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304. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Il aurait mieux valu aussi leur rappeler que de bons parents, avant de se révolter et d’en venir à des extrémités fâcheuses contre leurs enfants ingrats et dénaturés, souffrent long-temps, meurent quelquefois de chagrin ; que de bons enfants, qui ont moins droit d’exiger, ne sont pas obligés à moins de combats et d’égards pour leurs parents indifférents et injustes, dont, au reste, l’insensibilité ne résiste pas toujours aux efforts constants de la tendresse, ou du respect filial ; et que probablement leur père se souviendra enfin qu’ils sont ses enfants, s’ils n’oublient pas qu’il est leur père ; et puis ajouter que si, en attendant que l’amour paternel se réveille dans son cœur, ils se trouvent dans le besoin, alors ils doivent penser qu’appartenant à un père disgracié de la nature, il est raisonnable qu’ils s’assimilent aux enfants d’un père disgracié de la fortune, et suivent les exemples qu’ils en reçoivent de se servir soi-même, de se contenter de peu, de ne pas désirer de superflu, de travailler s’il le faut, se rendre utile aux autres, tirer parti de ses talents et de son industrie ; ou de se jeter dans les bras de sa famille, de ses amis, invoquer leur appui. […] Je trouve que ce fut avec bien de la raison que d’autres ont encore dit avant moi que les comédies dirigées contre les vieux maris sont également pernicieuses aux mœurs, parce que les femmes qui ont vu applaudir toutes les ruses, les tours perfides et scandaleux, les infidélités qu’une épouse fait à son mari, à cause qu’il est trop vieux, ne doivent plus avoir de peine à se persuader qu’on peut en faire autant à un mari trop jeune, léger, volage, et toutes les fois, bien qu’il soit d’un âge convenable, qu’on ne jouit pas d’un plus grand bonheur, ou qu’on est plus malheureuse avec lui que s’il était vieux, ce qui arrive assez souvent ; comme quand il est ou qu’on le trouve froid, indifférent, d’un mauvais caractère, grondeur, bourru, méchant, contrariant ; quand il n’est ni beau, ni bien fait, ou qu’une maladie l’a changé, affaibli et vieilli ; quand il refuse de fournir toutes les choses nécessaires à la coquetterie ; en un mot, lorsque, par tant d’autres raisons, par sa propre inconstance à elle-même, l’épouse vient à se croire mal assortie, cesse d’aimer son mari jeune, et se trouve aussi malheureuse et dans la même position que celle qui n’a jamais aimé son mari vieux.

305. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Tout l’Olimpe se trouve autour du prince endormi ; l’Amour le réveille. […] Est-ce là que se trouve la sagesse ?

306. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Le sieur Sahalin, Tailleur costumier de Monseigneur le Comte d’Artois, charge de nouvelle création qui ne se trouve pas dans l’Etat de la France, a écrit une belle lettre aux Journalistes de Trévoux, à laquelle, pour rire sans doute, ils ont accordé les honneurs de la presse, pour exposer les prérogatives de son art, qu’il fait marcher de pair avec tous les arts libéraux, fort au dessus des arts méchaniques. […] Il est surpris, il se cache précipitamment dans le bouge au charbon, qui se trouve précisément avoir son entrée à la chambre de compagnie ; on lui enleve son manteau, son chapeau avec lesquels on va jouer la piece ; on l’y joue lui-même : car sous le masque du manteau & du chapeau, il est connu de tout le monde ; comme si un particulier, d’un si bas étage, étoit fort intéressant pour le public, sur-tout venant de voir jouer le Tartuffe de Moliere.

307. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Mais vous le sçavez : prédicateurs dans la chaire, directeurs dans le tribunal de la pénitence, docteurs dans les écoles, pasteurs des ames, ministres des autels, tiennent tous encore le même langage, et se trouvent appuyés de tout ce que l’Eglise a de vrais enfants et de vrais fideles. […] Jeu plein d’injustice, jeu également odieux et à Dieu et aux hommes, à Dieu qui voit l’ordre de sa providence renversé et ses loix violées, aux hommes qui se trouvent par-là frustrés de ce qui leur est dû et de ce qui leur appartient par de si justes titres.

308. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Et comme il était convaincu qu’il n’y a rien de si dangereux, ni qui donne de plus pernicieuses impressions aux enfants que la Comédie, il composa un excellent discours contre la Comédie, y joignant tout ce qui se trouve de plus fort dans les Conciles, et dans les écrits des saints Pères sur ce sujet. […] Pourquoi l’Empereur Auguste aurait-il défendu aux femmes de se trouver aux Jeux des Athlètes « Athletarum spectaculo muliebrem sexum omnem submovit. » Suet. […] Il y avait encore d’autres Jeux qui se faisaient aux jours ouvriers, comme il paraît par les paroles de l’Empereur Julien l’Apostat, que nous avons rapportées dans la première Observation : car il dit qu’il ne se trouvait aux Jeux que les jours de Fêtes ; d’où il s’ensuit qu’il y avait des Jeux qui se faisaient aux autres jours. […] Nous faisons le choix des Athlètes, de sorte que celui qui ne se trouve pas habile, est contraint de se retirer avec honte, et en reçoit le châtiment. […] Mais il s’est engagé si mal à propos qu’il se trouve qu’il a pris l’argument des Chrétiens pour l’opinion des Païens : et je crois qu’il l’a fait sans y penser ; car s’il avait lu dans S. 

309. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Burette, dans une Dissertation qui se trouve au premier volume des Mémoires de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, observe que les Grecs s’étoient écartés de ces regles. […] Ces derniers se trouvent très-bien justifiés dans une des Lettres du Pape Clément XIV, dont le Recueil nous a été donné en 1776 par M. le Marquis de Caraccioli, qui, en 1775, publia la Vie de ce Pontife. […] Ils firent à ce sujet une Loi qui se trouve dans le Recueil intitulé de la Discipline des Protestans de France, chap. 14, art. 28.

310. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

On a fait monter les nouvelles décorations 5223 livres : de sorte qu’en retenant même la portion de l’auteur, le sieur Lonvai se trouve redevable à la troupe de 696 liv. que l’on a fait passer pour dépense journaliere, pour diminuer la recette nette, quoique toute cette richesse soit contraire, & à l’esprit de la piece, & à l’intention de l’auteur ; & ils ont tout gardé pour eux, ils s’en sont servi plusieurs fois dans d’autres pieces, & les ont mises à leur profit. […] Un ami qui veut désabuser, une soubrette qui gâte sa maîtresse par ses conseils, un rival supposé, se trouvent par-tout. […] Mais aujourd’hui que l’indécence prétendue se trouve démentie par l’approbation de la Police, ces derniers suffrages ne me sont pas moins favorables que les premiers : trois avis seulement parurent déroger à l’unanimité.

311. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Je crois M. que tout ce que je vais vous dire là dessus se trouvera plus fortement appuyé sur vôtre experience, que sur mes raisonnemens ; c’est pourquoy afin de vous bien representer ce qui se passe au dedans de vous-même, il faut remarquer qu’il y a cette difference entre les Anges & les hommes, en ce que les Anges étans de purs esprits dégagez de corps & de matiere, ils n’ont pas besoin de recevoir les especes sensibles des objets exterieurs pour les connoître. […] Oüy, je me suis trompé, les vertus ne se trouvent point à la comedie, on les fait toutes mourir dans le cœur, on les sacrifie toutes à son plaisir, prudence, force, justice, pudeur, innocence, vous ne vous rencontrez point à ces spectacles, ny à ces divertissemens ; la prudence ne vous y accompagne pas puisque vous choisissez le plus mauvais party : vôtre force vous a abandonné, puisque vous n’avez pû resister à l’amorce d’un dangereux plaisir ; vous y étes sans justice, puisque vous n’avez pas rendu ny à Dieu l’honneur qui luy appartient, ny à vôtre salut, le soin que vous loy devez ; vôtre pudeur est perduë, puisque vous paroissez sans rougir dans un lieu qui est appellé, veneris sacrariumTertull. l. de spect. c. 10. […] N’est-il pas veritable enfin que vôtre volonté se trouve comme abandonnée au pillage de mille appetits dereglés, & de mille desirs illicites, qui comme autant de tyrans domestiques, ne luy laissent plus la liberté de se donner à Dieu, ny la force de rompre ses fers, ny le courage de renoncer au monde ; en sorte que tel qui a été à la comedie chaste, devot, penitent, en revient impenitent, indevot, & impudique : témoin Seneque qui parlant de luy-même a fait cette confession sincere que, redeo crudelior , que quoy que mon humeur ne soit point portée au sang & au carnage, disoit-il, je n’assiste neanmoins jamais au combat des Gladiateurs, que je ne sorte de l’amphiteatre plus cruel & plus inhumain que je n’y suis entré, parce que mes yeux venant insensiblement à apprivoiser mon esprit aux meurtres & au carnage, il n’a plus tant d’honneur de ces spectacles sanglans.

312. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

La perfection de notre Opéra se trouve peut-être même dans sa bassesse.

313. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Ils sont assurés de faire finir celles de leurs héros et de leurs héroïnes avec le cinquième acte, dit le prince de Contiu, et que les comédiens ne diront que ce qui est dans leurs rôles : mais le cœur, ému par cette représentation, n’a pas les mêmes bornes ; il n’agit pas par mesure : dès qu’il se trouve attiré par son objet, il s’y abandonne selon toute l’étendue de son inclination ; et souvent, après avoir résolu de ne pas pousser les passions plus avant que le héros de la comédie, il s’est trouvé bien loin de son compte ; l’esprit n’étant plein que d’aventures agréables et surprenantes, et de vers tendres, délicats et passionnés, fait que le cœur dévoué à tous ces sentiments n’est plus capable de se retenirv.

314. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Cet Officier devait être à la tête de sa compagnie, veiller sur ses soldats, se trouver à un rendez-vous, se combiner avec des détachements ; il ne paraît pas, le temps favorable passe, l’ordre n’est pas exécuté, l’ennemi échappe, on est battu.

315. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Si on ajoute une douzaine de fêtes, à quoi se trouve réduit le calendrier de plusieurs diocèses par le retranchement que la plupart des Evêques ont eu la condescendance d’y faire, ce sera la sixième partie.

316. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

l’Hôpital se trouva trop heureux de pouvoir s’abonner avec eux à la somme de quarante mille livres, qui n’est pas à beaucoup près le sixième.

317. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

L’affluence des spectateurs s’explique par l’attrait de la variété, la beauté des décorations, et les émotions fortes, dont les causes se trouvent en abondance dans la vie des scélérats, menacés sans cesse de la foudre du ciel ou du glaive des lois.

318. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

tous les jours des libertins achetent ou font peindre à dessein des nudités, en dessinent eux-même, pour peu qu’ils sachent manier le crayon, & il se trouve des artistes assez lâches pour y prostituer leur pinceau. […] Peut-il se trouver des femmes assez impudentes pour se prostituer à tous les regards, & des hommes assez dépravés pour le leur proposer ?

319. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Discours sur le théatre, Prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvaient les députés des Etats du Béarn et les dames de la ville. […] L’un peint en grand sur les principes de la religion : il n’a personne en vue : si quelqu’un se trouve dans ce portrait comme cela peut et doit être, puisqu’il attaque tous les péchés, c’est à lui à se faire justice et à se convertir.

320. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

 » Amanda se décrie ici elle-même et condamne à la fois le texte de l’Écriture : elle fait voir évidemment que le bon sens et la Religion se trouvent chez elle au même degré. […] Don Sébastien se trouve en danger : C. p. 51.

321. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

« Faut-il, disoit le sage Licurgue, arracher toutes les vignes, parce qu’il se trouve des hommes qui font des excès de vin ? 

322. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Monime y a déployé ses charmes, & débité un fort beau compliment, où elle a vivement taxé les censeurs pénitens des spectacles ecclésiastiques ; c’est l’usage de faire des complimens aux Evêques, par-tout où ils se trouvent, c’est le revenantbon de leur place.

323. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Le mariage est nul, si la femme qu’on a cru prendre vierge se trouve ne pas l’être.

324. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Ce passage ne se trouve point dans ses Œuvres théologiques.

325. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Paul, se trouve par-tout dans ce double sens.

326. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Ils communiquerent de bonne heure aux Anglois, celle des Chants dans les Piéces de Théâtre, puisqu’ils en ont de très-anciennes, intitulées à Mask : Milton en a fait une qui se trouve dans ses Œuvres.

327. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Car chacun s’attendant à son Compagnon se trouve insensiblement hors de rang : ou (ce qu’il faut pardessus tout éviter) voulant ayder, remetre, ou corriger celuy qu’il voit manquer, il manque luy-mesme, & fait faire ainsi une double faute. […] Mais quand on se trouve tous vestus & masquez de mesme façon : la conformité emporte cette reconnoissance, & privez d’un tel secours, nous demeurons abandonnez à la mercy de nostre seule memoire. […] Car s’il est un peu gourmandé par le premier, qui est grave & serieux, il est aussi-tost emporté par le second où l’on ne fait que sauter, & par le troisiéme, où l’on court toûjours ; & la Gavote débauche bien-tost toute la gravité qui peut se trouver dans les uns ou dans les autres, & engage l’un & l’autre Sexe à des agitations & à des secousses tout autrement vigoureuses.

328. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Paul Jove dans la vie de Leon X. dit que la Calanda de Bibiana fut composée à l’honneur de la Duchesse de Mantouë, ce qui engagea le Pape à se trouver à la réprésentation qu’il en fit faire par des jeunes gens de condition, per nobiles comœdos , que le Pape cependant ne la vit qu’à travers une espece de jalousie, que cette piéce, & plusieurs autres de sa façon, étoient plaines desel, de plaisanteries, de galanterie, multò sale, multis facetiis, mollibus acutisque leporibus repertos . […] Tels ont été Dominique, Arlequin, Pantalon, & quelques-uns de leurs successeurs ; ce qui est fort rare, & ne peut se trouver que dans les grandes villes, tout le reste n’est bon que pour la populace ; aussi tâche-t-on d’y suppléer par des danses, des chansons, des décorations, ou si l’on est réduit à des pieces sérieuses & régulieres, l’habitude qu’on a du reste, unie à la noblesse & à la finesse du jeu, & les auteurs qui travaillent pour eux n’ont qu’un succés passager & médiocre ; soit que regardant le génie comme un avilissement de la scéne, ils ne travaillent que foiblement leurs pieces ; soit que voulant conserver l’air de licencé & de tabarinage, propre aux Italiens, ils se licentient ; il y a très peu de bonnes pieces, tout le reste, malgré l’immense recueil de Cherardi & de ses continuateurs, à quelques farces près, tombées bien tôt dans l’oubli, qui se souvient des noms de deux cents auteurs qui ont écrit pour les Italiens, il n’y a guere qu’Apostolo-Zeno & l’Abbé Metastasio, qui aient mérité l’attention du public.

329. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Il en rit pourtant quelque fois, & dit : Si les autres se regardoient attentivement comme je fais, ils se trouveroient comme moi pleins de vanité & de fadaise, nous en sommes tous confis tant les uns que les autres ; je ne puis m’en défaire sans me défaire de moi-même. […] On croit qu’il à formé le mot Egoïsme pour tourner ce défaut en ridicule ; & il est vrai que ce mot aujourd’hui reçu ne se trouve point dans les Auteurs qui ont écrit avant lui.

330. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Le Journal de Trévoux, dans l’endroit même où il vante & admire avec le plus d’enthousiasme la scène de l’avare où le pere se trouve l’usurier de son fils, il avoue ingénument que cette scène, presque divine, est prise de la belle plaideuse, de Boisrobert. […] Madame, comment se trouve votre ami.

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