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422. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Pour voguer sur la vaste mer du spectacle, il faudra des signaux, des cartes marines, des boussoles, des ingénieurs, des traités de pilotage. […] Mais si cet établissement, dont je ne dispute l’honneur à personne, est un mérite dramatique, il n’est point un mérite moral ; il rend le spectacle plus dangereux, en joignant aux dangers de la piece celui de la danse des femmes, mille fois plus redoutable, selon Ricoboni, que la comédie la plus licentieuse. […] Quoi qu’il en soit, car je ne lui dispute pas cette gloire, on retrouve ce monstrueux assemblage dans le Vauxhall, spectacle enfanté de nos jours. […] Toute leur scéance se passe en festins, en jeux, en concerts, en spectacles, &c. où les Prélats ont la bonté de donner leur bénédiction. […]   C’est là que le cœur enchanté Du spectacle nouveau que le François admire   S’émeut, éprouve ce délire    Qui fait naître la volupté.

423. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — TABLE. DES CHAPITRES. »

Spectacles de la Religion, 179

424. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « Lettre d’un ecclesiastique a un de ses Amis; où il lui explique les sentiments qu’il a de la Comédie, et de ceux qui y vont. » p. 471

[NDE] Ce texte est publié par Joseph Voisin, La Défense du traitté de Monseigneur le Prince de Conti touchant la comédie et les spectacles, ou la Réfutation d’un livre intitulé Dissertation sur la condamnation des théâtres, Paris, Louis Billaine, 1671, p. 471-482.

425. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

. « Il est certain que les Pelerinages introduisirent ces Spectacles de devotion. […] Ces Pelerins qui alloient par troupes, & qui s’arrêtoient dans les ruës & dans les places publiques où ils chantoient le Bourdon à la main, le Chapeau & le Mantelet chargez de Coquilles & d’Images peintes de diverses couleurs, faisoient une espece de spectacle qui plut, & qui excita la pieté de quelques Bourgeois de Paris à faire un fond pour acheter un lieu propre à élever un Theatre, où l’on representeroit ces Mysteres les jours de Fête, autant pour l’instruction du peuple, que pour son divertissement. […] Ces Spectacles de pieté parurent si beaux dans ces siecles ignorans, que l’on en faisoit les principaux ornemens des receptions des Princes quand ils entroient dans les Villes, & comme on chantoit Noël Noël, au lieu des cris de Vive le Roi, on representoit dans les ruës la Samaritaine, le mauvais Riche, la Passion de Jesus-Christ, & plusieurs autres Mysteres, pour recevoir nos Rois.

426. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

Les prêtres païens, plus favorables que contraires à des spectacles qui faisaient partie de jeux consacrés à la religion, n’avaient aucun intérêt à les décrier, et ne les décriaient pas en effet. […] Ces grands et superbes spectacles, donnés sous le ciel, à la face de toute une nation, n’offraient de toutes parts que des combats et des victoires, des prix et des objets capables d’inspirer aux Grecs une ardente émulation, et d’échauffer leurs cœurs de sentiments d’honneur et de gloire. […] La différence est grande : quand l’orateur se montre, c’est pour parler et non pour se donner en spectacle.

427. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « APPROBATION »

Nous le jugeons propre à édifier les Fidéles, & à les détourner des Spectacles.

428. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Un nommé Thespis, apparemment le plus fou de tous & le plus entreprenant, ne voulant pas que le monde fût privé de cet utile & noble spectacle, s’avisa de faire un théatre ambulant dans un tombereau, de promener de village en village, & de porter dans Athènes ses pieces dramatiques : Dicitur & plaustris vexisse poemata Thesois. […] Il ne faut que quelque cerveau mieux organisé, pour embellir le spectacle, aiguiser le trait, faire une batterie réguliere de médisance, comme de l’arc & de la fronde on en est venu au canon & aux bombes. […] Quand le goût du spectacle s’est répandu, il n’a fallu que battre la caisse, il s’est formé de toutes parts cent troupes d’Acteurs pour les théatres particuliers ou pour les publics. […] Je l’avoue en gémissant, aucune nation n’a fourni tant de Comédiens & de si habiles, tant de spectateurs & de lecteurs, & de si éclairés ; j’en rougis pour ma patrie, aucune n’a imaginé tant de genres de décoration, de machines, de spectacles, aucune n’enfante tant de musiciens, instrumens, danseurs, sauteurs, machinistes, tabarins, &c. […] Elle est insatiable de spectacles, la seule histoire des folies du théatre François, poussée seulement jusqu’en 1721, a fourni quinze volumes à MM.

429. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Table des chapitres. »

De la dépense des Spectacles, 74 Chap.

430. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

Ce furent les confrères de la Passion qui les premiers, en 1402, élevèrent un spectacle public où ils jouaient, les jours de fête, les Mystères de la Passion, auxquels ils mêlèrent plus tard les plus basses plaisanteries, pour égayer les spectateurs et réveiller leur curiosité. […] Ceux qui avaient introduit l’usage des spectacles en France, jaloux de se voir disputer et enlever un si précieux privilège, suscitèrent des anathèmes contre leurs concurrents, et travaillèrent les esprits pour rendre le théâtre méprisable aux yeux du monde.

431. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Ces spectacles feraient un des plus doux divertissements de l’homme particulier qui vit dans les villes ; et je crois qu’il ne pourrait prendre un plaisir plus innocent, que celui où l’esprit est en état d’agir pour se perfectionner, quand il se délasse. […] Que le sage fuie donc ce divertissement, qui peut le rendre criminel, et qui hasarde, s’il ne ruine sa conscience ; s’il veut des spectacles, il a les histoires Saintes et profanes ; il a tous les jours l’exemple des Saints, il a ce qui se passe dans le grand monde, où il trouve de quoi rire par indifférence, et de quoi pleurer par compassion.

432. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Croiroit-on qu’il en fait l’éloge aussi dans un Sermon sur les Spectacles, tom. 3. p. 188. […] est-il possible qu’on l’ait placé dans un Sermon contre les Spectacles ? […] Quelle devroit donc être la sevérité des nations Chrétiennes contre les spectacles ! […] Il est si plein de cette matiere, qu’il a oublié de parler du spectacle, contre lequel il est très-justement déclaré, & sur lequel l’indulgence de Fenelon lui donnoit plus de prise. […] Il défendit le spectacle à ses Prêtres Payens, comme contraire aux bonnes mœurs & à la sainteté de leur état, à l’exemple des Evêques & des Prélats de son temps, qui condamnoient unanimement la comédie.

433. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Cet homme, qui jouissoit de vingt mille livres de rente en bénéfices, étoit toujours en cet état, chez lui, aux promenades, aux spectacles, à la Cour, à l’Eglise. […] Etant revenu à Paris, & s’y croyant oublié, il continua d’y vivre en femme ; elle alloit assiduement au spectacle avec son Actrice Rosalie. […] Dans cet état on court les rues, on va au spectacle, on monte à cheval, on prend des leçons à l’Académie, on conduit un cabriolet, &c. […] Qu’est ce que cet essain brillant de Messieurs, de Dames, aux promenades, au spectacle ; à l’Eglise ? […] C’est une mignature qu’on ne peut voir que de près, d’autant plus qu’on n’avoit point alors les lorgnettes qui parmi nous jouent un si grand rôle à tous les spectacles.

434. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Ce iour estoit attendu avec beaucoup d’impatience de part & d’autre, car on faisoit des preparatifs dans la Ville aussi bien que dans le Camp, & le Peuple Romain prenoit autant de part dans le divertissement du Spectacle, que les Soldats pouvoient esperer de gloire de la Magnificence de la Feste. […] Mesme lors que les prises surpassoient la despence, ils employoient le surplus, & les deniers revenans bons, ou à de nouveaux Spectacles, ou à la construction de quelques Edifices publics. […] Toutefois, comme le Senat & le Peuple faisoit une partie du Spectacle, les enfans s’y pouvoient bien trouver comme témoins ou comme Partie civiles. […] A la teste de toute la Pompe, estoient des Trompetes & des flutes ou haut-bois, ornez de Couronnes, soit pour avertir le Peuple du passage du Triomphe, soit pour exciter plus de joye, soit enfin pour honorer le Spectacle. […] Il ne reste guerre plus à mon avis de choses à dire sur ces fameux Spectacles des Triomphes Romains, & j’ay tâché de ramasser de toutes parts tout ce qui m’a paru pratiqué par les Anciens, & admiré par les Modernes.

435. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIX. Prétexte frivole du délassement. »

Il faut que la cause des Spectacles soit bien désespérée, puisqu’on a recours à de tels moyens pour la deffendre.

436. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Sommaire »

Il est trop souvent question de l’Opéra-sérieux dans cet Ouvrage, pour l’avoir oublié ; aussi n’omet-on rien d’essentiel sur ce genre brillant de Spectacle.

437. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

Au surplus, la paix dont l’on aurait pu jouir sous ce caractère ne pouvait pas être de longue durée, puisque la misantropie a été mise aussi en spectacle et vouée au ridicule ; que depuis cette époque le mot misantrope est devenu synonyme de ceux de bourru, d’homme sauvage, d’ours, etc. Si ces observateurs, ne voyant pas bien que le tartufe dont il s’agit est en même temps tartufe de religion et de mœurs, que compromettre en le mettant en spectacle les vertus chrétiennes, ce fut aussi compromettre les autres vertus sociales qu’il avait besoin d’affecter aussi et qu’il affectait également, persistaient à croire que cette satire, qui ne regardait que les hypocrites de religion, n’a pu contribuer si puissamment à la démoralisation générale ; sans entreprendre de démontrer une seconde fois une vérité qui me paraît évidente, il suffirait à ma thèse de leur rappeler que la Criticomanie, comme pour consommer l’ouvrage du premier tartufe, nous en a donné plusieurs subsidiaires, et nommément un tartufe de mœurs ; personnage presque tout imaginaire, composé de différents caractères, de vices incompatibles, ou phénomène dans la société, auquel, au reste, on doit appliquer ce que j’ai dit de l’autre, fût-il même regardé comme un tableau fidèle, parce qu’il n’a été propre aussi qu’à faire triompher et rire le parti alors plus nombreux des hommes sans masques, et des femmes au courant, qui ne faisaient pas tant de façons, ainsi qu’à réchauffer leur bile et renouveler leur pouvoir, qui commençait à vieillir, de faire naître les défiances, et des soupçons injustes contre les personnes, et de travestir avec succès les meilleures actions. […] Ne devient-il pas de plus en plus sensible qu’il ne peut être avantageux ou agréable qu’aux disciples de la dernière école de mettre en spectacle, de cette sorte, l’image des vertus qui les inquiètent et les condamnent ; et qu’eux seuls devraient le désirer pour leur vengeance et leur satisfaction ? […] Il est donc superflu de leur opposer que ce sont les lumières de l’expérience que nous avons plus qu’eux, qui invoquent un ordre nouveau à cet égard, ou quelque réforme dont leur exemple même, au surplus, démontrait déjà la nécessité ; car, que furent pendant les derniers temps de leur existence ces peuples de l’antiquité qui ont eu leurs Antisthènes dramatiques comme nous, qui ont été aussi fous que nous de comédies et de comédiens, qui couraient de même s’instruire aux spectacles ?

438. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Un autre secret du Machiavélisme, c’est d’amuser les peuples par des spectacles, pour les distraire sur les malheurs publics, ce qui procure par-tout tant de protection à Thalie. […] Après l’action on n’eut plus de goût pour reprendre un spectacle devenu trop tragique. […] Léon, éleve dans le faste & le luxe des Médicis, maison qui a fait tant de mal à la France & à l’Eglise, & a occasionné les plus grands progrès du Luthéranisme & du Calvinisme, Léon s’attachoit plus à la pompe du spectacle qu’à la décence & à la pureté des mœurs. […] Telle fut la politique des Romains qui leur fit conquérir le monde : c’est un vrai Machiavélisme nuancé de quelques vertus Quelle fut encore la politique de César, d’Auguste, de Tibere qui détruisit la république, en particulier le luxe, le faste, les spectacles, le libertinage, en amollissant les peuples.

439. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Amphitheatres. » pp. 44-72

Outre que les bestes rares, comme les Pantheres, pouvoient estre un Spectacle assez agreable, sans qu’il fût accompagné du plaisir de la chasseScal. l. 1. c. 17. […] Le Spectacle fut ainsi disposé ; Il fit arracher aux Soldats les plus hauts arbres avec leurs racines, & les fit replanter & soustenir par de bonnes & de grosses poutres liées ensemble. […] Ce Spectacle à la verité fut plus extraordinaire qu’agreable. […] C’estoit une belle chose de voir le lendemain de cette Chassé assommer cent gros Lions, cent Leopards, trois cens Ours, & pour le troisiéme jour faire combatre trois cens paires de Gladiateurs, de voir ces grands Amphitheathres encroustez de marbre au dehors, labourez d’ouvrages & Statuës, le dedans reluisant d’enrichissements, tous les costez de ce grand vuide, remplis & environnez depuis le fonds jusqu’au comble de soixante on quatre-vingts rangs d’échelons aussi de marbre & couverts de carreaux ou se puissent ranger cent mille hommes assis à leur aise : & la Place du fonds où cela se joüoit, la faire premierement par art entrouvrir & fendre en crevasse, representant des autres qui vomissoient les bestes destinées aux Spectacles, puis l’inonder d’une Mer profonde qui charioit plusieurs Monstres Marins chargez de vaisseaux armez à representer une Bataille Navale.

440. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre premier. » p. 162

Cette conformité avec les plaisirs anciens, dont nous venons de parler, ne m’empeschera pas de donner icy quelques avis sur nos Spectacles & sur nos divertissemens.

441. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 11. SIECLE. » p. 186

Réglez, dit le Sage, tout votre corps de telle sorte, que nous n'employons point pour faire le mal, les mêmes membres ont nous nous servons pour faire le bien : Comme s'il disait, je vous prie que ces pieds dont vous vous servez pour aller au Temple de Dieu, ne soient point employés pour aller aux Jeux du Théâtre, et aux Spectacles infâmes.

442. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Avis au lecteur. » p. 

Il en est parmi eux qui, entrainés d’abord par la curiosité, ne continuent d’y aller que par foiblesse, ou par vanité, ou par un malheureux respect humain : Mais qu’on leur mette devant les yeux l’ensemble des Spectacles, la fin qu’ils s’y proposent, leurs effets & leurs suites : Qu’on ait la patience de répondre aux faits controuvés & aux pitoyables subtilités dont ils se servent, pour étouffer les cris de leur conscience justement allarmée ; c’en est assez, le bandeau tombe, la Réligion rentre dans ses droits, & ils renoncent pour toujours aux funestes plaisirs dont ils étoient esclaves.

443. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IV. La Comédie considérée en elle-mesme. » p. 8

Cette vue seule ne devroit-elle pas décider pour toujours contre les Spectacles, les disciples d’un Maître qui ne couronne que la piété, & ne prononce que des malédictions & des anathêmes contre le crime ?

444. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVII. Profanation de la sainteté des fêtes et du jeûne introduite par l’auteur : ses paroles sur le jeûne. » p. 97

que la comédie partage avec Dieu et avec l’office divin les jours de dimanche ; et l’autre où il abandonne à ce divertissement même « le temps de carême : encore, continue-t-il, que ce soit un temps consacré à la pénitence, un temps de larmes et de douleurs pour les chrétiens ; un temps, où, pour me servir des termes de l’écriture, la musique doit être importune, et auquel le spectacle et la comédie paraissent peu propres, et devraient ce semble être défendus. » Malgré toutes ces raisons, qu’il semble n’avoir proposées que pour passer par-dessus, malgré le texte de l’écriture dont il les soutient, il autorise l’abus de jouer les comédies durant ce saint temps.

445. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « Approbation des Docteurs »

Approbation des Docteurs Le but que s’est propose l’Auteur du Livre qui porte pour titre, Histoire et Abrégé des Ouvrages Latin, Italien et Français, qui ont paru dans ce Siècle, pour et contre la Comédie et l’Opéra, est de détruire les raisons de ceux qui croient ces Spectacles permis, et d’appuyer celles de ceux qui les condamnent ; ce qu’il fait par des réflexions solides tirées de l’Ecriture des Pères, et de la conduite de l’Eglise dans tous les temps.

446. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Le Christianisme qui avoit inspiré une juste horreur des combats des gladiateurs, & des bêtes féroces, a en vain proscrit les Spectacles modernes, comme une école d’indécence, & un aliment trop dangereux des passions. […] Le vulgaire dévorant avec avidité ce moyen qui lui étoit présenté, d’allier ses plaisirs au culte de son Dieu, courut en foule à ces Spectacles ; mais la petite portion des gens éclairés les méprisa, & gémit d’un mélange si monstrueux.

447. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

J’ose le dire, si les gens de Distinction ne fréquentent plus la Comédie que par coutume, ou pour s’y donner eux-mêmes en spectacle, on doit moins l’attribuer à un certain goût de frivolité, qu’à une juste satiété, qu’à ces intrigues amoureuses, qui, leur rabattant éternellement les mêmes intérêts, les mêmes situations, ne méritent de leur part qu’une inattention dédaigneuse. […] Combien rencontrent, même à nos Spectacles, les instrumens de leur confusion, & les causes du dérangement de leur fortume ?

448. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

qu’on veuille nous persuader aujourd’hui, par un discours captieux, que les Spectacles sont l’école du vice, que les vertus même qu’on y présente mènent au crime, devons-nous le croire par préférence à ce que nous sentons ? […] Il se dévoile lui-même, quand il dit dans ce même Livre contre les Spectacles, page 223 : « Le plus méchant homme est celui qui s’isole le plus, qui concentre le plus son cœur en lui-même : le meilleur est celui qui partage également ses affections à tous ses semblables.

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