Voilà, Madame, les livres que j’ai lus autrefois sur la matière que vous me proposez : Mais ces idées sont maintenant fort effacées de mon esprit, parce que je me suis toujours appliqué depuis à des choses qui n’y ont nul rapport ; cependant si la solitude, et le repos de la campagne où je suis depuis quelques mois, peut me rappeler quelqu’une de ces anciennes idées, je vous écrirai au hasard, comme dans mes autres Lettres, et sans suivre un ordre méthodique, tout ce qui se présentera à mon esprit. […] Je ne déciderai point la question que vous me proposez, savoir s’il est permis à une Femme de qualité d’aller à la Comédie ?
Se joue-t-on ainsi du Seigneur, sans se proposer d’en avilir, s’il était possible, la Majesté suprême ? […] Sur le projet que Berinthie propose pour suborner Amanda,Ibid.
I’ay trouué dans les deux questions que vous m’auez proposées, dequoy m’esgayer, & dequoy faire exercice : Voilà tout ce que j’ay fait.
Il y a cent comédies où cette maniere galante de se marier est proposée, préparée, exécutée, légitimée ; il manquoit à la scene le vernis de la législation.
L’on voit tant par la fin que se propose Saint Thomas, que par les paroles qu’il rapporte de Saint Chrysostome, qu’il parle de la Comédie dans la pratique et comme elle se représentait de son temps ; l’on montrera encore ceci davantage, lorsque dans la suite on parlera de Saint Louis qui chassa les Comédiens de son Royaume, du vivant duquel était Saint Thomas. […] Si l’on examine même de près l’objection que l’on a déjà citée, l’on verra que ce saint Docteur n’a jamais approuvé les Comédiens dans la pratique ordinaire : car dans cette objection il se propose de montrer que l’excès du divertissement peut être sans péché. […] Mais ces moyens que l’on propose, et que le relâchement dans la Morale n’a inventé que pour cacher à ceux qui vont à la Comédie le mal qu’ils font en y assistant, ne les exempte point de péché devant Dieu.
En conséquence de ce nouvel arrangement, il n’y en a aucun parmi eux qui désormais ne se fasse un devoir de remplir les mêmes rôles les jours indiqués, & le public verra qu’ils se sont proposés de rendre les representations dignes de mériter son suffrage. […] Un riche Financier qui l’admiroit, soit qu’en adorateur, par une poëtique superstition, il crût que ce vieux meuble avoit quelque vertu secrette, soit que le regardant comme une relique, il voulût en faire l’acquisition, comme autrefois on avoit acheté je ne sais combien de talens la lanterne d’épictete, soit qu’il crût noblement qu’un grand Poëte devoit être meublé magnifiquement, proportionnément au mérite de ses chef-d’œuvres, soit que généreusement il voulût lui faire indirectement un présent digne de lui, quoi qu’il en soit, ce riche Financier proposa à Corneille de troquer son antique trépied avec un bureau superbe.
Des Comédiens avant que de quitter la ville de Gap, offrirent de revenir l’année suivante, pourvu qu’on leur assura trois mille livres : des amateurs proposèrent une souscription pour former cette somme. M. de Narbonne Lara, alors Évêque, l’ayant appris, proposa à la ville de changer cette souscription en une œuvre plus utile, & offrit de donner, de son côté, une pareille somme.
Ne la regarde-t-on pas comme une belle foiblesse qu’on propose à imiter ? […] Dites-moi quelle est la principale regle que se propose de suivre un Auteur, en consacrant sa plume à ces divertissemens profanes ? […] & quelles vues avez-vous vous-mêmes quand vous vous proposez d’aller goûter cet injuste plaisir ? […] Examinons donc aujourd’hui ce que le monde pense ordinairement des spectacles ; il les regarde comme un amusement indifférent en soi, honnête même par le motif qu’on s’y propose, & qui tout au plus deviendroit criminel par le danger qu’on pourroit y courir : mais danger à présent, dit-on, chymérique, le théâtre étant épuré comme il l’est de nos jours.
Si ce n’est que cela que l’on se propose, je crois que des Chrétiens devraient avoir autre chose à faire que de courir à ces assemblées sans savoir pourquoi. » Ibid. […] Il répond ensuite avec toute la force de l’éloquence qui lui est si naturelle, à plusieurs objections qu’il se propose ; parmi lesquelles je choisis celle-ci. […] Le but néanmoins qu’on s’y propose, est de rappeler l’idée de l’Action, de suivre l’ordre du Poème, et d’ajuster au tout cette partie. […] Au surplus, il sied bien à nos Poètes de plaisanter encore, et de vouloir nous faire accroire qu’ils se proposent pour fin de réformer les mœurs et d’inspirer la vertu.
Tout homme qui nie en sécret une vérité revelée & proposée par l’Eglise, est incontestablement Hérétique ; cependant il appartient encore à l’Eglise, & s’il est revêtu d’un caractere, que ce soit un Pasteur, un Evêque, il conserve toute sa Jurisdiction, l’Eglise ne jugeant pas des choses cachées.
Le Spectacle des Colléges est bien différent du vôtre, Mademoiselle, selon l’Ordonnance de Blois1 & la déclaration de la Faculté de Paris2, on a soin d’en retrancher toute espéce de saleté & le langage de la tendresse, les Regens qui en ont la direction, avant de mettre les Rolles entre les mains des Ecoliers, en ôtent tout ce qui pourroit souiller le cœur & blesser les oreilles : c’est un exercice que l’on croit utile à ceux qui se destinent à parler en public, & l’on ne se propose pas d’intéresser les Spectateurs, on a porté la réforme jusqu’à défendre par une nouvelle Ordonnance1 les danses dans les intermèdes ; quoiqu’un semblable amusement qui se passeroit entre les jeunes gens d’un même sexe, ne suppose aucune sorte de danger, mais une simple indécence.
Celui qui se sentira touché de ce que j'ai dit, qui voudra se corriger de ses vices, qui sera occupé de la crainte des jugements de Dieu, que la Foi lui représente, et qui commencera de vouloir marcher dans la voie étroite, craindra peut-être de n'avoir pas la force de persévérer, et nous dira ; ma volonté ne durera pas, et je ne continuerai pas dans la voie que vous m'avez proposée, si vous ne donnez des Spectacles à mes yeux, et des objets à mon esprit, qui me tiennent lieu de ceux auxquels je renonce.
Ce Prêtre a beau faire ensuite quelques efforts pour montrer que la Comédie doit être mise au nombre des choses indifférentes ; il détruit lui-même à la fin de sa Lettre tous les arguments qu’il avait proposés.
J’entens sans cesse célebrer la sagesse & la pureté des loix & des mœurs de Sparte ; qu’offre donc de si admirable ce Peuple qu’on propose comme le sublime modele de la plus parfaite législation ? […] Si jamais il vous prend fantaisie de créer une nouvelle Republique, à l’imitation de Platon, admettez-y les histrions de place, les saltinbanques ; protegez, encouragez les tavernes, plaisirs selon vous bien supérieurs aux spectacles, & dont vous celebrez l’innocence ; que ces amusemens exquis fassent les délices de votre colonie, il est beau d’être le fondateur d’une nouvelle secte de Philosophie, & le législateur d’un peuple heureux : dispensez-vous seulement de proposer à vos nouveaux habitans, comme le modele parfait d’un divertissement public, cette danse où les vieillards, les hommes faits, & les enfans, accompagnoient leurs sauts de cette chanson que vous avez traduite de Plutarque, & que je vous rappelle ici : Nous avons été jadis jeunes vaillans & hardis ; nous le sommes maintenant à l’épreuve à tout venant ; & nous bientôt le serons, qui tous vous surpasserons.
Cette conséquence est très naturelle ; et ainsi l’on n’aura pas de peine à croire que telle est aussi la fin que se proposent nos Poètes. […] Cependant, pour prévenir les calamités de la guerre, Hercule propose un accommodement ; et serait assez d’avis que Jupiter abdiquât.
Ils se proposent de placer dans leur Salle les bustes de tous les Auteurs comiques qui ont de la célébrité.
La correction que propose Boursault ne laisserait plus d’ambiguité : Si l’on n’est plus à l’aise assis dans un Festin Qu’on n’est même aux Sermons de Cassaigne & Cotin.
Avant que de proposer cette question, examinons si Athalie a toutes les Parties qu’avoit la Tragédie Grecque, & que doit avoir, suivant Aristote, la Tragédie, pour avoir tout ce qui lui convient.
On y apprend à ne couvrir que d’un vernis de procédés la laideur du vice, à tourner la sagesse en ridicule, à substituer un jargon de théâtre à la pratique des vertus, à mettre toute la morale en métaphysique, à travestir les citoyens en beaux esprits, les mères de famille en petites maîtresses, et les filles en amoureuses de comédie. » Aussi, dit Houdar de La Mothead, « nous ne nous proposons pas en composant des pièces de théâtres d’éclairer l’esprit sur le vice et sur la vertu, en les peignant de leurs vraies couleurs ; nous ne songeons qu’à émouvoir les passions par le mélange de l’une et de l’autre, et les hommages que nous rendons quelquefois à la raison ne détruisent pas l’effet des passions que nous avons flattées.
« On voit des représentations innocentes : qui sera assez rigoureux pour condamner dans les collèges celles d’une jeunesse réglée, à qui les maîtres proposent ces exercices pour leur aider à former leur style ou leur action, et leur donner à la fin de l’année quelque honnête relâchement ?
C’était la fin qu’il s’était proposée, soit par la comparaison de la Comédie avec les champignons si décriés par les Médecins, soit par le dénombrement des vices qui en sont les suites funestes et ordinaires, comme les querelles, les envies, les moqueries, les folles amours.
Après tant de solides raisons de Tertullien qui peuvent être si bien appliquées à notre temps, nous objectera-t-on encore qu’il n’a condamné les spectacles qu’à cause de l’idolâtrie, et que dirons-nous du prétendu Théologien qui n’a pris dans Tertullien que deux objections qu’il s’était proposées ? Tertullien s’était proposé ces deux objections. […] Tout le traité de Tertullien est employé à réfuter ces deux objections, et le prétendu Théologien est assez peu avisé, que de les prendre et de les proposer pour des preuves, comme s’il ne restait plus de Livres de Tertullien qu’on pût consulter. […] En est-il où l’on ne trouve des mots à double sens, et où l’on ne propose comme un jeu et un divertissement, des galanteries qui devraient faire gémir ? […] Vous devriez même trouver bon qu’à l’égard des difficultés que votre ami propose, je ne fisse que le prier de s’adresser à la Maison de Sorbonne, comme à une vive source de la bonne doctrine, et où cette matière a été tout récemment examinée.
Et c’est l’unique but que se doit proposer la Famille Sainte en ses petites recréations. […] Elle n’a pas seulement cet empire sur l’air, qu’elle manie et qu’elle tourne à son gré, elle l’a encore sur les esprits, qu’elle surprend ou par la douceur de ses charmes, ou par l’impression de son pouvoir, elle leur fait prendre les mouvements et les passions qu’elle se propose : elle fait une si puissante révolution sur les corps et sur les esprits, qu’en un moment on voit des hommes changés, elle en fait des Anges, elle en fait des Démons. […] Proposez-lui deux personnes, dont l’une a cultivé la terre un jour de fête, l’autre est allée au bal : Demandez-lui laquelle est la plus coupable, il vous répondra que la seconde a fait un plus grand péché que la première. […] Mais s’ils croient que les jeux peuvent trouver place chez eux avec quelque bienséance, je leur proposerai un exemple qu’ils ne pourront point refuser, et où les autres même trouveront de quoi profiter. […] Proposez-vous deux joueurs qui nouent une partie : Il est de la nature du Jeu que l’un gagne et que l’autre perd.
« Naturam expelles furca, tamen usque recurret. »x Je suis persuadé que les hommes admirent la vertu de bonne foi dès qu’ils la voient, qu’ils la chérissent, qu’ils détestent le crime et le Vice, et que si leurs passions et leurs intérêts les aveuglent souvent, ils n’en sont pas moins les amis de la Vertu, ils n’en désirent pas moins de ressembler aux modèles qu’on leur propose sur la scène. […] Des actions d’autrui l’on nous donne le blâme […]. » ai Ce ton comique vous révolterait dans la bouche d’un sage, aussi n’est-ce pas le style que je proposerais d’imiter, mais l’emploi de ces mêmes arguments en style plus grave contre les abus du point d’honneur mal entendu.
Elle répond : J’ai employé toutes les ressources, j’ai rallumé tous ses désirs, je l’ai amené au point de me proposer un mariage secret ; il n’y a plus qu’un pas à faire.
Le Philosophe immortel qui fait tant d’honneur à notre siècle, rira de mon sentiment : sans ôser combattre ce grand homme, je vais proposer mes idées ; s’il trouve que je sois dans l’erreur, il daignera me faire grâce ; il sait trop que les malheureux humains sont sujets à se tromper.