Piquez vous de religion, faites profession de vertu, parlez-en avec zele. […] Mais, quoiqu’il ne soit pas en état de faire comme Novere un piece entiere en pantomime, tous les hommes, mêmes les enfans, le peuple, les muëts & les étrangers, qui ne savent pas la langue du pays, parlent & entendent naturellement ce langage : la passion l’enseigne, les femmes sur-tout y sont éloquentes, parce qu’elles ont plus de délicatesse & de sensibilité.
Si l’Histoire nous parle de quelques Poétes dramatiques après eux, aucun n’a acquis assez de célébrité pour consoler la Grèce de la perte de ces deux grands hommes.
Il n’y a guére d’homme qui en allant à une piéce nouvelle, ne pût se parler ainsi. « Je vais voir un Prince malheureux en amour, & qui ménacé de la perte de ses Etats, paroîtra plus occupé de sa Maîtresse que de leur défense ; ou une Princesse, qui se refusant à celui à qui le devoir la donne, me fera de longues élegies, me débitera de brillantes maximes sur la nécessité où sont les personnes de son rang, de sacrifier leurs desirs aux raisons d’Etat.
18 Il est inutile de parler des autres Spectacles.
Mais parlons mieux, comme les spectateurs sont cause que les Comédiens jouent ; ce sont eux aussi qui se chargent de répondre devant Dieu de leur péché.
[NDA] Il n’est pas fait mention de l’excommunication dont parle Pontas, dans la formule du prône des Rituels de Reims, de l’an 1677 ; d’Amiens, de l’an 1687 ; de Soissons, de l’an 1755 ; de Châlons, de l’an 1776 ; de Paris, de l’an 1777 ; de Chartres, de l’an 1689 ; de Meaux, de l’an 1734 ; d’Orléans, de l’an 1642 ; de Blois, de l’an 1730 ; de Besançon, de l’an 1715 ; de Strasbourg, de l’an 1742 ; de Saint-Diex, de l’an 1783 ; de Toul, de l’an 1700 ; de Coutances, de l’an 1682 ; de Tours, de l’an 1785 ; de Nantes, de l’an 1776 ; de Lyon, de l’an 1787 ; de Langres, de l’an 1679 ; de Clermont, de l’an 1733 ; de Bordeaux, de l’an 1728 ; de Périgueux, de l’an 1733 ; de Sarlat, de l’an 1729 ; d’Agen, de l’an 1688 ; d’Alet, de l’an 1667 ; de Lodève, de l’an 1781 ; d’Auch, de Tarbes, et des autres diocéses de la même province ; de Verdun, de l’an 1787, etc., etc.
Vous douteriez des vérités saintes que vous avez crues fermement jusqu’ici, vous vous accoutumeriez à parler un langage doucereux et romanesque, et à tenir des propos dont votre innocence ne rougirait plus : vous deviendriez une femme sans principes et sans mœurs.
Le Spectacle des Colléges est bien différent du vôtre, Mademoiselle, selon l’Ordonnance de Blois1 & la déclaration de la Faculté de Paris2, on a soin d’en retrancher toute espéce de saleté & le langage de la tendresse, les Regens qui en ont la direction, avant de mettre les Rolles entre les mains des Ecoliers, en ôtent tout ce qui pourroit souiller le cœur & blesser les oreilles : c’est un exercice que l’on croit utile à ceux qui se destinent à parler en public, & l’on ne se propose pas d’intéresser les Spectateurs, on a porté la réforme jusqu’à défendre par une nouvelle Ordonnance1 les danses dans les intermèdes ; quoiqu’un semblable amusement qui se passeroit entre les jeunes gens d’un même sexe, ne suppose aucune sorte de danger, mais une simple indécence. […] Toutefois l’inconvénient étoit moindre pour les Spectateurs qui voyent aujourd’hui paroître sur la scéne des Actrices vêtues avec une pompe & un art enchanteur, qui joignent toute la beauté & toutes les graces aux parures indécentes ; le maintien, la demarche, le son de la voix, les regards passionnés, tout parle, tout émeut en elles, dit S.
(les Casuistes dont nous parlerons sont un ordre à part), j’ose dire qu’on n’en trouvera pas un qui ne défende la comédie aux Ecclésiastiques. […] « Nolite diligere mundum, neque ea quæ in mundo sunt. » Nos lois, plus indulgentes que les lois Romaines, ne parlent point du Clergé, ou plutôt elles supposent que le droit Romain fait loi dans le royaume, et qu’il n’est pas nécessaire d’en renouveler les dispositions.
Nous redoublons de respect & de soumission, lorsque l’Etre suprême parle de lui-même, de sa nature, de ses qualités & de ses attributs ; puisque nous savons qu’un Dieu, à tous égards compréhensible aux hommes, cesseroit par cela même d’être Dieu, & ne pourroit mériter nos hommages.
Concile de Milan1, exhorte vivement les Magistrats à chasser les Comédiens, comme gens perdus, qui ne sont faits que pour perdre les autres ; il ordonne aux Prédicateurs de son Diocèse de parler avec beaucoup de zéle contre les Spectacles qui sont les appas du démon, qui tirent leur origine des mœurs corrompues des Payens, & ne souillent que trop celles des Chrétiens en ce malheureux siécle.
Hurpy père, fait parler Polichinel, dans les Scènes Automatiques.
On s'accoutume facilement aux crimes dont on entend souvent parler: L'esprit de l'homme ayant une pente au mal, que fera-t-il s'il y est encore porté par les exemples des vices de la chair, auxquels la nature se laisse aller si aisément.
Le délit dont nous venons de parler, considéré sous le point de vue de l’état politique et celui de la législation, impose nécessairement à MM. les procureurs du Roi, l’obligation de surveiller et de réprimer en ce qui les concerne les ministres du culte qui, par un faux zèle de religion, manqueraient au respect qu’ils doivent au souverain, et se mettraient en quelque sorte en insurrection, contre ce qui a été institué par l’action de l’autorité souveraine et par le fait de la législation et des règlements de la police du royaume.
Si, par le secours de la Prosopopée, la Comédie paraissait sur la Scène, et qu’elle nous parlait elle-même de sa naissance, de ses progrès et de sa décadence ; que de plaintes ne ferait-elle pas contre les Poètes dramatiques modernes ?
Elise lui réitére l’ordre qu’elle lui avait déjà donné de n’entrer jamais dans une chambre où elle se trouverait seule ; elle lui défend d’oser jamais lui parler à l’écart, même devant des Témoins ; enfin elle veut que si dans le terme de huit jours, il n’a pas des nouvelles de ses parents, il trouve un prétexte pour sortir de la maison : et supposé qu’il n’en sortit point, elle jure (malgré les favorables dispositions où elle est en sa faveur) de le découvrir elle-même à son père pour le faire chasser, ou de s’enfermer dans un Couvent, afin de ne le plus voir de sa vie, etc..
Mais parce que l’acteur a pour dessein principal d’exciter les passions ; de tous les sujets il choisit ceux où elles se portent le plus, il passe ainsi pour fort adroit à mouvoir les cœurs en leur représentant ce qu’ils aiment, comme à notre façon de parler, c’est faire du feu, qu’y mettre du bois, et c’est donner cours à l’eau, de lui préparer une pente.
Il en parla à sa sœur, qui reçut fort mal ses avis, & se brouilla avec lui. […] Après quelques mots, on parla politique : l’état des affaires ne pouvoit gueres l’amuser. […] Le reste de sa vie ne fut qu’un tissu de bonnes œuvres, de confessions fréquéntes (l’auteur ne parle pas de fréquentes communions, elles n’étoient pas du goût de Port-Royal), des lectures lectures de piété, des oraisons multipliées, des humiliations profondes, des pénitences rigoureuses, des conversations saintes, des lettres édifiantes aux Carmelites & à la Visitation, des fondations pieuses, des maladies causées par ses austérités, des épreuves intérieures, des scrupules, du courage, de l’obéissance à ses confesseurs, ses complaisances pour son mari, lors même qu’il modéroit son zele, la modestie de ses habits, le soin de sa maison & de ses vassaux, l’aveu de ses fautes, son assiduité au service divin, sa facilité à pardonner les injures, tout est édifiant dans le panégyrique que fait l’historien. […] Pour peindre ses sentimens intérieurs, on la fait parler elle-même.
C’est ainsi que Seneque en a parlé, maximum vinculum ad bonam mentem, promisisti virum bonum, sacramento ligatus esSenec. […] La pompe n’est autre chose sinon un certain spectacle, ou ceremonie publique, accompagnée de joye, de jeux, de musique & de réjoüissance : voicy comme un Poëte en a parlé. […] Ecoutés comme un saint Evêque de nôtre France en a parlé aux Chrétiens de son siecle. […] Cependant M. d’où vient qu’il y a si peu de sainteté dans le monde, & si peu de Saints parmi les Chrétiens, qui sont neanmoins cette nation sainte dont parle le Prince des Apôtres, gens sanctaEpist. can. 1. […] Mais c’est assez entendre Saint Augustin parler des autres, écoutons, je vous prie, ce qu’il a à nous dire de luy-même à ce propos ; rien de plus touchant, M.
Je parlerai toutefois en homme qui cherche le vrai, pour lequel j’avouë ma passion : en Citoyen, puisqu’on doit toujours l’être : & en Chretien, puisqu’on ne doit jamais en oublier les devoirs. […] Trouveriez-vous pour cela que le Poëte dont je parle, en auroit moins de grace ; parce qu’il mettroit en œuvre les pleurs & le couroux, la terreur & la pitié ? […] Mais que diriez-vous, (j’en parle sur le rapport de personnes qui vous connoissent bien.) […] Les Amazones Theatrales, si sçavantes à manier les armes dont je parle, le cédent-elles à leurs Héros dans cet art homicide ? […] C’est donc à vous, Messieurs, (je parle aux Spectateurs, Censeurs nés de la plume des Poëtes, & du jeu des Acteurs) c’est à vous particulierement, & plus qu’à eux, d’employer vos soins à la réforme du Théatre.
Qu’elles sachent que la diminution ou la perte de leur amour pour Dieu leur sera imputée à crime ; et en effet, si c’est un péché que de prodiguer au jeu ou dans les frivolités du luxe les biens de la terre et les richesses mondaines, combien plus coupables sont ceux qui dissipent les richesses de la grâce, et ce précieux trésor dont parle l’Ecriture, trésor si précieux en effet, que nous devons l’acheter aux prix de tous les autres biens et de tous les plaisirs de cette vie imparfaite et passagère ! […] Il est surtout un argument spécieux contre lequel ils doivent se tenir en garde : on leur dira qu’on peut profiter à l’école du théâtre, et y puiser des principes de religion et de morale ; on leur parlera encore du mérite littéraire et de la connaissance du cœur humain qu’on trouve dans plusieurs de ces œuvres dramatiques, comme si ces avantages devaient compenser les blessures profondes et souvent mortelles que font ces représentations dangereuses, à l’innocence, à la pureté et à la religion ; pour nous, convaincus que la corruption s’appelle toujours la corruption, et que ce serait acheter trop chèrement les plaisirs d’une composition savante, ainsi que l’élégance et le goût littéraire, que de l’acheter au prix de notre innocence, prenons la résolution ferme et invariable de combattre le mal, de quelque masque qu’il se couvre, de quelques formes attrayantes qu’il se revête.
Nous ne lisons quasi aucun des Anciens, qui ait parlé de cette matière, qui ne reprenne beaucoup tels jeux : lesquels je suis aussi certain que les magistrats Chrétiens n’approuvent aucunement, ains étant chargés du pesant faix d’une si grande police, les permettent seulement, comme nous avons vu les prêches des hérétiques et bordeauxv publics être permis, en intention d’éviter plus grands maux : mais toutefois s’il fallait permettre le mal, il me semble du tout intolérable que ce soit sous le titre de la Passion, comme il ne serait loisible et ne devrait être permis aux femmes débauchées, se titrer de la confrérie de la très sacrée et très pure vierge Marie mère de Dieu.
Quant à l’Opéra, je ne crois pas qu’il soit aisé de lui faire subir les Règlements de la Réformation : comme, en pareille matière, on ne doit pas faire les choses à demi, je n’en parlerai point ; ce sera au Magistrat préposé pour la Police des Spectacles à examiner les désordres qu’il faudrait réprimer, et dont je ne veux pas faire l’énumération.
« La sainteté de l’Evangile parle à mon cœur. […] En effet, quel drame sur la scène, quelle action dans les tribunaux peut jamais offrir un intérêt aussi réel et aussi puissant que celui qui naturellement doit naître du discours d’un ministre qui parle au nom même du maître de la nature ? […] En y développant enfin la règle de nos devoirs, l’étendue de nos obligations civiles ou religieuses, ne parle-t-il pas toujours en faveur ou du peuple ou de la patrie ? […] C’est aux pieds de ces saints autels qu’ils recevaient la consécration de leur apostolat ; c’est de ce temple auguste qu’ils partaient, comme ces nuées dont parle Isaïe, pour aller porter la lumière aux peuples de l’aurore. […] NDA Ceci rappelle le trait de l’empereur dont parle Racine le fils, dans son poème de la Religion : « Au plus juste courroux qui peut s’abandonner, Quand le prince lui-même apprend à pardonner ?
J ai dit que je parlerais de plusieurs autres comédies ou entreprises de réformes, qui ont concouru à notre dissolution : j’en citerai encore de préférence quelques-unes du même auteur, par la même raison qui m’a déterminé à préférer l’exemple du Tartufe. […] Je justifierais peut-être suffisamment cette opinion défavorable au critique sous cet autre rapport, si je voulais m’écarter un moment de mon objet principal, pour faire remarquer que ses principes n’ont pu l’empêcher lui-même de composer, peu de temps avant ses leçons, et de nous laisser l’Etourdi et le Dépit amoureux, qui contiennent des fautes grossières contre la morale, contre la bienséance et contre la grammaire ; et plusieurs années après, un ouvrage des plus bizarres, une autre comédie en cinq actes, dans laquelle on a trouvé plus de choses contre le bon goût que les Précieuses et les Savantes n’en avaient jamais conçu ; je veux parler de son Festin de Pierre. […] Cette manière d’agir, aussi peu sensée que celle de frapper rudement et bouleverser un homme endormi pour l’éveiller, tandis qu’il suffit de l’agiter doucement, quoique bien établie et admirée aujourd’hui, doit faire regarder enfin les auteurs qui l’emploieront avec aussi peu de raison comme des forts à bras littéraires, ou des don Quichote, mus par l’orgueil et l’amour propre, dont le principal objet est de faire montre de l’étendue de leur esprit, de la force de leur génie, en produisant de grands effets, bons ou mauvais, n’importe, pourvu qu’ils soient extraordinaires et étonnants, et qu’ils fassent beaucoup et long-temps parler d’eux.
Quelle comparaison est-il donc possible de faire des Spectacles dont on vient de parler, à ceux qui paroissent aujourd’hui ? […] Après avoir parlé avec toute la délicatesse que la circonstance exigeoit, il reconnoît Moliere pour le fléau du ridicule, il loue M. de la Chaussée de la pureté de ses Piéces, & convient que, par le bien qu’il en a entendu dire, ses Piéces semblent concourir au but que la Chaire se propose, de rendre les hommes meilleurs.