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459. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Je crois qu’après cela notre Observateur avouera qu’il a eu tort d’accuser Molière et qu’il doit confesser que la passion l’a fait écrire. […] Jugez après cela si la passion ne fait point parler contre Molière et si on l’attaque par un véritable esprit de charité ou pource qu’il a fait le Tartuffe.

460. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

« Plusieurs se sont perdus par la beauté de la femme, et la passion s’allume comme un feu en la regardant.  […] Il n’y a rien de plus scandaleux dans tous les Spectacles, que de voir avec quel soin et quel agrément, les hommes et les femmes y sont parés : l’expression de leurs sentiments conformes ou différents pour approuver ou pour désapprouver les choses dont ils s’entretiennent, ne servent qu’à exciter dans leurs cœurs des passions déréglées.

461. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XIII. S’il est nécessaire qu’une Pièce de Théâtre plaise autant à la lecture qu’à la représentation. » pp. 359-363

Ecoutons ce fameux Philosophe, « La Tragédie ne laisse pas de conserver toute sa force sans représentation & sans Acteurs62… Peu importe à une Pièce que l’Acteur manque de bien jouer son role63… de plus, la Tragédie fait son éffet seule & sans tous ces mouvemens64. » On conçoit qu’Aristote veut dire, qu’une Pièce doit se soutenir par les choses qu’elle contient, par la manière dont son stile expose & développe les sentimens, les passions des Personnages : ce qu’il adresse à la Tragédie se rapporte également à toutes les espèces de Drames quelconque.

462. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Nous sommes privés de l’avantage dont ils jouissaient ; nos Drames lyriques nous en font assez appercevoir, malgré les éfforts du savant Compositeur : car enfin il module des paroles, il èxprime les passions de Personnages qui ne lui sont point si familiers qu’à l’Auteur qui s’en occupa long-tems avant de les mettre sur la Scène.

463. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XII. » pp. 58-61

Car si elle ne l’eût pas endormi, elle lui eût, peut-être, tellement rempli l’esprit de quelque folle passion, qu’il aurait été facile au mauvais Génie de lui enlever ses Troupeaux.

464. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « III. » pp. 12-16

Car enfin, Mes Pères, est-il possible que vous n’ayez pas vu le tort que vous faites à la jeunesse à qui vous devez une éducation Chrétienne, en leur inspirant de si bonne heure et dans un âge qui est susceptible de tout, la passion pour la danse qu’on ne peut douter, pour peu que l’on sache ce qui se passe dans le monde, qui ne leur puisse être un jour une grande occasion de commettre beaucoup de péchés.

465. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

Quoiqu’il en soit, nous savons, à n’en pouvoir douter, que, parmi les Modernes, les femmes ne commencèrent à monter sur le Théâtre que vers l’an 1560, comme nous l’avons dit autre part ;5 ainsi ce sont les Modernes qui ont corrompu le Théâtre dans toutes ses parties ; parce qu’il est incontestable que ce sont eux qui y ont introduit la passion de l’amour, et que les femmes n’y ont représenté, dansé et chanté que depuis 1560.

466. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

On pourroit impunément les heures entieres avoir l’esprit & le cœur attaché à des intrigues amoureuses, toujours souillé par des images, ému par les sentimens les plus vifs, l’imagination toujours remplie de beauté, de plaisir, d’obstacles, de succès, l’oreille frappée de discours galans, & de sons tendres & harmonieux, toute l’ame occupée de situations attendrissantes & délicieuses, & au milieu de tous ces pieges, les objets les plus immodestes continuellement sous les yeux, sans être séduit par l’erreur, & entraîné par la passion, sans apprendre à cette école à mépriser, à braver la pudeur qui retient, la loi qui défend, le remords qui trouble, le péché qui effraie, en entendant cent fois dire & redire, chanter avec grace, débiter avec assurance, déclamer avec feu, exécuter avec goût cette morale anti-chrétienne, si conforme à la nature, canonisée dans le monde, si agréable à un cœur corrompu, qui fait du crime un mérite, de la résistance un ridicule, de la volupté un besoin, de la passion une nécessité ! […] Dieu ne lui donna pas des habits dans l’état d’innocence : les passions soumises ne faisoient courir aucun risque ; le péché faisant naître les dangers, força d’élever la barrière de la modestie. […] La trompette appeloit les uns dans la lice, quelque branche de laurier les couronnoit : l’orchestre y fait entrer les autres, & les hommages de la passion les couronnent.

467. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

De tous ceux qui les fréquentent, en est-il un seul qui n’en convienne, qui n’en plaisante, et qui ne se lie avec eux pour satisfaire sa passion ? […] Les Comédiens, dit Turecrematal, sont des oiseaux de proie qui se jettent sur ceux que les passions livrent à leurs ongles crochus, pour les plumer et les dévorer, ou des chasseurs qui par la glu et l’hameçon de la volupté, les filets de la représentation, prennent les stupides oiseaux qui viennent à eux : « Sicut milvi volant ad rapiendum, Histriones insidiantur, ut possint rapere. » On y applique ce que dit le Sage ; une Actrice est un gouffre qui engloutit tout : « Puteus profundus os alienæ. » Qu’on leur donne tout au plus par charité, s’ils sont véritablement pauvres ; l’humanité regarde son semblable dans chaque homme, et la religion y respecte l’image de Dieu, quelque défigurée qu’elle soit par le vice. […] Elle sait à propos faire la dévote, affecter du repentir, annoncer une résolution de changer de conduite, pour réveiller une passion qui commence à se relâcher, ou déguiser le dégoût, l’inconstance, une nouvelle intrigue, ou faire d’autant plus valoir son amour, qu’elle lui sacrifie jusqu’à la conscience. […] Sa passion pour un objet toujours défendu par l’Eglise, était scandaleuse dans un Prince de l’Eglise.

468. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Il est vrai que votre passion vous aveuglait beaucoup ; car, puisque ce grand prince, si chrétien et si religieux, ne s’éclaire que par lui-même, vous deviez considérer que les matières les plus embrouillées étaient fort intelligibles pour lui, et que par conséquent vos accusations ne serviraient que pour convaincre d’une malice d’autant plus noire que le voile que vous lui donniez était trompeur et criminel. […] En cela je suis pour vous ; je ne me mets jamais si fort dans les intérêts de mes amis que je ne me laisse plutôt guider par la justice que par la passion de les servir.

469. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Maur en 1398, pour y représenter les mysteres de la Passion, le Prévôt de Paris leur fit aussitôt défenses de jouer sans le congé du Roi, & sous peine de forfaire contre lui ; mais s’étant pourvûs à la Cour, Charles V voulut voir leur Spectacle, & le 4 Décembre 1402, il leur donna des Lettres Patentes pour leur établissement à Paris, à l’hôtel de la Trinité. […] le Parlement par arrêt du 19 Novembre, leur fit défenses de représenter aucuns mysteres, & de ne plus donner que des sujets profanes licites & honnêtes : alors deux maîtres maçons, un courtiers de chevaux, un maître paveur & trois Huissiers étoient les maîtres & gouverneurs de la Confrérie de la Passion, & propriétaires de l’hôtel de Bourgogne. […] En 1608, Louis XIII. ayant révoqué le privilège des Confrères de la Passion, les Comédiens de l’hôtel de Bourgogne ne payerent plus le droit accoutumé aux maîtres & gouverneurs de la Confrérie, & prirent le titre de Troupe royale. […] En effet on ne peut jamais que peindre la nature, les mœurs, les caracteres & les passions, & offrir aux spectateurs des imitations dont il doit connoître les modeles. […] Les mots convenus, arrangés avec plus ou moins d’art, peuvent servir à communiquer avec plus ou moins de force & d’énergie, les pensées & les sentimens, & les différens mouvemens de la passion.

470. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

Il atteint vingt-deux ans, est assez bien fait ; il a l’œil ardent plutôt que vif, le caractère sombre ; je crois que ses passions seront intraitables : l’amour les absorbe toutes aujourd’hui, heureusement pour un objet capable de lui faire aimer la vertu !

471. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

La Parade est ancienne en France ; elle est née des Moralités, des Mystères, & des Facéties que les Elèves de la Bazoche, les Confrères de la Passion, & la Troupe du Prince-des-Sots jouaient dans les Carrefours, dans les Marchés, & souvent même dans les cérémonies les plus augustes, telles que les entrées & le couronnement de nos Rois.

472. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Il est formé sur de simples incidents, comme dans Œdipe, sur l’oracle ambigu d’Apollon, & dans Athalie, sur le songe de cetre Princesse ; sur des passions comme dans le Cid, sur l’amour de Rodrigue pour Chimene ; ou sur des incidents & des passions, comme dans Rodogune, sur le droit d’aînesse, que Cléopatre promet de donner à l’un de ses enfans jumeaux ; sur la haine de celle-ci pour celle-là ; & sur l’amour des deux jeunes Princes pour Rodogune.

473. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Ce serait en effet une chose criante de jouer la comédie tandis que toute l’Eglise en deuil est occupée de la passion et de la mort de son Dieu. […] « De quelle utilité ne doit pas être pour l’Etat un établissement de Congrégations qui tous les jours de fête, qu’on sait être pour la multitude des jours de dissolution, ôte deux ou trois heures à la passion, et occupe à la prière, à de pieuses lectures, à de bonnes œuvres, un temps qu’elle perdrait peut-être dans l’ivresse, les querelles, la débauche, les théâtres ? […] Tout au contraire engage à s’en éloigner, le culte divin qu’il empêche, la charité qu’il refroidit, l’intérêt temporel qu’il ruine, le bien des familles qu’il scandalise, le plus grand danger qu’il présente, l’attrait des passions et des vices, le plus grand intérêt public, la religion et les mœurs qu’il corrompt.

474. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

La passion pour le Théâtre va si loin en France, que les mères les plus austères, celles qui évitent avec le plus de soin le Théâtre public et qui par conséquent n’ont garde d’y laisser aller leurs filles, ces mêmes mères assistent, sans aucun scrupule, avec leurs filles aux représentations des Comédies de Molière, lorsqu’elles se font dans quelques maisons particulières et que les Acteurs sont ou des Bourgeois, ou des Seigneurs : Souvent même on les voit applaudir à des parades bien moins châtiées que les Comédies en forme ; marque évidente d’une inconséquence dans la conduite, qui n’est malheureusement que trop commune parmi des gens d’ailleurs très respectables.

475. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Le Poëte dramatique, en peignant les passions, dirige celles du spectateur. […] Dans Mahomet & dans Alzire, il a sû déployer, avec une énergie jusques-là inconnue des François, cet amour de l’humanité, cette haine du fanatisme, cette passion pour la tolérance qui fait aimer ses beaux ouvrages autant qu’on les admire. […] Entraîné vers la Tragédie, non-seulement par un penchant irrésistible, mais par un choix médité, par une persuasion intime que nulle espèce d’ouvrage ne peut avoir autant d’influence sur l’esprit public ; j’avois conçu le projet d’introduire, sur la Scène Françoise, les époques célèbres de l’Histoire Moderne, & particulièrement de l’Histoire Nationale ; d’attacher à des passions, à des événemens tragiques, un grand intérêt politique, un grand but moral. […] Il faudroit toujours, à ne considérer même que la perfection de l’art, représenter sur la Scène ces grands événemens tragiques, ces grandes époques de l’Histoire, qui intéressent tous les Citoyens ; & non plus ces intrigues amoureuses, qui n’intéressent que des femmes ; non plus ces passions si fades, éternel aliment de cent Tragédies, qui se répètent sans cesse, & qui se ressemblent toutes par la mollesse & l’absence d’idées.

476. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Cette passion fit un tort infini à l’Electeur. […] Il la vit, en devint amoureux, lui déclara sa passion, & lui plut. […] On lui en conta, on essaya de lui inspirer des passions ; elle fremit. […] La richesse des habits, la magnificence des ameublemens, la somptuosité des repas & des équipages sont un luxe, sur-tout dans l’emploi des revenus ecclésiastiques, où il est si aisé, & si ordinaire de passer les bornes que la charité & l’humilité prescrivent à un Ministre de l’Evangile ; mais un prodigue, qui par ostentation renverse la maison, un joueur qui met tout son bien sur une carte, Alexandre qui dans l’ivresse de la passion brule la ville de Persipolis & le palais des Rois de Perse, ne sont-ils coupables que de luxe ?

477. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Les brouillards de l’ivresse, les délires, les écarts, les amours, les passions sont par-tout les mêmes ; la décence qu’on ose vanter, la noblesse dont on se pique, n’est qu’un vernis d’expression, une gaze légere, dont on couvre le même fonds de corruption. […] (c’est un grand talent ;) libertin aimable dont les couleurs sont toujours fraiches, & qui ne peint les passions qu’apres les avoir senties, (c’est une vertu héroïque ;) il fait voir combien il connoit les femmes. […] Un Mousquetaire, il est vrai, n’est pas un Consul Romain, mais les couleurs fraiches du vice, les passions senties, le libertin, l’homme de plaisir, ne sont pas en Bithinie. […] La passion est peu d’accord avec elle-même.

478. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

En France on auroit pris pour une bouffonnerie, si les Ecrivains du tems avoient comparé Louis XII, François I, Charles V, Henri IV avec les confreres de la Passion & les Tabarins Italiens. […] Voilà tout ce que pouvoit faire la politique, mettre a profit les passions. […] L’autre, avec un génie moins élevé, moins étendu, moins fort, moins fertile, mais plus soutenu, plus égal, plus doux, avoit trouvé le chemin du cœur & le secret d’intéresser toutes les passions (au profit des bonnes mœurs). On l’écoutoit volontiers, on croyoit les passions plus pardonnables, les voyant autorisées par les personnes illustres ; il attendrissoit le cœur, & arrachoit des larmes. […] Tout cela est outré sans doute ; mais il n’est que trop vrai que le mérite du Théatre est le titre le plus certain à la faveur, que le mérite des gens du monde n’est qu’un mérite de Comédien, leur vie, leurs passions, leurs plaisirs, leurs intrigues, de vraies comédies, & le plus souvent des farces ridicules.

479. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Le spectateur est peu touché des sauts, des entre-chats ; il n’est nullement charmé des mouvemens variés d’une foule de Danseurs, si tout cela n’a un but, & ne satisfait notre âme en peignant des passions. […] Il est certain qu’en se couvrant de la sorte le visage, ils oublient que tout leur corps doit èxprimer des passions, & que le visage sur-tout doit être le fidèle miroir de ce qui agite l’âme. […] Il s’efforce ainsi qu’eux d’éxciter les passions, la douleur, la joie & la surprise. […] Les Acteurs s’èxpriment d’une manière proportionnée à leur rang, & aux passions qu’ils ressentent. […] Voici un des traits que décocha notre satirique : « On ne saurait, (dit-il) jamais faire un bon Opéra, parce que la musique ne saurait narrer, que les passions n’y sauraient être peintes dans toute l’étendue qu’elles demandent ; & que d’ailleurs elle ne saurait souvent mettre en chant les èxpressions vraiment sublimes & courageuses ».

480. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100

Les mêmes accidens, le ravage des années, qui nous ont privés de son Traité des passions, pourraient bien nous avoir enlevé ses discours au sujet de l’Opéra-Bouffon, ainsi que je le démontrerai plus bas.

481. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

Louis XII étant indisposé contre le pape Jules II, les confrères de la passion avaient joué un prince des sots.

482. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Avec cet assaisonnement, elle a tout ce qu’il faut pour inspirer de grandes passions : aussi s’en promet-elle de gros profits. […] Les anciens mysteres que jouoient les Confrères de la Passion, dictés par une sincère piété, furent d’abord des actes publics de religion, ils étoient représentés sous l’autorité, & en présence des Magistrats dont la vertu ne peut être suspecte1. […] L’Auteur doit se posséder jusques dans les plus vifs mouvemens, ce que ne fait pas un homme emporté par une passion réelle, qui ne sait ce, qu’il dit & ce qu’il fait.

483. (1647) Traité des théâtres pp. -

Tantôt on y représentera une fille, qui transportée de sa passion, et perdant toute honte, s’opiniâtrera à vouloir un mari contre la volonté de ses Père et Mère. […] En effet le sujet qui y est traité le plus ordinairement : Ce sont des passions d’amour, ainsi que nous avons déjà dit, représentées en termes exquis avec des transports, et des ravissements pathétiques tout ce qui se peut ; à quoi se joignant la grâce du geste, et la douceur de la prononciation, et la force secrète qui accompagne de bons vers, il faudrait être de marbre, pour ainsi dire, pour n’en être point ému. […] Car le Bateleur efféminé y expose de bouche des adultères, ou les fait voir par geste, et tandis qu’il feint des passions d’amour sale, il en enfonce la plaie.  […] Et de fait, cette prétendue réformation n’est qu’en masque, vu que le sujet ordinaire qui s’y traite, ce sont des passions d’amour, qui ne peuvent sinon fort préjudicier à une jeunesse laquelle y court. 2. […] Ayant donc les mêmes passions que les autres, ils peuvent être tentés tout de même qu’eux, et ne dussent pas se tant confier ès endroits où ils reconnaissent que les autres ont sujet de craindre.

484. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

« Le luxe qui cherchoit par-tout des divertissemens, appella du fond de l’Italie une bande de Comédiens dont les piéces toutes d’intrigues, d’amourettes & d’inventions agréables, pour exciter & chatouiller les douces passions, étoient de pernicieuses leçons d’impudicite.

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