/ 618
535. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Oui, c’est à ce titre honorable que j’ai cru pouvoir exprimer mon vœu personnel pour l’entier rétablissement de la Morale et des Lois, sous un Gouvernement paternel, également ami des Arts et des Mœurs ; mais où la doctrine de nos Poètes dramatiques ne peut plus être désormais qu’en harmonie parfaite avec celle de la Chaire et du Barreau qu’il vient de rappeler à leur gloire primitive.

536. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

 » Croit-on sans dessein une telle bassesse d’expression ?

537. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Les prêtres, une fois devenus les maîtres, se croiraient autorisés légalement à refuser arbitrairement la sépulture, à entraver ou empêcher les mariages, et à tracasser les citoyens pour l’enregistrement des actes de naissance ; que de vexations inquisitoriales, que de refus de sépulture qui ne sont déjà que trop nombreux, que de troubles, que de désordres, n’en résulteraient-ils pas dans l’ordre social, et toujours, d’après ce principe affreux que nous venons de citer, que c’est par la violence et par les punitions, et même par les supplices, qu’on doit obliger chaque particulier à se soumettre aux pratiques des religions qui furent si souvent vides de charité ! […] Les prêtres se trouvent perpétuellement dans une fausse position, entre l’autorité du souverain dont ils sont les sujets, et l’autorité du souverain spirituel, vers lequel ils sont entraînés par un sentiment religieux irrésistible, de manière qu’en toutes choses ils obéissent de préférence à celui-ci, et qu’ils résistent à celui-là lorsqu’ils croient qu’il y va de l’intérêt de la religion, mais en confondant bien aisément et trop souvent, leurs intérêts personnels et temporels avec les intérêts du ciel.

538. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Saint Louis pensoit bien différemment ; il ne crut pas pouvoir allier avec sa piété la tolérance des Spectacles, & n’étant pas le maître de les bannir de tout le Royaume, où les Seigneurs particuliers avoient beaucoup plus d’autorité qu’ils n’en ont aujourd’hui, il chassa du moins les Comédiens de sa Cour, selon Paul1 Emile, Histriones Aulâ exegit .

539. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Il croit donc que ceux qui dansent les jours des Dimanches pèchent grièvement ; si ce n’est peut-être, dit-il, que ce fût dans l’occasion d’une joie publique, et extraordinaire, comme pour quelque victoire, ou que cela se fît secrètement : mais ces exceptions ne sont point justes, et ne doivent point être par conséquent reçues.

540. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Il lui fait dire bassement, contre toute vraissemblance : je fais vœu de ne croire que toi , Act. […] L’homme toute sa vie le plus pieux & le plus sage, dans un âge très-avancé, devient amoureux, & fait mille folies, dans le plus fort des horreurs de la guerre, dont il est un des chefs, devient rival d’un jeune Prince, & l’appelle en duel ; ce qu’à peine la fougue d’une aveugle jeunesse pourroit faire croire. […] Donner cette idée pour une grande découverte, s’applaudir d’avoir ouvert cette nouvelle & brillante carriere, dire avec assurance qu’on entre dans un champ plus étendu, qu’on brave l’ingratitude des contemporains, & l’oubli de la postérité ; c’est une vaine fanfaronnade, dictée par un amour propre aveugle, enivré de ses productions, qui ne connoit, qui n’estime que soi ; appeller son talent & son genre, le tragique par excellence, lui donner le privilege exclusif, croire que tout le reste n’en mérite pas le nom, que les Grecs & les Anglois seuls, ont seulement, dans quelques scénes, exposé ces magnifiques tableaux, & ce tragique vigoureux, qu’on a seul la hardiesse de dire tout haut, ce que les autres ne disent que tout bas, parce qu’on préfére la vérité à des timides convenances, que le grand Corneille n’a pas atteint le but tragique, que ses maximes, ses raisonnemens, ses projets, ses idées de la grandeur Romaine s’éloignent de l’essence du poëme théatral ; qu’il n’a de parfait que le cinquieme acte de Rodogune, parce que ce n’est que là qu’on éprouve ce bouleversement du sens, cet orage, cette mer soulevée, ce flux & ce reflux de mouvemens ; que Racine n’a jamais la majesté du tragique, (idée fausse, le terrible n’est pas majestueux, la vraye majesté n’est pas terrible) qu’il ne produit point de secousse violente, & ne déchire pas, car Mr. […] On lui dira, que ce genre, tout parfait qu’il le croit, plaira difficillement en France, où le caractère gai, doux & humain ne voit qu’avec répugnance des horreurs, qui plaisent en Angleterre, qui plaisoient dans le cirque de Rome, qui plaisoient à des Iroquois, qui plaisoient à des démons, à des damnés ; mais qui ne sont pas dans nos mœurs.

541. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

On a donné au public la vie de deux avanturieres, Niéces du Cardinal Mazarin, l’une Marie Mancini, femme du Connétable Colonne, écrite, dit-on, par elle-même, & assez mal écrite pour l’en croire auteur. […] Qu’elle coupoit les cordes des cloches pour qu’on manquât les offices, se faisoit habiller & deshabiller par des jeunes pages, au lieu de femmes de chambre, se déguisoit en hommes, & couroit la nuit, qu’elle abandonna son mari, s’alla promener en Piémont, en France, en Flandre, en Allemagne, qu’on lui dédia une tragédie, qu’elle en fit la fortune, &c. mais pourvu qu’on soit belle, ou du moins qu’on s’en croie, on a toute sorte de mérite, les graces effacent tous les défauts, le coloris du tein donne toutes les vertus. […] Le célebre Pope n’a-t-il pas cru bien employer son tems, à faire un poëme sur une boucle de cheveux enlevée ?

542. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Nous sommes plus indulgens, & nous croyons ne pas deplaire aux Dames, en comparant leurs graces à celles du papillon, & leurs habits aux aîles variées de tant de belles couleurs, si mieux elles n’aiment lui comparer leur visage, si artistement enluminé. […] On a cru que le mérite de voir se mesurer à l’aune, & que la quantité d’étoffe en étoit le garand. […] L’imagination s’incorpore tout ce qui l’environne, l’orgueil croit s’agrandir d’autant, il ne voit pas qu’au contraire sa puérilité l’appetisse aux yeux de la sagesse.

543. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Ils passaient pour apostats : le paganisme croyait les avoir regagnés, et l’Eglise les avoir perdus. […] Il croit que c’est d’abord au Juge séculier à y mettre ordre, mais qu’à son défaut c’est à l’Eglise ; que ce crime est mixte, mixtifori, à raison du péché, du scandale et des erreurs qu’on y débite, et que c’est à l’Eglise seule à juger de la morale et de la doctrine, à approuver les pièces ou les rejeter. […] Il croit qu’« aussi galants que lui ils ne disputeront pas la préférence au beau sexe, il ne prend que trois Actrices, parce qu’il n’y a que trois grâces ».

544. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Cette loi supposait une double défense aux Comédiens d’approcher des sacrements, tant on les en croyait indignes, l’une de l’Eglise, et l’autre du Prince, puisqu’elle exige, pour pouvoir les leur accorder même à la mort, l’approbation de l’Evêque et la permission du Magistrat : « Si Antistites probant ad Judices perferatur, et sedula exploratione quæratur an indulgeri possit ». […] Ces deux termes marquent l’absolution du péché et l’absolution de la censure, ou le rétablissement dans l’Eglise ; ce qui suppose que le concile les croit et coupables et excommuniés. […] Il ne doit donc y avoir de censures épiscopales contre eux que dans les grands diocèses ; mais ils trouvent partout la condamnation générale des conciles, des Papes, des saints Pères, et la défense de leur administrer les sacrements, s’ils ne renoncent à leur métier ; ce qui a toujours été observé dans l’Eglise, toujours cru par tous les fidèles, et par eux-mêmes, et par tous leurs défenseurs, qui en se récriant contre la rigueur de cette peine, ou tâchant de l’éluder, de la faire lever, en ont toujours reconnu la vérité.

545. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Il est fort plaisant qu'on vienne débiter gravement les admirables effets sur les mœurs du récit d'une punition, et qu'on ne veuille en croire aucun dans la représentation du crime. […] Pourrait-on croire qu'un peuple entier dont les dehors sont si humains, se plaise à la représentation des malheurs et des crimes qui l'ont avili ou accablé dans ses semblables (c'est le brun sombre) ? […] On a même la témérité d'avancer ce que mon respect pour le Roi ne me permettra jamais de croire, que Sa Majesté a fait la dépense de la peinture et de la gravure, que la Princesse Galitzine est venue du fond de la Russie pour faire présent de son portrait à la Clairon, comme l'Impératrice donne le sien à un Ambassadeur, à un Prince, pour lui marquer son affection.

546. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

L'Auteur a cru sans doute pour la récréation des gens dévots devoir donner une farce à laquelle Arlequin n'aurait osé penser. […] S'il ne pratique pas ce qu'il dit, on en appelle de sa doctrine à sa conduite : Médecin, lui dit-on, guérissez-vous vous-même ; rendez-vous croyables des oracles que vous ne croyez pas ? […] Voici un trait de ce Plutarque que Molière (Femmes savantes), croyait n'être bon qu'à enfermer des rabats. « Les Poètes comiques, dit-il, (comment discerner le flatteur de l'ami ?)

547. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

En attendant ce nouvel exemple d’un malfaiteur hypocrite appréhendé personnellement, démasqué et puni, je crois bon de donner l’extrait suivant d’une ancienne plainte, dans l’espoir de la faire concourir avec tant d’autres plus récentes du même genre, à rappeler et rétablir enfin, d’une manière stable, la sécurité et le bonheur dans une grande division de la société, dans toutes les administrations nationales, côté du domaine de la patrie, où une portion considérable de citoyens honnêtes et utiles, dont la plupart, pères de famille, végètent dans la plus grande anxiété, sont toujours dévorés d’inquiétudes, étant les éternels jouets du caprice et de toutes les passions des méchants qui les entourent.

548. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

Il ne faut pas croire que tout ce qu’on tolère à cause de la dureté des cœurs, devienne permis ; ou que tout ce que la police humaine est obligée d’épargner, passe de même au jugement de Dieu.

549. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

Pour appuyer des prétentions aussi excessives, cette secte impie et régicide, accorde encore aux prêtres le droit d’employer des anathèmes et des excommunications dont les effets sont civils, politiques ou matériels dès ce bas monde, et peuvent susciter des guerres de religion ; ils se croient autorisés à employer enfin tous les moyens, même les plus criminels et les plus inhumains, pour parvenir à leurs fins.

550. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Je crois qu’il n’est pas hors de propos de remarquer aussi que tous les Spectacles des Grecs et des Romains subsistent encore, du moins en partie, parmi les Chrétiens.

551. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Je crois avoir prouvé l’action mutuelle et souvent inégale de la scène sur les mœurs, et des mœurs sur la scène. […] Les moines, dans des vues qu’ils ont pu croire utiles alors, ont évidemment retardé le progrès des lettres.

552. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

On peut, dans le Promethée d’Eschyle, considérer la Tragédie naissante & informe, un Spectacle fait pour amuser le Peuple par des Décorations & des Machines, des Personnages apportés dans les airs, & une fille que le Chœur appelle Fille cornue ; c’est Io, moitié Vache, qui se croit piquée par une mouche, qui la poursuit, & qui crie, α, α, ε, ε, εα, εα, ιω, ιω, &c.

553. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Thalie se moque de sa frayeur, Sofie lui demande si elle croit que les coups de la main d’un Dieu font horreur, & que l’adultere est glorieux au mari, quand un Dieu est son rival  : (morale de l’Amphitrion.) […] Un buste, un pied d’estal pour un si grand Dieu, ont quelque chose de bien mesquin ; il faudroit une statue entiere, & même un colosse comme celui de Rhodes : aussi les comédiens qui se sont fait tant d’honneur, il y a quelques années, en rendant hommage à Corneille, non par une fête séculaire, mais en donnant à sa niéce le profit d’une représentation, & après avoir payé un tribut si noble & si légitime (à très peu de frais) au pere de la tragédie, viennent de faire éclater leur reconnoissance, (à aussi bon marché) envers leur pere, le créateur & le modèle de la bonne comédie, par un grand effort, ils ont réservé le profit de la premiere & de la derniere représentation des deux farces faites pour lui, l’Assemblée, & la Centenaire, les destinent à lui faire élever une statue ; mais il s’en faut de beaucoup que cette foible somme, (je la croyois grande, puisqu’on fait tant valoir la générosité des comédiens,) que cette foible somme soit suffisante, pour les frais du monument ; il y a lieu de croire qu’ils seront sécondés par une nation sensible & généreuse, qui ne permettra pas qu’un projet, qui l’honore, soit comme tant d’autres, vainement annoncé. […] Aucun nouveliste de ces pays n’en fait mention : la haute Asie, d’Hispahan à Pekin, & à Meaco fourmille de troupes de comédiens, & jamais, depuis deux mille ans, la Gazette de l’Inde, de la Chine & du Japon ne s’est avisée d’en parler ; ce n’est pas que leurs piéces ne vaillent la plupart des nôtres, & ne soient aussi bien représentées ; mais c’est qu’on ne croit pas que cet objet mérite d’occuper le public. […] Parmi cent charlataneries qu’on lui fait dire à l’honneur & au profit de l’opéra de Paris, comme un vendeur d’orviatan, on avance qu’à Boulogne, en Italie, une seule de ses piéces fit gagner neuf cens mille livres à la troupe, à l’opéra, tous frais faits ; en vérité, voilà trop de maladresse, on ne devroit pas croire le public si dupe, quoiqu’il le soit beaucoup en matiere de théatre, & les Journalistes ne devroient pas être assez complaisants pour faire acheter au public de pareilles rapsodies, mais ils sont bien payés pour chaque article qu’ils inserent dans leurs feuilles.

554. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Ils se couurent d’vn fac moüillé & au lieu de s’excuser ils s’accusent dauantage, & ce n’est pas parer aux coups que l’Eglise lance contre les mascarades, c’est se flatter, c’est se plaire en son mal : i’ose dire que te masquant tu faits cõme les Payens : ils masquoient en l’hõneur de leurs idoles croyãt qu’ils fussent vrais Dieux, & roy qui doit croire vn seul Dieu, te masque à la guise des idolatres & ne crois les Idoles, leur foy & creãce les excuse, la tienne t’accuse, en ce que tu fais les actes d’idolatres sans croire les idoles pour Dieux, & au lieu d’honnorer Dieu tu le deshonnore, & en faisant les actes des idolatres tu idolatres, & plus grieuemẽt que les idolatres mesmes : Dieu les auoit priuez de la lumiere de la foy & les auoit faict cheoir aux tenebres des vanitez, Dieu t’a esclairé & tu vis en tenebres. […] Francilion Archeuesque de Tours l’an 3. de son Pontificat, en ceste saincte nuictee avant que d’aller à vigiles commanda qu’on luy donnast vn coup à boire, soudain vn seruiteur luy presenta vn verre de vin, l’ayant beu il rendit l’ame, non sans suspition de venin dit l historien, pour mon regard je croy que c’estoit vn coup du ciel, & la frequence de pareils actes arriuez ceste nuict me le faict croire : & d’autant que le ieusne doit estre aussi bien des voluptez comme des viandes ; ceux qui n’ont commandé à leur appetit desordonné de paillardise ont senty de merueilleux effects de l’indignation diuine : car il est certain que le Dieu viuant pour signaler ceste nuictee tres-saincte d’vne perpetuelle marque de pureté feit creuer tous les Sodomites, & ceste estoille & porte-flambeau surnaturel des trois Roys qui les guida en Bethleem disparut & cheut en vn grand puy, dans lequel les chastes qui ont le coeur pur, net & non souillé d’immondice la voyent, i’ay pour garẽt Greg.

555. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Il faut croire au saint Esprit, qui a dit par la bouche du fils de Sirach ; « Que la plus grande plaie, et un amas de toutes les plaies qui peuvent arriver à un homme, est la tristesse du cœur » :10 Et saint Augustin expliquant ces paroles, que Jacob dit à ses enfants, lors qu’ils le pressaient de leur permettre de mener Benjamin en Egypte, « Vous serez cause qu’en ma vieillesse je m’en irai en Enfer »,11 dit, que Jacob craignait que l'éloignement de Benjamin lui causât une si grande tristesse, qu’à raison d’icelle il fût en danger de se damner, tant il jugeait la tristesse dangereuse. […] car outre le mauvais exemple que vous donneriez à ceux qui vous verraient, qui n’eussent jamais cru cela d’une personne qui fait profession d’une vertu et dévotion particulière, et qui voulant par conscience s’en retirer, s’y porteraient sans scrupule, estimant licite tout ce que vous faites ; outre, dis-je, ce mauvais exemple, vous n’en sortirez jamais sans quelque mauvaise impression, laquelle vous distraira en vos Oraisons, et insensiblement vous fera goûter les appas du monde, que vous faisiez profession de mépriser. […] Parce que Dieu le veut, et si elles croyaient que Dieu ne le voulût pas, jamais ne joueraient : 2.  […] Le Carême, destiné pour la pénitence de tous les péchés de la vie, auquel l’Eglise, au saint Office Divin, nous dicte tous les jours, « retranchons quelque chose du boire, et du manger, du dormir, du parler, du jouer, soyons plus exacts à prendre garde à nous » ;93 mais surtout gardez ceci en la semaine Sainte : j’en ai vu jouer le Vendredi Saint, avec horreur de mon cœur, et je crois que Jésus crucifié l’avait aussi.

556. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

Ce n’est rien au fond que cet usage, et ceux qui reçoivent pour les choses saintes ne croient point les vendre, comme ceux qui donnent ne pensent point à les acheter ; ce sont peut-être des apparences qu’on pourrait cacher aux simples et aux indévots. » Et chacun sait, de notre temps encore, jusqu’a quel point on porte ces abus et cette usure.

557. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Ces spectacles feraient un des plus doux divertissements de l’homme particulier qui vit dans les villes ; et je crois qu’il ne pourrait prendre un plaisir plus innocent, que celui où l’esprit est en état d’agir pour se perfectionner, quand il se délasse.

558. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Cet homme persuadé debite, avec toute la force & l’ascendant de la persuasion, ces chimeres à des enfans, à des paysans, & les leur fait croire : elles passent de bouche en bouche, & s’accréditent.

559. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

C’est pourtant presque toujours dans de telles circonstances que les Auteurs de la Comédie-mêlée-d’Ariettes placent le Duo ; je crois qu’ils n’ont pas tout-à-fait tort.

560. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Ne croyez point que la protection que l’autorité civile accorde aux théâtres en rende les plaisirs plus décents et moins dangereux.

561. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

Si les Comédiens étaient non seulement soufferts à Genève, mais contenus d’abord par des règlements sages, protégés ensuite et même considérés dès qu’ils en seraient dignes, enfin absolument placés sur la même ligne que les autres citoyens, cette ville aurait bientôt l’avantage de posséder ce qu’on croit si rare et qui ne l’est que par notre faute : une troupe de Comédiens estimables.

/ 618