Cependant, il ne s’étend jamais à la moderne sur les succès ni sur les disgrâces de l’amour : ces deux articles lui paraissent des écueils, il n’y touche que légèrement et avec beaucoup de circonspection. […] n’est pas toutefois sans quelque satisfaction que je vois la meilleure et la plus saine partie de mes Juges imputer ce mauvais succès à l’idée de prostitution que l’on n’a pu souffrir ; bien qu’on sût assez qu’elle n’aurait point d’effet, et que pour en exténuer l’horreur j’aie employé tout ce que l’art et l’expérience m’ont pu fournir de lumières.
Il préparoit d’autres ouvrages dont il pouvoit espérer le même succès, lorsque rentré en lui-même, toute la France a vu avec édification la Lettre aussi ingénieuse que solide qu’il a écrite contre les spectacles, le 15 mai 1759, où il déplore & répare le scandale qu’il a donné, déclare qu’il a brulé plusieurs pieces qui n’avoient point vu le jour, & démontre sensiblement le danger de la comédie.
Le succès d’une Piéce de Théâtre étoit fort incertain, parce que ces Spectacles où assistoit une Populace innombrable, étoient rarement tranquilles.
Après s’être fait un triomphe de la critique du Cid, une affaire sérieuse du succès de Mirame, il pouvait se faire un mérite de ses sarcasmes contre Ferdinand et Philippe.
Je laisse là ces Critiques qui trouvent à redire à sa voix et à ses gestes, et qui disent qu’il n’y a rien de naturel en lui, que ses postures sont contraintes, et qu’à force d’étudier ses grimaces, il fait toujours la même chose ; car il faut avoir plus d’indulgence pour des gens qui prennent peine à divertir le public, et c’est une espèce d’injustice d’exiger d’un homme plus qu’il ne peut, et de lui demander des agréments que la Nature ne lui a pas accordés : outre qu’il y a des choses qui ne veulent pas être vues souvent, et il est nécessaire que le temps en fasse perdre la mémoire ; afin qu’elles puissent plaire une seconde fois : Mais quand cela serait vrai, l’on ne pourrait dénier que Molière n’eût bien de l’adresse ou du bonheur de débiter avec tant de succès sa fausse monnaie, et de duper tout Paris avec de mauvaises Pièces.
Si c’est par des moyens extraordinaires qu’on parvient à montrer le vice puni, et la vertu récompensée, il faut s’en prendre à l’Artiste, et non pas à l’art : c’est aussi la faute des Poètes dramatiques, si l’utilité publique n’est pas l’objet qu’ils se proposent, ou s’ils s’en écartent, parce qu’il serait un obstacle à leur succès ; et c’est à ce point seul, que je prétends ramener la question.
Sans cette précaution, l’on ne réussit jamais, et le succès même de ceux qui l’ont prise a souvent des causes bien différentes de celles que lui suppose un observateur superficiel. […] Il n’est, ni ne peut être généralement vrai : car cet objet, n’étant point celui sur lequel les Auteurs dirigent leurs Pièces, ils doivent rarement l’atteindre, et souvent il serait un obstacle au succès. […] Cependant par égard au sentiment de ceux de mes compatriotes qui ne voient d’autre danger dans la Comédie que le mauvais exemple des Comédiens, je veux bien rechercher encore, si, même dans leur supposition, cet expédient est praticable avec quelque espoir de succès, et s’il doit suffire pour les tranquilliser. […] Je reviens à nos Comédiens et toujours en leur supposant un succès qui me paraît impossible ; je trouve que ce succès attaquera notre constitution, non seulement d’une manière indirecte en attaquant nos mœurs, mais immédiatement, en rompant l’équilibre qui doit régner entre les diverses parties de l’Etat, pour conserver le corps entier dans son assiette. […] Enfin pour peu qu’ils joignent d’art et de manège à leur succès, je ne leur donne pas trente ans pour être les arbitres de l’Etat61.
Il n’y a presque point de Tragédie qui ne satisfasse d’abord ces différentes dispositions de notre ame ; & c’est peutêtre en partie par cette raison que l’on voit plusieurs pieces de Théâtre avoir un succès surprenant dans les premieres représentations, tomber bientôt après, & échouer enfin dans l’opinion publique, parce que notre esprit n’étant plus soutenu par la nouveauté & la singularité de l’évenement, remarque bien plus les défauts qui se trouvent, ou dans la conduite de la Piece, ou dans les mœurs, ou dans l’expression. […] L’esprit aime naturellement à agir : mais il préfére ce qui lui coûte moins de travail ; & le succès, en donnant moins de peine, ne laisse pas d’attirer de grands applaudissements à l’Imitateur : on en voit aussi beaucoup plus que de véritables Auteurs ; & ce n’est pas seulement dans la Peinture qu’il est vrai de dire qu’on trouve mille & dix mille copies contre un seul original.
Nos coureurs de spectacles amollis par ces charmes apparens, ne sont occupés qu’à y rencontrer leurs dulcinées, ou qu’à en choisir une à qui ils puissent dire avec succès : vous êtes la seule qui me plaisez.
que ces gens-là voulant se donner un air de littérature & de beaux esprits, & se mettre à la mode de Paris, ont bâti un théatre qu’ils décorent du grand nom de Théatre National, qu’ils y représentent des pieces, qu’un d’entr’eux, qui fait des vers, a composé une tragédie, qu’ils ont jouée ; mais quelle piece, mais quel succès, mais quels applaudissements !
Cette stérilité dans un si vaste champ lui a fait manquer en partie son but & son succès.
une aventure amoureuse, où l’intrigue, les obstacles, les moyens, le succès, le dénouement, les sentimens, les discours forment un vrai roman ; une galanterie continuelle, mise artificieusement en action, assaisonnée de chants efféminés, de danses lascives, d’attitudes indécentes, de décorations licencieuses, de passions les plus vives, de crimes applaudis, exécutée par des Actrices immodestes, libertines, dans la parure la plus rafinée, environnées dans les loges de spectatrices enivrées de plaisir, armées des artifices de la plus décidée coquetterie, & dans le parterre de l’irréligion & de la débauche, où la vertu la plus affermie se perd dans une forêt de pieges, où la séduction est au comble par le plaisir le plus exquis & la pompe la plus éblouissante.
On ridiculise le dernier avec raison comme avec succès.
On conçoit difficilement le succès de ces maîtres fourbes, et pourquoi dans les temps anciens, ainsi que les casuistes relâchés que la société de Jésus a vomis dans des temps plus modernes, ils réussirent à faire goûter si rapidement aux mondains, la morale la plus corrompue.
Le succès ne fut pas heureux pour lui. […] Cette piéce de théatre, jouée réellement à Londres, a été mise en vers par Thomas Corneille, sous le titre du Comte d’Essex, & jouée avec succès sur le théatre de Paris.
Je devois au Comte tous mes succès & ma gloire ; la perte de ses conseils & de son bras m’attire tous mes malheurs, mes affaires vont en décadence, depuis qu’il n’est plus je me suis laissée entraîner à l’envie & à l’imposture qui en vouloient à ses jours ; j’ai perdu ma réputation, l’estime & l’amour de mes peuples. […] Elisabeth eut des talens & des succès ; plusieurs grands hommes illustrèrent son règne, elle leur dût toute sa gloire au lieu de la fausse & fanfaronne légende dux fœmina facti, on devoit mettre sur les médailles vir fuit dux facti regnante fœmina ; elle procura un avantage à la nation, la création d’une marine, l’étendue de son commerce, l’établissement des manufactures qu’occasionnèrent les Flamands, fugitifs des Pays-Bas qu’elle accueillit, & qui lui portèrent leur fonds & leur industrie, comme lors de la révocation de l’édit de Nantes, les réfugiés François se répandirent en Hollande, en Allemagne, en Angleterre.
La piece a eu des succès différens. Dans la coterie, elle eut un succès d’enthousiasme & d’ivresse (expression louche).
L’illustre et sage Prélat qui gouverne avec tant de succès ce grand Diocèse, et qui ne laisse rien échapper à ses soins et à son zèle, n’emploierait-il pas toute son autorité pour ôter cette pierre de scandale du milieu de son troupeau, s’il était vrai que la Comédie fut scandaleuse ? […] A tout hasard pourtant je vais m’émanciper à vous dire qu’il y a peu d’hommes dans le Monde qui écrivent de tant de manières différentes, et avec tant de succès que vous.
Il y a eu je ne sais combien de représentations, il a été imprimé & débité avec succès : les gens de bien en ont gémi ; les Comédiens, dont la balance est dans la bourse, lui ont trouvé le plus grand mérite.
Il ne paroît pas que le succès ait été heureux.
.° La célèbre Judith dont la bonne intention & l’heureux succès peuvent seuls faire excuser ses démarches, employa cet artifice pour séduire Holopherne ; elle prit ses plus beaux habits, ses plus riches pierreries, mais sur-tout elle se baigna soigneusement, & s’oignit tout le corps d’un parfum exquis, lavit corpus suum & unxit se myrrho optimo .
Le goût du spectacle est devenu si dominant chez les Sarmates, que le Grand-Général Braniki, Ambassadeur à la Cour de Russie, pour menager les intérêts du Roi & de la République, dans une crise si violente, étant venu de Petersbourg à Varsovie, aulieu d’aller rendre compte au Roi & aux ministres du succès de son ambassade, courut dès son arrivée à la comédie, & alla ensuite parler des affaires de l’Etat.
Un si fameux succès ne lui fut jamais dû ; Et, s’il a réussi, c’est qu’on l’a défendu.
Il fut chargé par le Duc d’Orléans, Régent, de former une troupe de Comédiens Italiens qu’il mena en France, & a composé grand nombre de pieces qui ont eu du succès.
Je plaindrais notre Opéra s’il ne devait ses succès qu’à un semblable moyen : heureusement que la musique le met à couvert d’une partie du soupçon.
Nées Bourgeoises, elles ne veulent d’autres sociétés que celles des gens de Cour : tout cela, pour être ridicule, n’en est pas moins vicieux, et c’est l’orgueil impertinent des Bourgeoises qui se donnent des airs de qualité, autant que la fatuité du jargon des beaux esprits femelles de son temps, que Molière a joué avec tant de succès dans sa Pièce.