la ville la scene de ce qui s’est joüé sur le theatre.

445. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Nous ne sommes effrayés des malheurs d’autrui, que parce que nous voyons une certaine parité entre le malheureux & nous ; c’est la même nature qui souffre, & dans l’Acteur, & dans le Spectateur.

/ 481