Comment excuser la maniere indécente, dont il parle des Rois & des Princes ? […] A Voltaire encore plus vivement & d’une maniere atroce.
Tous répondent à cette priere pat le mot amen, ainsi soit-il, que l’Église en a emprunté, & toute la fête se passe de la maniere la plus sainte : Cum timore Dei nuptiarum convivium exercebant. […] Peut-on, sans gémir, voir une action si importante pour la vie présente & pour l’éternité, abandonnée aux folies du théatre, être l’objet de ses amusemens & de ses désordres, y être traitée de la maniere la plus licentieuse, avec la morale & les sentimens les plus opposés à la religion, y devenir l’école du vice, le fruit de l’intrigue, la récompense des passions, y être préparée par le crime, accompagnée d’infamie, troubler enfin toute la société, & conduire à la réprobation éternelle ?
La maniere de le dire peut y mettre quelque différence ; c’est un même air rendu par différentes voix ou différens instrumens, c’est toujours la même chanson ; on sent par-tout la même main, par-tout on trouve le même style, non-seulement dans les pieces, mais dans les personnages, les Turcs, les Sauvages, les bourgeois, les gentilshommes, les femmes, &c. tout est M. de S. […] Cette maniere de maîtriser l’amour doit-elle rassurer ?
Paul est rempli de grâces et de bénédictions, et néanmoins il crie au secours de toutes parts dans les excès et dans les violentes insultesj que la concupiscence fait en lui ; il a paru tout trempé des naufrages, dont il s’était garanti ; on l’a vu se relever tout meurtri de dessous une grêle de cailloux dont on l’avait lapidé ; il s’est trouvé mouillé, fatigué, couché à plate terre dans le fort de l’hiver, et au milieu de toutes ces afflictions, on l’entend se plaindre de la tyrannie de la chair, de la manière du monde la plus pitoyable. […] Ce savant homme dit qu’on peut regarder un bal en deux manières, ou par les yeux du corps, ou avec ceux de l’esprit.
Il n’y a que vous qui puissiez trouver de la grandeur d’âme à la manière impertinente et grossière dont Alceste traite l’homme au Sonnet. […] La Vérité est-elle donc si sévère qu’elle ne permette pas un peu de dissimulation sur des bagatelles ; ou si elle ne permet pas cette complaisance, a-t-elle prescrit de défendre ses droits d’une manière brusque et impolie ?
Mais l'usage l'a adoptée, on ne cesse de la répéter, elle est l'apologie et l'éloge du théâtre, on la fait remonter jusqu'à la poétique d'Aristote ; et supposant sans autre examen la vertu de ce purgatif, comme une chose certaine, on s'épuise en dissertations sur la manière dont il opère, par la terreur, la pitié, le malheur des personnages, ou tel autre ingrédient, qu'on ne trouvera jamais dans toute la matière médicale du théâtre. […] » Ce n'est pas toujours de la même manière que le vice répand ses ténèbres.
L'Acteur y ajoute le coloris des gestes, des airs, des inflexions de voix, de la parure, avec un art infini et continuellement exercé, qui met sous nos yeux de la manière la plus pittoresque, ou plutôt réalise toutes ces passions de la manière la plus séduisante, et s'y donne la plus libre carrière.
10. conduisant César en Egypte après l’assassinat de Pompée, rapporte son entrevue & ses amours avec Cléopatre, comme Virgile rapporte les amours d’Enée avec Didon ; mais plus chaste que Virgile, il n’en parle que pour le condamner, ce que Virgile excuse & raconte de la maniere la plus séduisante. […] Chaumont, Perruquier, apres de profondes & savantes recherches dans son art, a découvert une maniere admirable de faire le toupet, de diminuer l’épaisseur des perruques, d’en faire symmétriquement rapprocher les bords plus près de la peau, & d’y placer les cheveux d’une façon assez semblable à ceux dont ils sortent de la tête. […] Il prend des nuances graduelles, de maniere que la circonférence est infiniment moins éclatante que le milieu (les couleurs des Aurores boréales sont ainsi graduées).
Les Comédiens Italiens voulurent aussi se signaler dans cette occasion, et ayant demandé et obtenu de Monseigneur l’Archevêque de Paris, sous le nom de gentilhommes Italiens la permission d’en faire chanter un en leur particulier ; ils en firent ensuite afficher les placards aux coins des rues sous leurs vrais noms, et en la manière dont ils ont coutume d’en user pour leurs Comédies, et firent de magnifiques préparatifs aux grands Augustins. […] O manière trompeuse avec laquelle il séduit les chrétiens, et les porte au mal. […] C’est une illusion d’espérer d’être un jour bienheureux dans le ciel, en vivant sur la terre d’une autre manière que Jésus-Christ n’y a vécu.
Or, Monsieur, puisqu’il est presque impossible de traiter cette matière sans appeler le christianisme au secours, Dieu qui connaît si bien la faiblesse des hommes, ne leur a pas dit pour rien, soyez sur vos gardes, veillez et priez, pour ne point entrer en tentation, imaginez-vous que l’ennemi est toujours aux portes ; ce qui est, ce me semble, une manière d’avis au Lecteur ou au Spectateur, comme vous voudrez, des Tragédies, dans lesquelles on se livre de gaieté de cœur à la représentation des passions.
Il est donc très opportun, très convenable que la puissance séculière fasse sentir au Clergé, d’une manière forte et péremptoire, que si la Charte, dans l’esprit de sagesse et de religion qui en a guidé les principes, reconnaît le culte catholique, comme le culte dominant en France, c’est pour exister dans la propre conscription de la loi commune, et non pour la dépasser et aller au-delà.
[NDA] Dans le Chat Botté le jeune Foignet attire et mérite l’attention, par la manière dont il remplit un rôle si varié, que c’est une espèce de Protée.
Ceux qui revenoient de Jerusalem & de la Terre-Sainte, de Saint Jaques de Compostelle, de la Sainte-Baume de Provence, de Sainte Reine, du Mont Saint Michel, de Nôtre-Dame du Puy, & de quelques autres lieux de pieté, composoient des Cantiques sur leurs Voyages, y méloient le recit de la vie & de la mort du Fils de Dieu, ou du Jugement dernier d’une maniere grossiere, mais que le chant & la simplicité de ces temps là sembloient rendre pathetique, chantoient les miracles des Saints, leur Martyre, & certaines Fables à qui la créance du peuple donnoit le nom de Visions, & d’Apparitions.
On continua à jouer des aventures, en déguisant les noms des personnes ; et, comme la ressemblance y était ménagée de manière qu’on pût aisément y reconnaître ceux que l’on jouait, il fallut une nouvelle loi pour défendre de faire la satire personnelle des citoyens.
Selon vous-mêmes, ainsi que selon Tertullien, suivant la maniere de penser du monde d’aujourd’hui, comme suivant celle des anciens Idolâtres, la fréquentation du théâtre est donc une espece d’apostasie pour des Chrétiens. […] C’est la maniere dont on en a toujours regardé les Acteurs.
Mais tout fut réparé en l’abandonnant ; il se livra entierement au sacré ministere, il y eut de très-grands succès, & il est mort dans un âge avancé, d’une maniere édifiante & vraiment religieuse. […] Nonnus fit un sermon, & parla d’une maniere si touchante que l’auditoire fondoit en larmes.
Elle étoit ou fit semblant d’être mécontente de son mari ; pour entrer en matiere, elle lui conta ses malheurs, & le pria d’y apporter quelque remede de la maniere la plus pathétique. […] J’ai vu cette misérable rapsodie (son éloge) ; s’il vivoit encore, il rougiroit de la maniere plate & ridicule dont on le loue : il n’y a que ceux qui sont capables d’imiter les grands hommes qui soient capables de les louer.
La manière dont ils se défendent, la morale qu’ils débitent, les principes scandaleux qu’ils sont obligés d’avancer pour s’excuser, décèlent le foible de la cause, & font également le procès à l’Avocat & à la Partie. […] Peut-on, après tant de hauteur & d’insolence, parler d’une maniere si servile, si rampante & si basse ?
Pour jouer le Christianisme d’une maniere cruelle, les Molieres Payens n’auroient eu qu’à jouer des comédies composées de Chrétiens, où on auroit évité avec soin de parler de religion chrétienne ; d’autres où des Chrétiens auroient représenté les aventures des Dieux, les auroient chantés, loués, honorés, comme les Payens ; d’autres enfin où ils auroient passé de l’Église au théatre, des sacremens, du sermon, de la communion, de la célébration du mariage, à Amphitrion, à Omphale, à Cybelle, à Vénus, & auroient fait faire par quelque Panard un vaudeville dont le refrein auroit été, voilà le Chrétien, voilà le Magistrat, le Militaire, soi-disant catholique. […] Cette maniere profane & cavaliere de traiter une des actions de la vie les plus importantes & les plus saintes, accoûtume les esprits à la plus grande licence, à ne plus envisager le mariage que comme une partie de plaisir, un engagement d’inclination, une liberté de satisfaire son amour.
Marc, où est le gros de la mascarade, en offre des milliers, hommes & femmes déguisés de la maniere la plus ridicule. […] Ce sont les traits les plus faillans, les coups de théatre, les ressources les plus ordinaires de leurs drames, ce qui marque une grande stérilité de génie ; car après tout, de quelque maniere qu’on diversifie le masque, c’est toujours le même fonds.
Ces lois, faites pour tous les états, ont une application naturelle aux Comédiens, soit par rapport à leur état et à leur personne, puisque étant dans la dernière classe, ils n’ont droit à aucune prérogative, et doivent être habillés de la manière la plus simple ; soit par l’abus qu’ils en font et qu’ils en font faire, personne ne porte plus loin les excès du luxe des habits, et par le goût et l’exemple rien n’est plus contagieux dans le public. […] Qu’on juge donc si l’argent qu’on leur donne, est bien employé ; si les parents et les maris qui y souffrent leurs enfants et leurs femmes, doivent être bien tranquilles ; si le Magistrat doit les protéger, et souffrir qu’on les étale publiquement sur un théâtre avec toute la pompe et les appas les plus séducteurs ; et si les lois qui ont sévi contre eux de tant de manières, ne sont pas dictées par la sagesse, la religion, le bien public, et la vertu.
Si elle offre quelques ornemens à l’éloquence, c’est de la même maniere qu’un arbre est paré de ses feuilles, qu’il nourrit de sa propre substance La déclamation tirant son origine, & son lustre de l’éloquence, perd l’une & l’autre en se séparant d’elle.
IL est plus d’une manière dans la société d’instruire les hommes, de corriger les abus, de détourner du vice.
Il s’est si bien imaginé que c’est une charité des plus chrétiennes de diffamer un homme pour l’obliger à vivre saintement, que si cette manière de corriger les hommes pouvait avoir un jour l’approbation des docteurs et qu’il fût permis de juger de la bonté d’une âme par le nombre des auteurs que sa plume aurait décriés, je réponds, de l’humeur dont je le connais, qu’on n’attendrait point après sa mort pour le canoniser.
Retirez-vous de tous ceux qui se conduisent d’une maniere déréglée 59. […] Est-ce parce que l’Auteur, l’ayant donné sous la forme de Lettres, l’action y est tournée en sentiment, & est par conséquent présentée d’une maniere plus séduisante ? […] Gresset lui-même, de cette maniere honorable qui, rapprochant de la noblesse, est en quelque sorte un degré pour y monter ». […] Au reste cet Auteur indique la voie la plus sûre pour faire tomber le goût de nos Spectacles tels qu’ils sont, c’est d’élever les jeunes gens de maniere qu’ils ne s’exposent jamais à y aller. […] Elle se répandit dans la noblesse & dans le peuple, de maniere que cet Ouvrage devint le Livre de la Nation. « Nous étions perdus, dit Montaigne, si ce Livre ne nous eût relevé du bourbier.
au contraire, il fait le panégyrique du sujet qu’il a cru dégrader : s’il en eût fait l’éloge, le corps des honnêtes gens qui composent le Spectacle, auroit dû s’en offenser ; c’est la manière de préconiser de Jean-Jacques Rousseau. […] Les Chinois, par exemple, qui n’ont rien emprunté des Grecs, ont eu sans savoir comment, l’usage d’une espèce de Tragédie & de Comédie à leur manière. […] « Les Anciens distinguaient deux sortes d’Acteurs : les Mimes ou Bateleurs, & les Comédiens dont le nom comprend maintenant ceux qui jouaient les Comédies & les Tragédies ; & comme ces deux sortes de gens étaient différens aux choses qu’ils représentaient, en la manière de représenter, aux lieux où ils jouaient & aux habits qu’ils portaient, ainsi qu’on le peut prouver aisément, ils furent aussi traités différemment. […] Les Comédiens qui jouent d’une manière honnête, ou pour se divertir, ou pour délasser les autres, & qui ne font rien contre les bonnes mœurs, ne sont point réputés infâmes. […] « C’est à regret (dit l’Editeur en parlant de Luther) que nous sommes obligés d’avertir que Mr de l’Avocat s’est éloigné dans cet article, de sa modération & de son impartialité ordinaire : que Luther étant sorti d’un Couvent, on ne devait pas être étonné qu’il eut conservé quelques manières monacales, & qu’il lui échappa en conversation & dans ses livres, des expressions libres, peu mesureés : » correctif pitoyable pour pâlir sa hardiesse & ses emportemens.
Le choix du sujet doit intéresser l’un, la maniere agréable de rendre ses idées doit captiver l’autre. […] Et qui peut douter que ces Tripots n’ayent la plus grande influence sur la dépravation d’une foule d’imprudens & d’étourdis, qui périssent d’une manière tragique, ou ce qui est plus déplorable encore, finissent par être mis au rang des victimes, que le glaive de la Justice immole à la sûreté publique. […] Toutes les fois qu’on donne le Spectacle gratis, la populace qui compose la chambrée, prouve, par les applaudissemens qu’elle prodigue aux plus beaux endroits des Pieces, aux talens des bons Acteurs qu’elle distingue ; cette populace, dis-je, prouve qu’elle n’est point aussi bornée, aussi imbécille qu’on veut nous le faire accroire ; elle prouve, enfin, que la nature, notre commune mere, a gravé dans tous les cœurs un sentiment profond du Beau & du Bon, dont l’impression a pareillement lieu, quoique d’une maniere plus ou moins vive, sur l’ame du Villageois & sur celle du Monarque, sur l’esprit de l’ignorant & sur celui de l’homme le plus éclairé, le plus instruit. […] L’Auteur du Discours intitulé : Quelles sont les Sources de la décadence du Goût, l’appelle l’œil de l’esprit qui nous fait distinguer ce qu’il faut dire, & la maniere dont il faut le dire : le sentiment exquis qui fait naître dans tout homme bien organise, l’imitation de la belle nature, attraction irrésistible qui nous entraîne vers le beau. […] Il semble, à ces Messieurs, dans leur maniere étrange.