Et pourquoi ne serait-il pas permis aux personnes mêmes consacrées à Dieu, de danser, et à celles qui ne le sont pas de prendre ce divertissement dans un lieu saint, et de le faire autant de temps qu’il leur plaira ?
C’est donc par ce moyen que tous les mystères du Symbole sont ruinés dans nos cœurs , et après avoir sapé ce premier fondement de notre créance, tout ce qui suit des autres vérités du Symbole menace ruine dans nos esprits : et un peu après, ce même Saint ajoute : s’il y a donc quelqu’un qui s’imagine que de se trouver aux spectacles ne soit qu’une faute légère, qu’il considère attentivement tout ce que nous venons de dire, et qu’il prenne bien garde que le plaisir et le contentement ne se trouve pas aux spectacles, mais la mort ; et quelques lignes après il dit, qu’est-ce qu’on remarque de semblable chez les Infidèles et chez les Barbares ?
Quoique je me sois scrupuleusement attaché dans mes Ouvrages aux règles d’Aristote, et que j’en ai même fait le fondement des préceptes que j’ai pris la liberté de donner ; j’ose pourtant dire qu’on aurait tort de me reprocher d’avoir changé d’avis, si je critiquais aujourd’hui ces mêmes règles.
Les grossieretés sont devenues fades & dégoûtantes ; il en avoit pris l’habitude sur les tretaux de province, c’étoit son langage naturel. […] Au contraire rien de plus propre pour inspirer de la coqueterie que ces sortes de pieces, parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que prennent les pères & les mères de s’opposer aux engagemens & amourettes de leurs enfans. […] Ce Seigneur, faux libéral, qui prend sur ses gens ce qu’il distribue à ses flateurs, au sortir d’un dîné remarquable par les folies de la dissipation & du luxe, rencontre un pauvre sans être touché de ses maux, est indigné qu’on ait eu la hardiesse de l’offrir à ses yeux.
ne les prend-on pas tous les jours sur le fait en flagrant délit ? […] 2.), lui qu’on veut faire passer pour favorable aux Comédiens, déclare que l’Eglise ne doit rien prendre d’eux, non plus que des femmes de mauvaise vie, car chez lui Comédien et femme publique sont la même chose : « De Meretricio et Histrionatu Ecclesia non debet recipere. » Cependant cette décision, prise dans une si grande généralité, est d’une sévérité outrée. […] On distingue aussi des dîmes personnelles, qui se prennent sur le gain provenant de l’industrie, commerce, travail, gages, profession, etc.
Quelqu’un s’occupe en ce moment de faire l’application de mes principes de censure à un individu malfaisant et ambitieux, qui s’enorgueillit de ses astuces et de son audace imitées d’intrigants célèbres, restés impunis, qu’il prend pour exemple.
Sidonius Apollinaris Évêque en France décrit les Jeux du Cirque qui furent donnés de son temps, et ne trouve point étrange que les Chrétiens en prissent les plaisirs, parce qu'ils n'avaient plus rien de leurs vieilles impiétés.
Felix, le plus ancien de nos Auteurs, « qui faisons profession d'une vie honnête, nous nous abstenons de vos Pompes, de vos Spectacles, et de tous les mauvais plaisirs que l'on prend, dont nous savons bien que l'origine est un effet de votre superstition, et que leurs agréments sont condamnables ; Car dans le Cirque qui peut souffrir la folie de tout un peuple qui se querelle ; dans les Gladiateurs le cruel art de tuer les hommes, dans les Jeux Scéniques une prodigieuse turpitude ?
Il est donc urgent que le pouvoir administratif, d’accord avec le clergé, adopte et prenne des mesures fixes et efficaces pour servir à empêcher qu’à l’avenir, des prêtres, animés d’un zèle indiscret, ne puissent, de leur autorité privée, renouveler le scandale de pareilles scènes.
Ils ajoutent que ces mêmes Pères ne pouvaient imaginer, pour lors, que les Spectacles prendraient quelque jour une autre forme et deviendraient des Ecoles de la vertu, tels enfin que des Chrétiens pourraient les représenter ou y assister, sans blesser en rien ni leur conscience, ni leur religion : d’où ils concluent que les vives déclamations des Anciens Pères, contre le Théâtre de leur temps, ne prouvent rien contre les Spectacles d’aujourd’hui.
Premièrement je leur demanderais, s’il est raisonnable de prendre son plaisir, et se réjouir au préjudice, du commandement de DieuOn ne se doit jamais réjouir au préjudice du commandement de Dieu.
Qu’on ne prenne point ceci pour des discours en l’air ou pour de vains sophismes. […] En un mot, notre Littérature doit périr à cause de l’Opéra-Bouffon ; il la mine chaque jour en acquérant de nouvelles forces ; semblable à l’insecte qui dévore en se formant, le fruit dans lequel il a pris naissance.
L’autorité séculière défendit enfin aux prêtres, de remplir désormais des rôles de comédiens, et à ceux-ci de ne plus prendre leurs sujets de comédie dans les mystères de la religion. […] Que ne suivaient-ils le convoi sans étiquette, et sans prendre un rang contesté ?
Le législateur d’Athènes avait compris toute cette influence quand il indiquait à Thespis l’écueil qu’il devait éviter, et justifiait les restrictions imposées aux libertés du théâtre dans le lieu même où il avait pris naissance. […] Il châtia la vanité avec moins de succès, et le Bourgeois Gentilhomme n’a corrigé personne ; il faut s’en prendre à la nature rebelle d’une maladie si profondément enracinée dans le cœur des Français : jadis il y eut des Jourdains, nous en avons encore aujourd’hui, et on en trouvera toujours.
Mais quelque spécieux que soit le prétexte dont les auteurs de ces pièces veuillent se couvrir, et quelque pures et saintes que puissent être leurs intentions ; il y a néanmoins tant de mélange dans leurs ouvrages, et les Saints qu’ils font paraître sur le théâtre y témoignent tant de faible touchant l’amour, qui est la passion dominante des comédies, qu’il est bien difficile qu’on ne prenne pas le change, et qu’au lieu de sanctifier le théâtre par les actions des martyrs que l’on y représente, on ne profane la sainteté de leurs souffrances par les fictions amoureuses que l’on y mêle. […] Enfin il le faut, parce qu’on ne prend point de plaisir, comme remarque le même Saint, dans les comédies, si l’on n’y est touché de ces aventures poétiques qui y sont représentées, et dont cependant on est d’autant plus touché, que l’on est moins guéri de ses passions.
J’espere que bientôt éclairée sur le piége qu’on vous tendoit, vous gémirez sur la fausse sécurité de ceux qui veulent bien s’y laisser prendre : venons au fait. […] Et vers 1580, plusieurs pieux bourgeois & autres personnes de Considération, bien intentionnés pour la ville de Londres, Considérant que les Comédies… étoient des piéges tendus à la jeune Noblesse & autres… en ont averti quelques Réligieux Magistrats, les suppliant de prendre les moyens de supprimer les Comédies de la ville de Londres & de ses dépendances. […] Ayant ainsi pris le large, il ose avancer ce qui suit : Ce n’est, sans doute, pas une des moindres contradictions de ce monde, que le peu de considération que l’on a parmi nous, pour les Comédiens. […] Remarquez bien, je vous prie, Madame, que tout ceci est, sans doute ; mais, avec la permission du Vocabulaire, je prendrai la liberté de vous faire voir, qu’il est faux, que les loix, qui excommunient les Comédiens, n’aient eu pour objet, que les Histrions des tems reculés. […] prendra nécessairement dans tout bon esprit.
Il faut donc pour bien connoître la Poësie Dramatique, prendre connoissance de celle des Grecs : l’Histoire abrégée que j’en vais faire, apprendra comment elle est née, & comment elle s’est perfectionnée.
J’ai placé l’Epoque de sa véritable renaissance à Corneille, qui prit une route très-différente de celle des Grecs, & créa, pour ainsi dire, une nouvelle espece de Tragédie, qui est très-peu pleureuse.
Les masques des Anciens mettaient encore beaucoup de vraisemblance dans ces Pièces excellentes où le nœud naît de l’erreur, qui fait prendre un Personage pour un autre Personage par une partie des Acteurs.
Quand on renouvela ce divertissement dans l'Europe, il commença par des Satires aigres et mordantes qui tirèrent bientôt après elles le libertinage, et cela fut corrigé par les Histoires Saintes que l'on y fit représenter ; et les personnes de piété en prenaient tant de soin, que l'on forma cette Confrérie de la Passion, qui possède encore l'Hôtel de Bourgogne, où l'on représentait des Histoires Saintes ; et où maintenant on en représente encore de toutes sortes.
: par où il entend toujours ou l’écriture ou la prédication ou la théologie ; comme si ce n’était qu’en de tels sujets que la plaisanterie fût défendue ; mais on a pu voir que ce n’est pas cette question que Saint Ambroise propose, et on sait d’ailleurs, que par des raisons qui ne blessent pas le profond savoir de Saint Thomas, il ne faut pas toujours attendre de lui une si exacte interprétation des passages des saints pères, surtout quand il entreprend de les accorder avec Aristote, dont il est sans doute qu’ils ne prenaient pas les idées.
Mais cela paraît particulièrement dans le luxe de leurs Habits, dans la magnificence de leurs Festins, et dans la pompe de leurs Spectacles : Car quand ils se montrent à leurs Sujets dans quelques occasions extraordinaires, ils doivent prendre ces ornements qui semblent être consacrés aux cérémonies publiques ; Ils sont obligés d’emprunter l’éclat des Perles et des Diamants pour éblouir les yeux des Spectateurs, et de ne rien oublier de tout ce qui peut entretenir la Majesté de leur Personne, et l’admiration de leurs Sujets.
Les Acteurs, qui jouent son rôle, ne prennent pas ce vêtement peu galant, qui donne un air féroce & feroit peur aux Déesses, mais ils prennent l’air doucereux de ce héros devant sa maîtresse, qui leur est en tout naturel. Hercule, pour plaire à Omphale, dépouille la peau de lion, & s’habille en petit maître ; il fit plus, il s’habilla en femme, se mêla avec les femmes de la Princesse, prit la quenouille & le fuseau, & fila avec elles, fort mal-adroitement à la vérité, le fuseau est bien différent de la massue qu’il avoit accoutumé de porter, mais plus malheureusement encore pour sa gloire. […] La Torilliere les prit, & joua son rôle avec les vêtemens du Poëte. […] Notre ivresse n’est pas si grossiere, elle n’a pas le même objet, les goûts sont différens ; mais j’ose dire que la plupart de ceux qui ont été au bal ou à la comédie, en viennent enivrés de passions, paîtris de vices, apres y avoir pris les libertés, entretenu des pensées, formé des desirs, jeté les regards, tenu les discours, présenté les objets, formé les intrigues les plus mauvaises, c’est-à-dire, commis & fait commettre des péchés sans nombre contre la pureté.
Le Parlement l’a bien fait sentir à votre Avocat dans la peine infamante qu’il vient d’ordonner contre son Livre & même contre sa personne ; il a jugé qu’une plume aussi mensongere étoit indigne d’écrire pour les intérêts de la Vérité & de la Justice*, craignant qu’encouragé par cet essai scandaleux, il ne prenne le goût de défendre les causes les plus décriées.
Doit-on ajouter foi à ce que disent certaines personnes, que quelque soin qu'elles prennent de s'examiner, elles n'y trouvent pas matière de confession.
Vous vous trompez, les jeunes gens ne vont pas en ces lieux-là pour y prendre femmes, mais pour les y surprendre, pour les muguetere, cajoler et badiner ; ils y vont pour se moquer des autres en votre présence, et se moquer de vous en la présence des autres.
Nicaise doit plaire par la hardiesse de ses scènes, & des tours qu’on prend pour dire des choses qu’il paroît presque impossible de dire avec quelque sorte de décence. […] L’Auteur scrupuleux s’en défend, & en prend un autre qui ne vaut pas mieux. […] Les esprits & les cœurs prennent avec d’autant plus de promptitude & de facilité cette teinte dans les maisons particulieres, que la comédie adoptée & entée dans sa famille, hôte, amie, enfant, commençal, est de tout, & partout, & donne à tout ses idées, ses goûts, ses allures.