Jésus-Christ même, si sérieux en toutes choses, se recréait avec les petits enfants, disant ; « Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez pas de s’approcher de moi, il les caressait, et leur mettait ses sacrées mains sur la tête : » 44 parfois voyant ses disciples lassés des travaux de la prédication, il les menait en quelque lieu champêtre, et là les faisait reposer quelque temps ; et comme il est fort probable, leur commandait de débander un peu leur esprit par quelque honnête récréation : ce que je collige de ces paroles de l'Evangile de Saint Marc ; « Les Apôtres s’assemblèrent à l’entour de Jésus, et lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné ; lors Jésus leur dit, venez, retirons-nous à l’écart en un lieu désert, et là reposez-vous un peu de temps. […] Les Médecins oublient leurs malades, et les laissent mourir par faute de les visiter ; l'Avocat n'étudie pas bien le procès qui doit plaider ; le Juge renvoie à tout propos les parties, èsquelles il devait donner audience ; les Ecclésiastiques laissent à dire leur Bréviaire, ou le diffèrent si tard qu’ils s’endormiront en le disant ; et par leurs jeux renverseront le bel ordre que l’Eglise a institué pour le réciter ; les femmes n’auront point le soin de leurs familles, ni les maris aussi, etc.
Mais il n’en est pas de même de ceux qui n’y assistent que par curiosité ou par récréation ; ils ne pèchent que véniellement, pourvu qu’ils se proposent de résister à tout mouvement charnel qui peut survenir, ou qu’ils n’aient pas lieu de craindre de se laisser aller à quelques fautes graves. […] Enfin, on y met une autre condition encore : pourvu qu’ils n’aient pas lieu de craindre de se laisser aller à quelques fautes graves.
majesté ayant été informée qu’au préjudice de son Ordonnance du trentième jour d’Avril mil six cent soixante-treize, qui fait défenses à tous Comédiens de se servir de Musiciens externes, quelques-uns ne laissent pas de faire chanter sur leur théâtre des Musiciens, qu’ils prétendent n’être pas externes, sous prétexte qu’ils sont à leurs gages, et empêchent par ce moyen que les ouvrages de Musique pour le théâtre du sieur Lully, Surintendant de la Musique de la Chambre de Sa Majesté, ne puisse avoir tout le succés qu’on en doit attendre ; à quoi voulant pourvoir, Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut et entend que ladite Ordonnance du trentième jour d’Avril mil six cent soixante-treize, soit executée selon sa forme et teneur ; ce faisant permet auxdits Comédiens de se servir de deux Comédiens de leur troupe seulement pour chanter sur le théâtre, et leur fait très expresses défenses de se servir d’aucuns Musiciens externes, ou qui soient à leurs gages, à peine de désobéissance. […] majesté étant informée qu’au préjudice des défenses qui ont été ci-devant faites aux Troupes de ses Comédiens Français et Italiens, d’avoir dans la représentation de toutes sortes de pièces de théâtre, plus de deux voix qui doivent être de leur Troupe, et six Violons sans aucuns Danseurs ; lesdits Comédiens ne laissent pas de contrevenir aux Ordonnances qui ont été rendues à cet effet, en se servant de voix externes, en mettant un plus grand nombre de Violons, et même faisant faire des entrées de Ballets, et autres Danses : A quoi Sa Majesté voulant pourvoir, Sa Majesté en confirmant ses Ordonnances des trente Avril mil six cent soixante-treize, et vingt-un Mars mil six cent soixante-quinze, a fait très expresses inhibitions et défenses auxdits Comédiens Français et Italiens, de se servir d’aucunes voix externes, pour chanter dans leurs représentations, ni de plus de deux voix d’entr’eux ; comme aussi d’avoir un plus grand nombre de Violons que six, ni de se servir d’aucuns Danseurs dans lesdites représentations, sous quelque prétexte que ce soit ; à peine de cinq cents livres d’amende pour chaque contravention, au profit de l’Hôpital Général de sadite Ville de Paris ; Enjoignant Sa Majesté au sieur De la Reynie, Lieutenant Général de Police, de tenir sa main à l’exécution de la présente Ordonnance, qui sera à cet effet publiée et affichée partout où besoin sera.
Il but, dit ce Pere, la fureur à longs traits, & sans s’en appercevoir se laissa enivrer de ce plaisir barbare.
Ainsi quoi qu’il eût cette tolérance, il n’a pas laissé de condamner le bal, la comédie, et les autres divertissements qui sont si dangereux : et pour vous le faire voir, c’est qu’il demande à ceux qui vont au bal et à la comédie des dispositions et des réflexions qui sont incompatibles avec l’amour de ces divertissements.
Ce fut le même Aristophane qui l’inventa : Philémon, Platon le Comique, et plusieurs autres à son imitation prirent cet honnête milieu entre la sévérité de nommer les coupables, et la complaisance de dissimuler les vices ; il y avait encore beaucoup à redire à cette méthode : tous ceux qui avaient eu part à l’action véritable qui était représentée, ne laissaient pas de s’en offenser quoiqu’ils ne fussent point nommés.
Or si le Prophète appelle les Juges, « des Dieux, et les enfants de Dieu », n’est ce pas pour les engager doucement et agréablement à se conduire dans l’exercice de leurs Charges chrétiennement, saintement de sans reproche ; puisque ce serait une chose tout à fait honteuse, que des personnes si élevées et qui portent des qualités si glorieuses, se laissassent aller à des injustices, qui leur fissent changer leur nom de Dieux, en celui d’Antéchrists ?
La plupart de ces fictions manquent de vrai-semblance, & à tout moment démentent le caractère étranger qu’on a pris, & laissent voir le François qui joue si mal-adroitement son rôle : Tout a l’humeur Gasconne en un Auteur Gascon. […] Cette question n’est pas de mon ressort, j’en laisse le jugemeat à Dieu.
Il a laisse un autre ouvrage qu’on cite tous les jours au barreau. […] » Ce scandale public devient plus criminel et plus pernicieux par l’assiduité de la fréquentation, le goût décidé, les invitations à y venir, les éloges qu’on lui donne, etc., mais surtout par le caractère de ceux qui s’y montrent, gens en place faits pour édifier, gens graves et réguliers, dont la réputation y donne un nouveau poids, un père, une mère, un maître, qui en donne l’exemple à ses enfants, ses élèves, les y laisse aller, leur fournit de l’argent ; par le caractère de ceux à qui l’on tient, famille chrétienne, communauté régulière, corps respectable, fonctions publiques, profession distinguée, etc.
Le gouvernement laisse courir ces estampes, on en pare les carrefours, comme de celles d'Arlequin et de Gargantua ; mais on n'oserait en Italie mettre ces impertinences sur le compte de la Cour, et en faire l'étalage dans des ouvrages qui portent le sceau de l'autorité publique : on y connaît les bienséances. […] Pour apprivoiser les gens de bien, que le tableau trop crû du vice effaroucherait, on fait des éloges de la vertu, on débite quelque sage maxime ; mais tout cela est noyé dans une infinité de mauvaises choses qui à peine le laissent apercevoir, et bientôt en effacent l'idée.
On n'est content du spectacle qu'autant qu'on y est remué : la pièce est insipide, si elle laisse tranquille. […] Le quiétiste laisse agir le plaisir, sans y prendre part et le savourer volontairement ; l'amateur du spectacle s'en amuse, le goûte, s'y plaît, ne le cherche que pour le goûter et s'y plaire.
Fouquet fut arrêté & mis en prison, le lendemain, par grace on l’y a laissé mourir.
Si la Nation Française, dans les siècles de sa gloire, ne laisse rien à la Postérité qui prouve son goût pour les Spectacles, & l’estime qu’elle fait des chefs-d’œuvres Dramatiques en tout genre dont les Siècles de Louis xiv & de Louis xv l’ont enrichie ; c’est à leur opposition à sa Religion qu’il faut s’en prendre, & à l’espèce d’infamie que cette opposition répand sur le Dramatisme.
Eveques, discipline qu’ils doivent observer et qu’ils laissent dans l’oubli, pag. 344 et suiv., pag. 355.
Un Manant ridicule est le plaisant objet Qui rassemble Paris : honteux je me retire, Et laisse mes Badauds qui se pâmaient de rire.
Le débauché revenu de ses erreurs laisse souvent entrevoir les vices auxquels il était le plus enclin ; notre nouveau Spectacle agissait de même.
Néron non-seulement les fit teindre en pourpre, mais y ajouta encore des étoiles d’or, au milieu desquelles il était peint monté sur un char ; le tout travaillé à l’aiguille, avec tant d’adresse & d’intelligence, qu’il paraissait comme un Phœbus qui modérant ses rayons dans un jour sérein, ne laissait briller que le jour agréable d’une belle nuit.
S’il s’était trouvé parmi les Acteurs de ce temps-là des personnes qui eussent pensé comme vous, Mademoiselle, ils n’auraient pas souffert patiemment l’injure qu’on leur faisait, et le Théâtre ne se serait pas laissé avilir en gardant un honteux silence.
Il est certain que Molière nous a enseigné la manière de bien peindre les hommes qui sont ordinairement composés de vices et de bonnes qualités ; mais il n’a pas eu assez de soin de peindre toujours en estimable ce qu’ils avaient d’estimable, et en méprisable ce qu’ils avaient de méprisable, et c’est cette confusion qu’il a laissée dans ses peintures qui fait que ses comédies sont quelquefois aussi pernicieuses qu’utiles au perfectionnement de nos mœurs.
L’Eglise qui les rejette de son sein, qui, lors même qu’ils se convertissent, leur laisse un lien qui les rend pour toujours incapables du Ministere Sacré ; l’Eglise, qui, même après leur mort, les exclut de la participation de ses prieres : hélas ! […] Je le souhaite, je souhaite que tous les saints Peres se soient trompés ; car tous les saints Peres assurent tous le contraire ; mais laissez-nous cependant déplorer la corruption de leurs cœurs, le déshonneur de la Religion & de l’Etat, & peut-être le déshonneur prochain de vos propres familles.
Les voilà qui cherchent curieusement leur proie, s’y élancent brutalement, s’en repaissent avidement, & s’en laissent nonchalamment enivrer. […] Pour les spectateurs de la ville & des provinces, qui, bien loin d’en imposer aux Acteurs, en sont le jouet & les duppes, toûjours faciles à se laisser entraîner au vice, que concluront-ils des exemples de la Cour, avec laquelle ils ne peuvent se mesurer ?
Tout ceci est outré ; cette vie est un roman licencieux que cet Ecrivain médiocre auroit dû laisser dans les ténèbres, & qui est aujourd’hui oublié. […] Enfin la Comtesse des Barres se laissa vaincre, & après bien des délais & des combats, donna son consentement ; mais pour assurer du pain à la petite créature, qui n’avoit ni père ni mère, la Comtesse voulut qu’elle fût reçue dans la troupe.
Son style boursouflé est celui d’un homme extasié, hors de lui-même, qui ne voit, n’entend, ne connoît que la grandeur, à qui il rapporte tout, comme à son principe & à son centre ; toujours monté sur le ton de dignité, toujours bouffi dans ses expressions, il ne laisse pas respirer un moment. […] On trouve dans tous les temps & tous les pays une foule d’ordonnances, de règlemens, d’arrêts, de canons portés pour le contenir, qui tous n’ont abouti qu’à retrancher pendant quelque temps les grossieretés outrées, à élaguer quelque branche de cet arbre pourri, mais à laisser subsister la racine, le tronc, les principales branches, ce qui n’a servi, comme dans les ardins où l’on a soin d’émonder les arbres, qu’à le mieux nourrir, à le rendre plus touffu, & lui faire porter plus de mauvais fruits.
s’il nous est ordonné de faire un pacte éternel avec nos yeux, pour ne pas nous exposer à considérer un objet dangereux ; si, selon la sagesse éternelle, on a déjà commis l’adultère dans son cœur, lorsqu’on regarde une femme avec un œil d’envie ; s’il faut être en garde contre toutes les occasions qui nous environnent dans la crainte de nous laisser surprendre par le péché ; si, lorsqu’on aime le danger, on y périt, comment excuser les Théâtres qui présentent à la vue des Actrices chargées de tout l’attirail propre à séduire, qui ne retentissent que des charmes de l’amour, qui ne préconisent que les plaisirs des sens ; et qui ne s’annoncent qu’avec tous les attributs du luxe et de la volupté ? […] mes Frères, Jérôme a toute la peine possible à oublier, au milieu des images de la mort et de la solitude la plus profonde, les traces que les spectacles de Rome laissèrent dans son imagination ; Antoine courbé sous la haire et sous le cilice, a besoin de toute la grâce, et de tous ses efforts, pour résister à la violence des tentations qui l’assiègent ; Benoît continuellement appliqué à méditer les éternelles vérités, est obligé de se rouler dans les épines, pour ne pas consentir à de mauvais désirs, et l’on pourra sans risque, sans danger, sans scrupule, s’exposer aux périls d’un Spectacle où l’on n’aperçoit que des objets de séduction ?
Les continuelles bénédictions qu’il plaît à Dieu épandre sur notre règne, nous obligeant de plus en plus à faire tout ce qui dépend de nous pour retrancher tous les déréglemens par lesquels il peut être offensé ; la crainte que nous avons que les comédies qui se représentent utilement pour le divertissement des peuples soient quelquefois accompagnées de représentations peu honnêtes, qui laissent de mauvaises impressions dans les esprits, fait que nous sommes résolus de donner des ordres précis pour éviter de tels inconvéniens.
Ducunt in bonis dies suos, et in puncto ad inferna descendunt. » Ajoutons encore ce passage bien remarquable d’Isaïe : « Parce que les filles de Sion se sont laissées emporter à la vanité, et qu’elles ont marché avec faste et avec cadence ; le Seigneur les rendra chauves, et les couvrira de confusion. » Isa. c. 3.
Son père et sa mère en sont au mourir et offrent tout leur vaillantf pour la marier et lui laissent la liberté de choisir tel de ses Amants qui lui plaira le plus pour être son Epoux, mais elle n’a pour eux que de l’indifférence.