Pour achever de les mettre dans leur tort, il a prononcé dans leur assemblée un discours plein de modération. […] Discours prononcé par M. […] Le Conseil soussigné, qui a lu, 1°. la Mémoire ci-dessus ; 2°. le Discours prononcé par le sieur Palissot le 20 mars dernier à l’assemblée des Comédiens ; 3°. un Exemplaire de la Comédie des Courtisannes ou de l’Ecole des Mœurs, imprimé avec l’approbation du Censeur Royal & la permission du Magistrat ; 4°. un Exemplaire aussi imprimé du Règlement pour les Comédiens Français, enregistré au Parlement le 7 septembre 1761 ; est d’avis que la question proposée par le Consultant, intéresse visiblement la grande Police : elle doit donc être soumise à la décision des Magistrats.
Voilà M. ce que je vais examiner dans ce Discours, en forme de dissertation pour instruire l’esprit, aussi bien qu’en forme de Sermon pour regler la volonté. […] C’est le second crime dont on accuse la comedie, qu’il faut examiner dans la seconde Partie de ce Discours. […] C’est le troisiéme crime dont la comedie est accusée, & qui me reste à examiner dans la troisiéme Partie de ce Discours.
[NDE] Ils font une pause au milieu d’une proposition, d’un énoncé (une unité de sens) ou d’un discours inachevé.
Quels discours y tiennent-ils ?
Un Etourdi, un Misantrope, un Avare, un Tartuffe, un faux Savant, un Médecin, un George Dandin, un Bourgeois Gentilhomme passent en revue, tiennent des discours, & font des actions qui les caractérisent, & donnent une idée de la piéce, dont ils sont le sujet ; ils ajoutent même des traits de la façon de l’auteur, souvent assez heureux, ce qui forme un spectacle assez varié ; comme le Facheux, la Femme d’intrigue, & tant d’autres drames à tiroir. […] Pour séduire une femme très-respectable de la Cour d’Hongrie, un Prince son amant, ordonna sous main, aux acteurs de ne représenter que des piéces où la foiblesse des femmes fût toujours excusée ; ainsi tout disoit à cette Dame qu’une femme peut se livrer sans crime, au penchant de son cœur ; mille exemples, moyens plus persausifs que tous les discours, l’assuroient que le deshonneur ne suit pas toujours une tendre foiblesse, que la plus austere vertu n’est pas à l’abri des soupçons, que la loi de la fidélité n’est qu’un joug imposé par la tyrannie des maris, qu’une femme sage peut reprimer les desirs ; mais qu’il lui est impossible de n’avoir pas de penchant.
De là vient la variété infinie des discours, des traités, des images sur le même sujet. […] C’est à peu-près l’opera, à l’exception des exploits militaires, dont les acteurs, actrices, auteurs, amateurs ne se piquent pas, quoiqu’ils aient les habits, & tiennent les discours des plus grands guerriers.
Sentiments, c’est tout ce qui fait la matière du discours ; tous ces traits vifs et éclatants, qui excitent les passions. […] Voilà, Madame, quelques notions, qui pourront vous donner une idée générale de la perfection de la Comédie, et vous aider à connaître celles qui sont faites selon les règles de l’Art ; mais pour en être mieux instruite, je vous conseille, Madame, de lire le Discours que le célèbre M. de Corneille a fait sur le Poème dramatique, et qui se trouve dans le premier Tome de ses ouvrages : Il examine cette matière à fond, selon les règles que les Anciens nous ont laissées de la pratique du Théâtre, et qu’il entendait aussi bien qu’eux ; du moins on peut dire, sans le flatter, que ses Poèmes dramatiques égalent, s’ils ne surpassent pas ceux que l’antiquité a le plus admirés.
Un libertin peut quelquefois être un homme fort agréable en société ; mais il est rare qu’un débauché (& en conscience on ne peut pas donner un nom plus décent aux piliers des Trétaux) soit amusant & sociable, parce que le ver rongeur qui ne le quitte pas, imprime à ses discours, ainsi qu’à sa démarche & à ses gesses, je ne sais quel air froid, taciturne, & même farouche, qui glace & qui révolte. […] , que rien n’est plus contraire à la saine morale, que de réveiller par des situations séduisantes, un sentiment aussi dangereux que l’amour, que dire des ces Trétaux, où l’on ne rougit de rien, soit dans le discours, soit dans la pantomime, excepté de la décence & de l’honnêteté ? […] L’Auteur du Discours intitulé : Quelles sont les Sources de la décadence du Goût, l’appelle l’œil de l’esprit qui nous fait distinguer ce qu’il faut dire, & la maniere dont il faut le dire : le sentiment exquis qui fait naître dans tout homme bien organise, l’imitation de la belle nature, attraction irrésistible qui nous entraîne vers le beau. […] Voyez le Discours, sur les sources de la décadence du Goût, par M.
Enfin, ne pouvant se dispenser de faire entrer dans leurs Pieces des méchans & même des scélérats, & de les faire parler conformément à leur caractere, ils eurent soin de prémunir l’esprit des Spectateurs contre le poison du vice, en introduisant sur la scene le Chœur composé de Personnages vertueux & innocens, qui prenoient part à l’action ; s’intéressoient pour la vertu opprimée ; détestoient l’injustice, & corrigeoient, par des maximes pleines de sagesse & de gravité, ce qu’il y avoit de repréhensible dans la conduite & dans les discours de quelques-uns des Interlocuteurs.
L’élite des hommes éclairés de la Grèce, les juges d’Athènes blâmaient tellement le dernier que d’après un réglement appelé Mos civitatis, ils refusaient même d’entendre à leur tribunal, comme exaltant aussi l’imagination, égarant la raison, les discours trop fleuris, ornés de figures, ou soutenus de toute autre magie oratoire ; ils voulaient qu’on leur présentât la vérité en style simple et sévère, afin de pouvoir toujours prononcer avec l’esprit et le cœur libres.
Sa Politique, son Prince, ses Discours sur Tite-Live, ne sont pas des ouvrages dogmatiques, malgré l’air de systême qui y regne, mais une satyre déguisée sur le ton de conseil & de traité.
Montiano dans le Discours qu’il vient de faire imprimer à la tête de sa Virginie, nous assure qu’en 1533 D.
Pour le langage, les pensées, les bons mots, les quolibets, les sottises, les obscénités, jusqu'aux jurements, aux imprécations et aux vilains mots que la populace enchâsse à tout propos dans ses discours, il n'est guère de genre de démence dont le théatre ne s'embellisse.
[NDA] Dans son Discours sur les Spectacles.
Dupleix au Chapitre premier de la Vie de Philippe Auguste qui vivait au douzième siècle, qui était celui auquel vivait aussi saint Bernard, rapporte que « ce Prince consacra les prémices de sa Royauté à la gloire de Dieu en chassant de sa Cour les Comédiens, comme gens qui ne servent qu’à efféminer les hommes et à les exciter à la volupté, par des mouvements, des discours et des actions sales et lascives. […] L’on détruit souvent ce qu’il y a d’honnête dans ce qui fait la matière de la Comédie, par des discours profanes, pleins de dogmes et de maximes Païennes ; et bien loin de purifier le Théâtre par des sujets honnêtes qu’on y représente, on profane au contraire l’honnêteté des sujets par des fictions d’amour, par des paroles lascives ou trop libres qu’on y mêle. […] Le Maîtrec Avocat du Roi pour lors, et qui fut depuis Premier Président, parlant dans cette occasion pour Monsieur le Procureur Général, à la requête duquel l’Arrêt fut rendu, remarqua entre autres choses, que l’on mêlait dans ces Comédies de piété des farces et des discours lascifs au commencement ou à la fin, pour attirer ou divertir le peuple, qui ne demande, dit-il, que ces sortes de folies et de voluptés.
Christine forcée de descendre fait un grand discours pour excuser son abdication, pour montrer sa résolution & sa fermeté, & consoler des gens qui s’en réjouissoient, & tous le mouchoir à la main, essuyoient leurs yeux qui n’étoient point mouillés, tandis qu’ils mouroient d’envie de rire & s’épuisoient réciproquement en éloges. […] La vraie sagesse est la sainteté, il n’y a que les Saints vraiment sages ; les sages du temps ne sont que des insensés, peut-être faisoit-elle allusion aux révélations de Sainte Brigitte, qu’elle taxoit de folie ; car elle tenoit sur la Religion, les Ministres, les Saints, les pratiques, les cérémonies, les discours les plus libres, elle n’eut point à changer de style, elle ne pensoit pas plus mal étant Luthérienne.
« Nous défendons aux Prêtres & aux autres Ecclesiastiques qui sont dans les Ordres sacrez d’assister aux Comédies, ni aux autres spectacles vains & profanes, de crainte que leurs oreilles & leurs yeux, qui sont destinez au service de Dieu, ne soient distraits & soüillez par quelques actions deshonnêtes, ou par quelques sales discours. » Les Constitutions & Ordonnances Synodales de saint François de Sales, & de Monsieur d’Arenton d’Alés, Evêques de Genevea : « Nous défendons à tous Prêtres, sous peine de suspension, d’assister à la Comédie, Bals publics & particuliers, & autres spectacles profanes, de peur de soüiller leurs yeux & leurs oreilles, qui ne sont destinez que pour les mysteres sacrez. » Par les Statuts Synodaux du Diocese d’Agenb depuis 1666, jusqu’en 1673. […] Des biens de l’honnête travail, en Espagnol, Discours 6.
Il convient mieux à des Chrétiens, dit un Concile1 de Paris, en 829, de gémir sur leurs égaremens passés, que de courir après les bouffonneries, les discours insensés, les plaisanteries obscènes des Histrions ; le moindre effet que leur représentation produise, est d’amolir le courage pour la vertu, & d’écarter les Spectateurs de l’exactitude qu’ils devroient avoir, de remplir leur esprit de vanités frivoles, & de les livrer à des ris immoderés, si contraires aux loix de la modestie ; il n’est pas permis de se souiller par des Spectacles de cette nature, neque enim fas est hujusmodi Spectaculis fœdari.
Ses discours sont un enchantement, sa figure est une illusion la plus séduisante, & malgré vos résolutions, elle vous attirera avec autant de facilité qu’un agneau que l’on veut immoler ; c’est un insensé qui se laisse enchaîner sans la moindre resistance.
Page 11 Discours préliminaire.
Benoît XIV le combat par le principe de l’Apôtre, les mauvais discours corrompent les bonnes mœurs, et l’impossibilité morale d’y éviter le péché, par l’autorité du P.
S’il y paraît un homme raisonnable, qui fasse entendre quelque discours de religion et de vertu, sa voix est étouffée par la foule des autres, il ne manque pas d’être combattu et tourné en ridicule.
Il devait attendre qu’Oronte lui demandât son avis, et se borner alors à des discours généraux, et à une approbation faible, parce qu’il sent qu’Oronte veut être loué, et que dans des bagatelles de ce genre on ne doit la vérité qu’à ses amis, encore faut-il qu’ils aient grande envie ou grand besoin qu’on la leur dise. […] Ce discours me surprend dans votre bouche.
Ce Scipion étala dans un long discours les dangers de ces Spectacles, disant qu’il falloit laisser aux Grecs leurs vains amusemens Græcam luxuriam, & ne pas donner entrée à Rome à cette iniquité étrangere, peregrinæ nequitiæ.
» Il n’y a personne qui ne crût que c’est là la conclusion d’un discours qu’on aurait fait pour soutenir qu’il est permis de lire des romans et des comédies.
[NDE] Dans son Discours sur la Tragédie, cité par Gérard, op. cit., vol. 2, p. 156.
Cet art de jurer de bonne grâce, qui passait pour un agrément du discours dans la bouche d’une jeunesse étourdie, n’est plus en usage, et ne trouve plus ni de Maîtres qui l’enseignent, ni de Disciples qui la veuillent pratiquer : Mais le zèle de ce grand Roi n’a point donné de relâche ni de trêve à l’Impiété : il l’a poursuivie partout où il l’a pu découvrir, et ne lui a laissé en son Royaume aucun lieu de retraite : il l’a chassée des Églises où elle allait morguer insolemment la Majesté de Dieu jusque sur les Autels : il l’a bannie de la Cour, où elle entretenait sourdement des pratiques : il a châtié ses partisans : il a ruiné ses écoles : il a condamné hautement ses maximes : il l’a reléguée dans les Enfers où elle a pris son origine.
Dites, que la pudeur d’une jeune fille n’est offensée que par accident, par tous les discours, où une personne de son sexe parle de ses combats, où elle avoue sa défaite, l’avoue à son vainqueur, au public. Dites encore, que les discours, qui servent à allumer de telles flammes… Dites, que toutes ces choses, & cent autres de cette nature… n’excitent les passions, que par accident, pendant que tout crie, qu’elles sont faites pour les exciter, & que si elles manquent leur coup, les régles de l’art sont frustrées, & les Auteurs & les Acteurs travaillent en vain.